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Brain Matin, l’ami du fessier engourdi

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POP DICTATURE : LES PLAISIRS COUPABLES DES TYRANS

Ê tre un pays libéré de l’influence des chiens occidentaux, vous savez, ce n’est pas si facile. On a beau opprimer matin et soir et dresser des remparts contre la décadence venue de l’Ouest, il arrive de craquer. Pour entrer dans leur psyché, on vous dévoile les jouissances inavouables des despotes.

Poutine et les combis à paillettes
Ça écoute quoi, un type qui fait du poney torse nu dans la taïga et qui fait des concours de baffes avec des ours ? Du death metal ? De la torture en ASMR ? Niet. Entre deux chants patriotiques et un concerto de Tchaïkovski, Vlad l’empaleur aime passer un bon gros tube double cheese d’ Abba . Fan du groupe, il aurait tenté de les faire venir au Kremlin en 2009. Séparés à l’époque, il avait dû se contenter d’une sous-marque : le cover band britannique Björn Again.​ Si son porte-parole, Dimitri Peskov, avait nié en bloc (de l’Est), le Guardian avait sans vergogne sorti l’info. Conseil pour Macron : attendrir le roi de la poker face en balançant Dancing Queen .

Bashar al-Assad en soirée mousse
Engoncé dans son petit costard, le front luisant, le Président syrien élu tout à fait démocratiquement depuis 21 ans a plutôt un​ ​swag de directeur financier. Mais il semblerait qu’il abandonne parfois fugacement son syndrome de toute-puissance puisque des journalistes avaient retrouvé dans ses achats iTunes des titres de Chris Brown, New Order et mêm​e des LMFAO, les champions de la dance-pop d’enterrement de vie (pour ceux dont la résilience a refoulé cette horreur, petit rappel ici ). Dur de ne pas l’imaginer en micro-slip en train de faire du locking après ça.

L’ego trip de Xi Jinping  
Niveau musique, le leader chinois a repoussé les limites de l’autofellation. Des dizaines de hits de propagande chantant ses louanges ont été produits, notamment par sa femme Peng Liyuan. La liste est longue : Be A Man Like Xi Dada , Marry Someone Like Xi Dada , The Idol Xi Dada … Ceinture noire de subtilité, le gars. Mais surtout, au fil des ans, il a lâché plusieurs raps sous le pseudo de « Big Daddy Xi ». Impossible de ne pas penser qu’il fume des cigares en écoutant Smooth Operator de Big Daddy Kane après ça. 

Par F.L

DE JOHNNY ROTTEN À MILEY CIRUS EN PASSANT PAR LES EMO-GOTHS ET KURT COBAIN : LA COIFFURE PUNK DE Z À A

Depuis déjà quarante-cinq piges, des enfants fous réinventent la capillarité moderne en foutant le bordel sur leur tête. Entre volonté de faire peur aux grand-mères, envie de se marrer, d’être heureux ou de se trouver soi-même, retour sur une aventure bordélique avec un papier tout aussi bordélique où l’on passe d’une époque à une autre sans trop se forcer, avec des témoignages exclusifs et des analyses sociologiques de grand prestige.

La coiffure punk, qu’on se le dise bien fort, c’est d’abord un truc pour faire flipper les grand-mères et niquer la société. Dès le 16ème siècle, les Indiens Mohawks se foutent une énorme crête sur le crâne pour flatter leur esprit guerrier et faire peur aux autres tribus native-americans qui rôdent un peu trop près de leur campement de fous, mais ça, vous le savez déjà. Comme vous le savez déjà aussi, la première punk-rockeuse de l’histoire à avoir osé porter une telle coiffure est la grande et légendaire Wendy Orlean Williams, dont la dégaine belliqueuse n’était qu’une -petite- partie du plan consistant à détruire les normes bourgeoises.

«Ses cheveux étaient coiffés vers le haut en pétard, comme on n’en voyait nulle part sauf dans les prisons et les asiles. »

Richard Hell, inventeur du pétard. Entre temps, deux petits branleurs bien connus des services de police ont mis au point une autre coiffure visant à choquer les quidams dans la street . Il s’agit bien sûr d’un certain John Lydon mais surtout de Richard Hell qui avait tout inventé avant le futur god of punk, dès 1974: « Ses cheveux étaient courts, indisciplinés, coiffés vers le haut en pétard comme on n’en voyait nulle part sauf dans les prisons et les asiles. ». Johnny Rotten n’est donc pas le premier mais le deuxième – au mieux – à avoir édifié un gros pétard bordélique sur sa tête en 1975, bien aidé par un certain Malcolm Mc Laren qui a découvert Hell quelques mois plus tôt à New-York, avec cependant un (gros) truc en plus, la couleur écarlate : « ses cheveux tailladés courts et teints en vert, il déambulait parmi la foule en crachant sur les hippies. ». Mais attention, n’oublions pas les grands-papas de la coiffe punk dans cette histoire tempétueuse sponsorisée par Vivel Dop, qui avaient déjà tout compris avant tout le monde dans les années cinquante. Drivés par James Dean et par le «  King  » Elvis Presley qui l’inaugurent dès 1951, les rockeurs, motards et autres rockabs’ popularisent au sortir de la guerre une coiffure visant à glorifier l’instant masculin, de là à créer la première incarnation du "rebel sans cause" du centenaire, il n’y a qu’un pas avec, là encore, des cheveux balancés vers les hauteurs: « Plus elle était grosse, plus ils étaient méchants. Cette mèche était là, fièrement, pointant vers des hauteurs inaccessibles, un firmament si puissant qu’on lui donnera un surnom : la Banane. ». Sans transition, retour vers le futur et 2022, où Sylvain Palis aka Siz du collectif d’enfants fous bordelais Flippin’ Freaks nous attend avec une anecdote savoureuse au sujet de sa chevelure longue, grasse et bourrée d’une couleur sévèrement criarde qui fait donc le pont entre le punk peroxydé de la fin des années 70 et le grunge crado du début des années 90 sur lequel nous reviendrons, mais d’abord, accrochez-vous bien : « Je marchais seul dans une rue face à des gens mal intentionnés, je me suis dit « merde ! », alors j’ai tout misé tout sur mon look, j’ai mis mes longs cheveux gras devant ma gueule en mode attaque pokémon, ils ont changé de trottoir ! ».

  « Barry défonce tout sur scène avec FAIRE et aime détruire ses cheveux pour l’amour du fun. »

Se détruire les cheveux pour le fun. En revanche, pour d’autres, pas question de faire peur à ces pauvres grand-mères, mais bien de se taper une (bonne) grosse marrade. C’est le cas de Lucas, mère porteuse des surfeurs cramés rétais Bad Pelicans qui a testé pour vous à peu près toutes les coiffures punks depuis le lycée, des cheveux en pics ultra ringards au mulet-punk-violassé en passant par un bonhead sublime en damier noir et blanc. Mais pourquoi se faire tant de mal aux cheveux, me direz vous, la réponse est nette, sans bavure : « J’aime les tronches, les cartoons.. On est un peu des cartoons avec Bad Pels, on aime créer des personnages rigolos, être stylé tout en étant débile. ». Tiens, j’en connais un autre qui pourrait se reconnaître dans cette citation, un dénommé Barry qui défonce tout sur scène avec FAIRE et qui a littéralement détruit ses cheveux pour l’amour du fun et de la connerie avec une exploration capillaire sans limite, de l’afro jaune-fluo à la crête d’inspiration africaine en passant par la queue-de-rat colorée et le tube mayonnaise avec du rose fluo sur les pointes, oui, oui, vous avez bien lu. Et là-encore, la même rengaine de teufeur : « T’es libre de faire tout ce que tu veux, tant que ça te fait kiffer. ».

Mettre de la couleur dans sa vie. Pour d’autres encore, il s’agit tout simplement d’être heureux. C’est le cas d’un certain Thoineau Palis aka Th d a F reak , le frère aîné de SIZ et co-fondateur de Flippin’ Freaks qui a troqué depuis bien longtemps la coupe en brosse militaire pour une chevelure là encore bien longue, bien grasse et bien flashy, entre révérence peroxydée aux dieux du game et référence pointue à la débraille de Nirvana. Le mec voit la vie en bleue : « J’ai testé le bleu à cause d’une pote, ça pète bien la gueule et ça me rend heureux, les enfants regardent et disent à leurs parents « Regarde, y a des clowns. ». Heureux de mettre un peu de couleur dans sa vie et dans celle des autres, il n’oublie pas non plus ses classiques, récités dans une version poétique qui fera date  : « J’adore faire peur aux grand-mères. Elles lèvent les yeux pour comparer avec le ciel. ». Avec trente piges de plus au compteur, Eric Stil aka le parrain de la fiesta rock’n’roll parisienne ne dit pas autre chose et ne jure depuis cinquante ans que par une seule chose : sa mèche punk qu’il va faire coiffer et recoiffer presque religieusement tous les deux mois chez un artisan sri-lankais dont il ne refourguerait pour rien au monde l’adresse aux hipsters : «  une mèche tendance Peter Zaremba et Mark E. Smith. Je l’ai toujours eue, ça fait partie de moi, alors je vais chez mon coiffeur sri-lankais et il me dit « on fait comme d’habitude. ».

Emo-goths : la coiffe punk vers le bas. Dans un papier consacré à (presque) toutes les coiffes punks, comment ne pas parler de ces horribles coupes émo-goths apparues au milieu des années 80 dans les bas-fonds du punk-hardcore de Washington et popularisées ensuite par The Cure avec sa fameuse capillarité batcave  ? Et si le côté timide et replié sur soi-même a longtemps été la description clichée de cette population over-romantique, amoureuse du mascara obscur et des mèches plaquées sur le front, la rencontre virtuelle avec Victor qui est un ancien pour le coup bien réel « émotional-gothique » apporte de nouvelles clés de lectures : « C’est lié à la musique que j’écoutais, du post-hardcore, un truc identitaire et pas vraiment le côté timide. ». L’emotional-hardcore, une sous-culture punk par ailleurs à l’opposé du classique-punk porté sur des comportements extravagants et des coiffures dressées vers le ciel, alors que notre ex-hurleur post-hardcore et son amour de jeunesse qu’il évoque avec un mélange de nostalgie et de joyeuse honte se situent plus dans l’introspection romantique, avec des cheveux totalement plaqués vers le bas, dans l’autre sens donc.

  « Les cheveux de Kurt étaient gras, une mauvaise teinture leur donnait la couleur d’une confiture de fraise. »

Look gras pour musique grasse. Sans transition, direction les années 90 avec un anti-héros amené à devenir le prophète de toute une génération de losers, un certain Kurt Cobain dont le look débraillé et la tignasse longue et grasse collaient en fait parfaitement avec son style de musique, le grunge, une espèce de retour au punk des origines avec les guitares les plus crados jamais entendues depuis la fin des années 70. Une analogie inventée par moi-même qui ne fait pas l’ombre d’un doute, pas plus que la saleté et la longueur cultes de ses cheveux blonds, enfin presque:  « Ses cheveux étaient gras et lui cachaient le visage. Il ne les lavaient que rarement. Ils avaient atteint près de huit centimètres sous les épaules. Une mauvaise teinture leur donnait la couleur d’une confiture de fraise. ». Quelques quinze années avant lui, une autre génération avait inventé exactement le même look, celui d’une génération destroy au look destroy, celle des Iggy Pop, Patti Smith et autres Ramones : « Les Ramones marquent leur différence en portant des converses pourries, des jeans troués. Leurs cheveux sont longs et gras. Une dégaine de branleur. ».

Miley Cyrus s’achète une street-cred. On termine cette exploration sans limite des coiffures punks sans limites avec quelques lignes sur les post-punks qui réinventent depuis près de quarante ans la capillarité punk, entre innovations queer à la PWR-BTTM, mèches de gay post-Indochine, crêtes mohawks multicolores, fluokids, albinos blancs et froids de la nouvelle génération 2K10 et mulet-punk d’une Miley Cyrus qui s’est rachetée une street-credibility en allant (elle aussi) voler dans l’héritage désormais foisonnant de la coiffure punk. Le mot de la fin est pour Raph’ du groupe de petits-enfants du punk-rock WHYPD qui, comme son nom l’indique, n’en a absolument «  RAF  » de sa putain de tignasse, avec son t-shirt «  SIA  » et son bonnet rouge de hipster : « La meilleure coiffure punk en 2K22 ? C’est d’en avoir rien à foutre. ».

Par Maxime Jammet.

 
 

QUAND TU RENTRES D’AFTER ET QUE TON UBER MET BELLA DE MAÎTRE GIMS

 
 
 

LES CONSEILS POLITIQUES

Parce que les politiques sont parfois un peu perdus, on a décidé de les aiguiller avec nos conseils. Mais, tout comme leurs mesures, le résultat n’est pas garanti. Et si ça échoue on fera comme eux, on rejettera la faute sur les autres.

NATHALIE LOISEAU  

«  L’Europe ne peut pas se contenter d’être une grosse Suisse molle dans cette crise ». C’est ce qu’a déclaré la députée européenne Nathalie Loiseau dans le but d’appeler à l’action et apporter son soutien à l’Ukraine. Phrase cinglante qui n’est bien évidement pas passée inaperçue puisque le compte Twitter officiel de l’ambassade de Suisse a répondu : «  Merci d’évoquer la Suisse. Depuis des décennies, nous œuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion et détermination, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales  ». Oui, je sais, même quand ils clashent, les Suisses restent classes et courtois. On rappelle que ce n’est, hélas, pas la première fois que la dame Loiseau crée des tensions diplomatiques puisqu’elle avait également traité «  d’ectoplasme  » un des candidats à la présidence de la Commission européenne, l’Allemand Manfred Weber. Idem pour ses alliés centristes, comme l’ancien eurodéputé français Jean Arthuis, traité d’ «  aigri  », ou encore le Belge Guy Verhofstadt, candidat à la présidence de la Commission, de «  vieux de la vieille qui a des frustrations rentrées depuis quinze ans  ». Ces propos n’étaient pas censés être divulgués, mais avaient été publiés dans un quotidien belge. Bref, foutez Nathalie Loiseau sur une île déserte et elle sera capable de provoquer un conflit diplomatique entre les coquillages et les crustacés. Nathalie Loiseau a tout de même fini par s’excuser dimanche soir : « Sur les relations franco-suisses, elles sont plus que bonnes. J’ai une partie de ma famille qui vit à Annemasse  ».

Conseil : Quand on a été ministre des Affaires européennes, qu’on siège au Parlement européen , et qu’on a accessoirement été tête de liste de la majorité aux élections européennes, on évite de provoquer des incidents diplomatiques à tout-va. Parce que le principe même de la diplomatie, bah, c’est d’être diplomate. Et de mener les affaires européennes avec tact. Mon conseil serait donc d’envisager une reconversion, parce que ce domaine n’est clairement pas fait pour toi. T’as pensé à utiliser ton compte CPF ?

JORDAN BARDELLA 

Après avoir pris temporairement la tête du Rassemblement National, le temps de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, l’eurodéputé Jordan Bardella songerait désormais à être candidat aux élections législatives. On songe alors à une circonscription en Île-de-France, où il avait été tête de liste aux dernières élections régionales. Eh bien, pas du tout ! Selon  L’Opinion, Jordan Bardella songe à se présenter dans la quatrième circonscription du Var, et donc à quitter ainsi l’Île-de-France. On rappelle qu’il y a un peu moins d’un an, il annonçait fièrement : « Je serai le candidat du Rassemblement National en Île-de-France pour les régionales et je conduirai la liste en Seine-Saint-Denis, où je suis né et où j’ai grandi ».

Conseil : Tiens donc, mais pourquoi un changement si radical ? Serait-ce pour fuir la grisaille parisienne, le stress et les galères des transports ? Ou plutôt parce que la quatrième circonscription du Var est considérée comme très prenable pour le Rassemblement National ? Je penche plutôt pour la seconde option. Mon conseil est donc le suivant : songe à t’inscrire à la Fédération Française de Parachutisme. Parce qu’à seulement 26 ans, pratiquer le parachutage électoral sur une telle distance, ça force vraiment le respect.

MARINE LE PEN 

En meeting ce samedi à Reims, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a fait de la lutte contre la fraude fiscale son cheval de bataille. Elle y a fièrement clamé « Protéger les Français, c’est aussi mettre fin au pillage de la France en luttant contre la fraude. Présidente de la République, je ne laisserai plus les Français être volés par ceux qui depuis tant d’années détournent la prospérité collective en toute impunité. La fraude, c’est du vol et un vol par dizaine de milliards d’euros.  ». Elle a ainsi annoncé vouloir la création d’un ministère spécialement dédié à s’occuper des fraudeurs «  qui font leur fortune sur le dos des contribuables ou des consommateurs  ».

Conseil : Quand c’est bien, il faut le dire. Et là, je ne peux qu’applaudir ta proposition. Petit conseil : tu devrais même aller plus loin et directement t’attaquer aux systèmes organisés frauduleux. D’ailleurs, savais-tu que, d’après les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), le  Rassemblement national a «  par l’intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d’emplois fictifs d’assistants parlementaires  ». Tu devrais t’y attaquer, non ?

Par Niki Shey.

•  LE TOUR DES MATINALES

Au menu des matinales : un énorme clash et Pompili prend ses distances avec une phrase de Darmanin.

COMBAT DE BOXE ENTRE GÉRALD DARMANIN ET APOLLINE DE MALHERBE

Bon, on s’endormait un peu devant les matinales du jour jusqu’à cet énorme clash sur BFM entre Apolline de Malherbe et Gérald Darmanin. Peut-être vexé que 69% des Français jugent mauvais le bilan d’Emmanuel Macron sur la sécurité, le ministre de l’Intérieur a tiré le premier après que la journaliste lui a rappelé les chiffres de la délinquance (provenant directement du ministère) : «  Je regardais votre logo, je pensais que nous étions sur CNews mais en fait on est bien sur BFM  ». « Votre présentation est rapide et populiste  » a-t-il poursuivi alors que la journaliste lui demandait «  de prouver le contraire  ». Et puis cet échange très rare dans une interview politique :

– GD : Calmez-vous, madame, ça va bien se passer.
– ADM : Je vous demande pardon ?
– GD : Ça va bien se passer.
– ADM : Non mais, Gérald Darmanin, oh, pause. Je vous demande pardon ? Non mais, comment vous me parlez ? C’est quoi, le problème ? (…) Je trouve ça sidérant votre manière de répondre. C’est presque une offense.
– GD : J’en ai marre des discours et présentations populistes.

L’intégralité de l’échange dure 3 minutes et est à revoir ici.

POMPILI MOINS ENTHOUSIASTE QUE DARMANIN

C’est un peu une matinale spéciale Darmanin, il faut bien le reconnaitre. Il y a une petite phrase du ministre que nous avions ratée ce week-end mais qui depuis dimanche agite bien le monde politique : «  Il n’y a pas un Français qui pense qu’Emmanuel Macron n’a pas été un bon Président  ». Invitée ce matin sur France Info, Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique était un peu gênée devant les propos de Gégé : «  Il est un tout petit peu trop enthousiaste, Gérald, mais j’espère qu’une majorité de Français le pense (…) Je soutiens la candidature d’Emmanuel Macron s’il la présente  ». Service minimum.

Par Y.Q.

LA VOIX DE… CALAIS LOGEMENT POUR TOUS.TES

Depuis plusieurs jours, le collectif Calais logements pour tous.tes  occupe des bâtiments vides de Calais pour demander à ce que les migrants présents dans la ville puissent être logés. Nous avons interrogé un membre du collectif.

Vous avez débuté ce matin l’occupation de plusieurs bâtiments vides dans Calais ? Que demandez-vous et combien êtes-vous à participer à cette opération ?
En ce qui concerne l’occupation des deux bâtiments, elle n’a pas débuté hier matin, mais il y a quelques jours déjà. Cependant, ces occupations n’ont été rendues publiques qu’au bout de quelques jours. Nous ce qu’on demande, c’est l’arrêt de toutes les expulsions à Calais, notamment les expulsions dans le cadre des enquêtes en flagrance. La fin du harcèlement des personnes bloquées à la frontière ainsi que les personnes qui les soutiennent. Enfin, nous exigeons la réquisition immédiate de tous les bâtiments vides à Calais et que des solutions concertées et durables soient proposées à tou.te.s les habitant.e.s en dépit de leur statut administratif ou leur vulnérabilité. 

Vous donnez le chiffre de 1500 migrants qui dorment actuellement dans les rues de Calais. Le ministre de l’Intérieur affirme pourtant que les migrants dont les tentes sont arrachées sont systématiquement relogés…
En ce qui concerne les propositions d’hébergement par l’État, celles-ci sont inexistantes ou illégales. À Calais, l’État expulse les personnes exilées toutes les 48 heures sans qu’aucune proposition d’hébergement ne leur soit proposée. Ces expulsions sont par ailleurs illégales puisqu’elles sont basées sur l’article 53 du code pénal. Or, l’expulsion d’un terrain ne fait pas partie des actes d’enquêtes prévus dans le cadre de la flagrance.
Lorsque ces solutions d’hébergement sont proposées, dans le cadre des expulsions sous ordonnance, elles sont en réalité imposées. Les personnes exilées sont obligées de choisir entre deux solutions : monter dans les bus ou se faire arrêter. Elles se font donc fouillées et escortés de force vers les bus. Or en droit, une mise à l’abri doit être volontaire après délivrance d’une information claire et complète. Ces hébergements, comme tout ce qui se passe à Calais, sont donc illégaux. 

Pensez-vous pouvoir tenir l’occupation de ces bâtiments vides ou les pouvoirs publics vous ont-ils déjà demandé de partir ?
On espère tenir ces occupations le plus longtemps possible, pour l’instant les pouvoirs publics ne nous ont pas demandé de partir. 

Propos recueillis par Yann Quercia.

VLAD ENVOIE LE SEL STP

 
 

CHIEN DE MIE

 
 
 

• BRAIN SÉRIE : MINESHAFT : TOUT LE MONDE S’ÉCLATE À LA QUEUE LEU LEU

ÉPISODE 2/4 : MEATPACKING ET DRESS-CODE DE LA MORT

À la fin des années 70, dans la foulée de la libération homosexuelle qui suit les émeutes de  Stonewall , point de départ de l’affranchissement LGBT, la communauté gay s’émancipe comme jamais, se montre au grand jour, danse sur la disco qui est partout et baise du matin au soir tout en sniffant du poppers. Dans cette atmosphère débridée, le Mineshaft, un bar pas tout à fait comme les autres et où tout semble possible, fait parler de lui tout en suscitant craintes et désirs.
Le film Cruising dont il est question dans cette série a été édité ce mois-ci en Blu-ray. 

Dans l’épisode précédent, la communauté gay s’insurge contre le tournage du film Cruising alors que certains patrons de backrooms soutiennent le projet.

Le Taj Mahal du vice
Ouvert le 8 octobre 1976 par l’ex-acteur Wally Wallace, qui plus tard sera connu dans les bas-fonds de la nuit sous le pseudo de Jim, le Mineshaft n’est au départ qu’un bar un peu plus  hard  que les autres comme il en existe alors plus d’une dizaine dans le New-York de l’époque. Mais c’est un  backroom  qui, en neuf ans et neuf jours d’existence, va devenir aussi célèbre que le Studio 54, attirant dans ses murs suintants la sueur et le foutre, stars comme inconnus,  d’Andy Warhol  à Vincente Minnelli, de Rock Hudson à  Freddie Mercury , de Michel Foucault à  Keith Haring , tout en documentant dans l’imaginaire collectif une période révolue où New-York est la capitale de tous les excès – qu’ils soient vestimentaires, toxicologiques ou sexuels. Situé au 837 Washington Street en plein  Meatpacking , le district où se trouvent les abattoirs de la ville, le quartier du Mineshaft est au carrefour d’un drôle de trafic. Très tôt le matin, on y croise des bouchers transportant sur leurs épaules des carcasses sanguinolentes qu’ils enfournent dans d’immenses camions congélateurs, et le soir, dès la nuit tombée, l’endroit est le point de convergence de silhouettes vêtues entièrement de cuir ou du look basique de l’époque : jean moulant, débardeur et bandana dépassant de la poche arrière. Dans cette zone désaffectée de New-York où la nuit, entre les camions, traînent prostitués et travestis, rien ne semble indiquer le chemin du Mineshaft, si ce n’est une flèche tracée directement sur le mur avec le numéro 835, qui pointe vers une banale porte en fer où est simplement signalé «  Private Club. Members Only  ».

Ici, l’entrée du club dans le film Cruising , mais située deux numéros plus loin pour l’occasion. 

Le dress-code  de la mort
Une fois la porte franchie, un escalier peint en noir, juste éclairé par quelques néons et d’où s’échappe une musique étouffée, mène à une deuxième porte, où est écrit en majuscules le dress-code à respecter : « PAS D’EAU DE COLOGNE OU DE PARFUM, PAS DE COSTUMES, DE CRAVATES OU DE PANTALONS DE VILLE, PAS DE MAILLOTS DE RUGBY, PAS DE SWEAT-SHIRTS DE MARQUE OU DE SMOKINGS, PAS DE DÉGUISEMENTS OU DE ROBES, NI DE MANTEAUX D’INTÉRIEUR DANS L’AIRE DE JEU  ».  Une fois passé à travers les griffes du physio le plus redoutable que l’histoire des physios ait compté et qui, comme le raconte la légende, pouvait vous renifler les aisselles pour être certain que vous ne sentiez rien d’autre que la sueur ou demander à d’aucuns de prouver leur agilité buccale, on tombe dans l’une des deux pièces principales, le front-room, un bar tout en longueur, un vestiaire et quelques bancs en bois disposés dans le fond. Plus loin, un tunnel plongé dans l’obscurité descend vers le playground, le lieu de l’action, très peu éclairé, musique à fond et chaleur insupportable, et où trônent fièrement deux slings (sorte de hamac en cuir utilisé pour les jeux de fist, ndlr). Et enfin, dans un petit coin, la fameuse baignoire – où il n’est pas rare de voir s’y installer tout habillés des clients attendant que d’autres viennent la remplir – qui va faire la renommée du Mineshaft. Immense aire de loisirs dédiée au sexe entre hommes sous toutes ses coutures, au Mineshaft, tous les jeux inimaginables et possibles sont permis. On s’y suce, on s’encule, on se fiste, on se tire les seins, on se fait fouetter, on se pisse dessus, on se transforme en chien docile, on s’offre aux autres, on donne de soi, ça sent la sueur, la pisse et le sperme, et le sol recouvert de sciure se fait le témoin de toutes les secrétions déversées. Le Mineshaft devient ainsi en quelques mois un gigantesque parc d’attractions sexuelles que son heureux propriétaire décrira de la sorte : «  Le Mineshaft est un terrain de jeu unique, conçu par et dédié à une minorité de la minorité gay. C’est un lieu où beaucoup d’homosexuels ne viendront pas car c’est loin d’être un endroit ouvert à tous  ».

Demain dans Brain Matin, la suite de notre série sur le Mineshaft…

Par Patrick Thévenin. 

 
 

NOS BOULANGERS ONT DU TALENT

Poulet + avocat = sandwich Garde à vue.

 
 
 
 
 
 
 
 


Toro y Moi – Postman

J’avais découvert Toro y Moi dans la phase la plus dark-décisive de ma vie, en matant Skins avec ma mèche grasse de teenage détestable. Aujourd’hui, j’ai compris que la soundtrack avait peut-être façonné mes goûts pour me faire arriver jusqu’ici, à écrire sur des sons du monde en combattant ma nostalgie parasite. Postman renforce un peu plus ma foi dans l’utopie d’une éternelle jeunesse. Mahal sort le 29 avril.
 

Tess Parks – Happy Birthday Forever

Lana Del Rey après l’orthophoniste, sans l’obsession Texas-Sugar Daddy-Levis 501, mais trêve de fanfaronnerie comparatrice ; Tess m’a un peu touché, là. Je sais pas, il y a quelque chose dans le track, et c’est peut-être tout connement ces séquences au caméscope d’un cours de danse classique pour enfants, parce que ces bambins en tutu, c’était nous un jour, et que le râle de Tess Parks ressemble à un truc plaintif lointain, comme un «  happy birthday  » kéblo dans le téléviseur forever. Son album And Those Who Were Seen Dancing  sera disponible le 20 mai 2022.
 

 

P’tit Belliveau – Demain

Wow, quoi, de qui, pourquoi ? Je ne comprends rien et je m’en délecte, parce que P’tit Belliveau, c’est l’inventivité regrettée des râleurs boomers, le son que tu n’as jamais entendu nulle part, et tant mieux parce que recycler, c’est sympa mais innover, c’est smart, couillu, frais comme un glaçon dans le cou en pleine canicule dans le métro bondé. Du fun à retrouver dans l’album Un homme et son piano qui sortira bientôt, mais pas tout de suite. 
 

 

Mehdi Palmtree – The Game

Sur la pirogue de Mehdi Palmtree, il y a le soleil, les reflets du bonheur sur les flots huileux, l’ombre d’un chignon délicat d’une douce créature désirée, et un palmier gonflable. Une navigation vers un on ne sait où, peut-être que c’est tout au fond juste en dessous de nous, et qu’on tourne en rond, dans un gros tourbillon psyché. Tout un programme, toute une épopée tropicale. 
 

 
 
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Une newsletter écrite avec amour par Anaïs Carayon, Vanille Delon, Félix Lemaître, Patrick Thévenin, Niki Shey, Yann Quercia.

Correcteur : C.U.

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