Brain Matin, l’ami du dancefloor péguant Pas d’images ? Version web ![]() ![]() LA GRANDE ENQUÊTE BRAIN SUR L’ORIENTATION POLITIQUE DES ANIMAUX ![]() Hier, Libé a révélé qu’un canidé du nom de Douglas avait voté à la primaire LR pour Valérie Pécresse. Pour la première fois, un représentant du règne animal participait à l’effort démocratique. Et les autres, alors ? Pour y voir plus clair, Brain vous aide à situer les opinions de nos 30 millions d’amis. Le chat : le zemmourien. Frotte ses glandes anales pour marquer son territoire, physiquement faible mais se prend pour un grand fauve, fait souvent l’objet d’un culte de la personnalité. Le dauphin : le macroniste. Derrière une apparence lisse se dissimule un véritable fumier. Peut avoir des gros problèmes avec le consentement (#Darmanindémission). Est détesté par Orelsan . Le chien : le militant LR. Soutient les forces de l’ordre. Veut un maître qui régisse sa vie. Renifle un peu trop l’anus du chat. La vache : la lepéniste. Passe son temps à ruminer. Laisse passer les trains du progrès. Bien ancrée dans son terroir, elle n’a jamais vu ni un Noir ni un Arabe. La méduse : la socialiste. Se vante d’être transparente mais frôle l’invisibilité. Fait souvent naufrage et finit par se faire marcher dessus. Le canard : la Manif pour tous. Il piaille en traînant toujours sa ribambelle de gosses derrière lui. Le lion : le communiste tendance Fabien Roussel. Est fier d’être carnivore, profite d’un emploi fictif pendant que la lionne fait tout le boulot. Le suricate : le complotiste. Quand il n’est pas occupé à mater des vidéos de Soral dans son terrier, il guette les chemtrails dans le ciel. Le panda : le mélenchoniste. Populaire mais très souvent de mauvaise humeur. Adore la Chine. Le morpion : le zadiste. S’accroche coûte que coûte dans les endroits broussailleux et non urbanisés. On rase la zone qu’il occupe pour s’en débarrasser. L’écureuil volant : l’écolo. Utilise un mode de transport alternatif non polluant, se nourrit exclusivement de fruits à coque. Le frelon asiatique : le black bloc. Se camoufle en noir, vole en escadrille pour détruire les ruches de ces grosses bourgeoises d’abeilles. Par Félix Lemaître & Bettina Forderer. ![]() • ON SE FAIT UNE LIGNE ? ![]() À chacun sa sexualité. Cette semaine, Brain respecte tous les désirs. Celui de la joyeuse sodomie des élites sur le peuple, celui de l’onanisme créatif et celui de la baise anthropophage. Mais pourquoi, pourquoi a-t-on besoin d’aller chercher des histoires de puces 5G dans des vaccins, des terres plates ou des faux alunissages ? Pourquoi ? Alors que les complots, les vrais, sont là. Prouvés. Documentés. Enquêtés. Et que tout le monde s’en branle. Parce que là, les quelque 400 pages de Jean-Baptiste Rivoire vous donnent envie de sortir les fourches et les torches et de déferler sur la seigneurie. Trois mandats : Sarkozy, Hollande, Macron. Quinze ans de pression sur les médias. De censure. Quinze ans d’achats de chaînes télé, de journaux par des grands patrons désireux que le terminus de la ligne éditoriale soit la station Élysée. Quinze années de lois et de décisions gouvernementales en retour d’ascenseur. Quinze ans de magouilles qui feraient passer la série Succession pour un fade remake de Sept à la maison . Jean-Baptiste Rivoire a fait un travail de malade (de vrai malade, avec des photos reliées par des fils rouges et des articles de presse jaunis accrochés sur le mur du salon… enfin, on imagine). C’est une déferlante incessante. Jusqu’à comprendre que ces magouilles sont en fait la norme. Jusqu’à se dire « à quoi bon ? ». Jusqu’à admirer ces journalistes si indépendants se briser les dents sur des médias si dépendants et déférents. Mais ne nous trompons pas, ne sombrons pas dans la conclusion populiste : le problème n’est pas celui des médias, mais celui du pouvoir. Depuis quand a-t-on commencé à s’en prendre à ceux qui avaient moins que nous plutôt qu’à ceux qui avaient tout ? L’Élysée (et les oligarques) contre l’info , de Jean-Baptiste Rivoire, éd. Les Liens Qui Libèrent, 391 p., 22,80 € ![]() On l’oublie souvent en vieillissant, mais la masturbation a aussi le goût de la madeleine. Ce joli souvenir d’une découverte secrète. D’un émoi. Comme regarder par la serrure un nouveau monde. Tabou, excitant. Comme un premier shoot dont on ne retrouve jamais l’adrénaline. C’est là, bien inscrit au fond de notre cerveau. C’est peut-être ce regard attendri sur nos premières pratiques solitaires qui a motivé Safieddine et Cadène à nous raconter cette histoire. Celle d’un geek, un peu loser, un peu rêveur, complètement seul. Qui ne peut se détacher de son fantasme premier : un personnage de jeu vidéo callipyge. Et cette idée vertigineuse : recréer les conditions exactes des premiers émois. Une chambre, une voiture… Jouissance pavlovienne. Thérapie. Une réconciliation avec l’enfant en soi, qui se frottait la vulve contre la couette, ou cachait sa semence dans un kleenex. C’est beau de voir un récit qui rend enfin à la masturbation et aux fantasmes de jeunesses toute leur douceur. Toute leur force fondatrice. De regarder notre naïveté d’alors et de ne pas en rire. De l’enlacer. La câliner. Messieurs, merci. Merci pour tout. A pleines mains, de Joseph Safieddine, Thomas Cadène et Pierre Thyss , éd. Dargaud, 160 p., 19,99 € ![]() Deux copines. Une, qu’on appellerait libérée (les psys parleraient de névrosée). Et une, introspective. Deux approches opposées du sexe. Et puis la timide rencontre, enfin l’amour. Un mec discret. Un peu hautain même. Jusqu’à ce qu’un œil dans une porte entrouverte découvre une sexualité anthropophage. « Le cannibalisme fait disparaître l’individualité et la séparation des êtres au profit de la totalité de la communion des corps », écrit Julien Picquart dans Notre désir cannibale (éd. La Musardine) . Sauf que tout cela va plus loin. Avec la police (et au passage un peu de baise avec la commissaire), des hôpitaux psychiatriques, une révision des jugements personnels… Bref, une aventure. Des corps. Des esprits. Une élévation ou une plongée ? On ne sait pas. Comme on ne sait pas pourquoi ces images dérangeantes ne nous font pas fermer le livre. Comme cette petite porte noire, au fond de notre inconscient, qu’on préfère garder close. Amour cru , d’El Diablo et Grégory Mardon, éd. Glénat, 120 p., 23 € Par S.A. ![]() LE MONDE EN BRÈVES![]() Cette semaine dans les actualités internationales, débat sur les dessous de la vérité : au singulier, elle masque la prolifération des contre-vérités, et quand on chiffre quelques réalités, on se retrouve face à de dures vérités cachées. • Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Donald Trump pourrait bien devenir une source d’inspiration pour militant·es « woke » shadowban ou ban tout court des réseaux sociaux mainstreams. Car l’ancien Président, exclu à vie de Twitter pour avoir encouragé les émeutiers du Capitole l’année dernière, ne s’est pas laissé décourager : il a créé son propre réseau social, à l’aide de la technologie libre et auto-hébergée Mastodon. On les invite cependant à trouver un autre nom que le très complotiste « Truth Social » choisi par Trump, qui nous évoque un peu trop le « Miniver », Ministère de la vérité de 1984 . Quant à son slogan, « Follow the truth », il est aussi flippant que les slogans des pitres évangélistes squattant devant la bouche du métro. On ne veut pas donner de faux espoirs non plus, c’est pas sûr que la campagne d’appel à dons sur Helloasso pour le prochain grand réseau social des luttes intersectionnelles rapporte autant que les 300 millions de dollars levés par Donald Trump. • En attendant, on se propose une diffusion modeste de certaines vérités chiffrées. Les résultats de la plus large étude menée sur les violences faites aux femmes dans le monde, incluant 366 pays et des sondages effectués auprès de 2 millions de personnes, ont été publiés cette semaine par The Lancet. Spoiler alert, le phénomène est universel – le voilà, l’universalisme – : plus d’un quart des femmes dans le monde ont déjà été victimes de violences conjugales. Le mariage est donc très clairement contre-indiqué. Ainsi que la grossesse d’ailleurs, cette fois plus spécifiquement aux États-Unis. La mortalité infantile y augmente depuis des années, atteignant le plus haut taux des pays occidentaux – ça aide d’avoir accès à un hôpital quand on est enceint·e. Il s’agit ici d’une moyenne, puisque comme pour tout le reste, les disparités sont majeures dans le pays, les femmes noires ayant trois fois plus de risque de mourir pendant leur grossesse ou dans le mois et demi suivant que les femmes blanches. • La Colombie, de son côté, connaît une avancée majeure avec la dépénalisation de l’avortement qui a eu lieu cette semaine. Jusqu’ici, les femmes qui avortaient encouraient la prison. La Cour constitutionnelle n’y est pas allée avec le dos de la cuillère puisque là où la France est en train de débattre de l’extension du droit d’avortement de douze à quatorze semaines, les femmes colombiennes ont désormais le droit d’avorter jusqu’à vingt-quatre semaines, soit, si l’on suit la table des quatre, six mois de gestation. La patience n’aura pas été vaine ! Par Luki Fair. ![]() • LE TOUR DES MATINALES Au menu des matinales : on vous fait un résumé du début de la guerre entamée par Vladimir Poutine cette nuit avec l’Ukraine. LA GUERRE A COMMENCÉ Difficile de faire des blagues ce matin ou de parler de petite politique nationale. Vous vous êtes sûrement réveillés avec une pile de notifications sur vos téléphones puisque c’est cette nuit, à 4 heures du matin, que Vladimir Poutine a déclaré la guerre à l’Ukraine avant de bombarder de nombreuses villes dans tout le pays. Poutine a annoncé une « opération militaire spéciale » pour la « démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine ». Après les bombardements, des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré les chars russes qui pénétraient à l’aube en Ukraine sans qu’on sache jusqu’où ils iraient. L’ensemble de la communauté internationale condamne depuis plusieurs heures cette attaque, mais il faut bien noter la mise en garde d’une extrême violence, voire flippante, de Poutine qui a appelé les Ukrainiens à « baisser les armes » s’ils ne veulent pas être responsables de « sang versé . » Il s’est aussi adressé aux pays qui souhaiteraient intervenir pour lui barrer la route : « Si vous intervenez, vous ferez face à des conséquences plus graves que tout ce que vous avez connu au cours de l’Histoire. Toutes les décisions ont été prises. J’espère que vous m’entendez . » Emmanuel Macron a réuni un Conseil de défense à 9h et les leaders du G7 se sont donnés rendez-vous dans la matinée avant un sommet européen ce soir à Bruxelles. Par Y.Q. ![]() 3 GRANDS MOMENTS DE FRAUDES ÉLECTORALES Vous pensez que votre vote participe d’un processus démocratique sans faille à chaque fois que vous glissez un bulletin dans une urne ? Alors, si la France n’arrive pas à la cheville de la Russie en matière de fraude électorale (on espère que Poutine ne lit pas ce papier), notre pays connaît aussi des irrégularités à la plupart des élections. On vous ressort les plus grands moments de démocratie de ces 15 dernières années. LE PLUS RÉCENT Libération a mené sa petite enquête sur le dernier Congrès LR qui a désigné Valérie Pécresse comme candidate de la droite. Le parti comptait 80 000 adhérents fin septembre pour se retrouver avec 148 000 encartés juste avant le vote. Si un certain engouement des militants de droite s’est forcément produit en trois mois, le parti et chacun de ses camps ont aussi fait tourner à plein la machine à cartes pour sortir vainqueur de cette élection. Et Libération révèle des situations qui seraient presque drôles si cela ne concernait pas la désignation du candidat à la présidentielle. Le journal a pu constater la présence d’adhérents fictifs, décédés pour certains, sans la nationalité française pour d’autres (alors que la droite est contre le vote des étrangers) ou ayant simplement suivi des consignes. Une élection « bidon » qui aura même vu un électeur un peu particulier apparaître sur la liste des votants : Douglas, adhérent dans les Alpes-Maritimes, a voté Ciotti et surtout se trouve être un chien. Après « rends l’argent », on aura peut-être « donne la patte ». LE PLUS CONNU Orpheline de Nicolas Sarkozy battu à la présidentielle de 2012, l’UMP se cherche alors un chef en novembre. Les adhérents doivent trancher entre Jean-François Copé et François Fillon. Les partisans du premier dénoncent des irrégularités dans les Alpes-Maritimes et devancent la Commission de contrôle des opérations électorales, devenue la célèbre Cocoe, en proclamant sa victoire. Peu après, Fillon se déclare lui aussi vainqueur et les deux offrent des moments de politique terriblement gênants par écrans interposés sur BFM. La Cocoe proclame Copé vainqueur avec 50,03%, soit 98 voix d’avance. Fillon prend acte de sa défaite, mais remet une pièce en raison des votes « oubliés »de trois fédérations d’Outre-mer. Au terme d’une séquence qui traumatise encore les adhérents LR, Fillon crée le RUMP (Rassemblement-UMP) et Copé reste président du parti. Trois ans plus tard, l’UMP est rebaptisée Les Républicains à l’initiative de Nicolas Sarkozy et Copé entame sa traversée du désert en plein scandale de l’affaire Bygmalion. LE PLUS PS Si la droite est maître en drama lors d’élections internes, le PS de la grande époque n’est pas en reste non plus. Fin 2008, le PS doit élire le successeur de François Hollande à sa tête et il faut trancher entre Ségolène Royal et Martine Aubry. Les deux femmes ont peut-être inspiré l’UMP quelques années plus tard, puisque, dans la nuit qui suit le vote, elles se proclament tour à tour victorieuses. « Nous ne laisserons pas voler la victoire » déclare alors Valls en royaliste convaincu. Les militants révolutionnaires de Ségolène hurlent toute la nuit « démocratie » devant les portes de Solférino. Dans le camp de la finaliste de la présidentielle de 2007, on dénonce des fraudes, on parle même de « tricheries » et on demande officiellement un nouveau vote. Quelques jours plus tard, le Conseil national tranche définitivement et valide l’investiture de Martine Aubry comme Première secrétaire. Avant son discours, et devant les caméras, Aubry s’arrête devant Royal pour lui faire la bise. Cella de la vengeance. Par Yann Quercia. ![]() SALARIÉ DE POUTINE ET AMBASSADEUR DE LA HONTE POUR LA FRANCE ![]() • BRAIN SÉRIE : SCORPION ET NARCISSE : CINÉMA QUEER UNDERGROUNDÉPISODE 4/4 : JAMES BIDGOOD : LES ROSES ET L’ORDURE ![]() À l’époque où films et séries déploient tout l’éventail des identités et imaginaires queers, il paraît lointain le temps de l’avant gaylib où les cinéastes élaboraient un langage esthétique crypté, empreint d’onirisme et d’esprit camp pour subvertir l’hétéronorme. James Bidgood nous a quittés il y a deux semaines, laissant derrière lui un unique chef-d’œuvre, Pink Narcissus , dont l’apparente frivolité esthétique pose des questions réellement politiques. Longtemps, l’identité du réalisateur de Pink Narcissus est restée un mystère. Il a fallu attendre près de trente ans pour que le film, tourné entre 1963 et 1971, soit attribué au photographe James Bidgood (Warhol avait un temps été suspecté tout comme Kenneth Anger, sans doute à cause de la BO alliant musique classique, bidouillages bruitistes et chansons sentimentales), l’anonymat résultant d’une embrouille avec les producteurs qui l’avaient monté à la zeub – et c’est vrai qu’il faut suivre ! Retiré dans son boudoir archi baroque, un jeune prostitué se laisse aller à des rêveries érotiques avec tous les archétypes de la masculinité existants – du toréador au motard, de l’esclave romain au danseur oriental lascif – et s’imagine revenu à la pureté d’une nature édénique pendant qu’à l’extérieur, un New York de carton-pâte sombre dans la luxure. Triomphe d’artifice, fantasmagorie totale, son aura de classique underground est telle que Tuxedomoon y consacrera tout un album en 2014 et que Lil Nas X en revendiquera l’influence. Mais au-delà de la luxuriance kitsch et des couleurs hallucinogènes – un vocabulaire visuel depuis absorbé par le mainstream –, on peut aussi y déceler l’ultime manifeste camp . ![]() En plein ébranlement des rôles de genre, ce n’est pas un hasard que soient parus les premiers livres majeurs sur le camp – concept dont le français « efféminé » est loin de rendre compte : Notes on ‘Camp’ (1964) de Susan Sontag, contemporain des premiers films de Jack Smith (voir l’épisode #1 de cette série) et Mother Camp de l’anthropologue Esther Newton, étude sur les drag queens sortie un an après Pink Narcissus . Alors que l’optique de Susan Sontag, dépouillant le camp de sa teneur contestataire, hors de toute expérience homosexuelle, a largement été décriée, Newton est, dans son attention à la dimension de performance, considérée comme précurseure de Judith Butler. Caractérisé par l’outrance, la théâtralité et l’humour, le camp subvertit une organisation hétérosexuelle déjà mise à mal – grâce à des terroristes esthétiques de la trempe de Kenneth Anger – par le pop art et le rock (le Glam explose la même année). Il est non seulement stratégie de résistance dans une société intrinsèquement homophobe et sexiste, mais invalidation des identités naturalisées et des échelles de valeurs conventionnelles – masculin, contenu et sérieux opposés au féminin qui n’est que style et vacuité. Des thèmes toujours suprêmement actuels. Par David Le Guillermic. ![]() EN CONCERT DANS TOUS LES BONS FESTIVALS CET ÉTÉ : DICK & LES HAMSTERS SAUVAGES![]() Dick, au chant ![]() Dick, au chant (se préfère en photo de trois quarts) ![]() Marco, dit Komar, au sax ![]() Christelle, dite Tételle, choriste et percu ![]() Willy, dit Will, à la batterie ![]()
Yves Tumor sous toutes les coutures, dans un track qui semble familier mais qui ne l’est pas parce que tout est inédit, singulier, et qu’il se passe quelque chose au fond, là où se contracte le diaphragme. L’esthétique du clip est une merveille, la folie furieuse sonore est d’une implacable douceur pour ceux qui savent l’écouter et la recevoir. Yves Tumor a trouvé sa patte dans une émotion futuriste sur vinyle poussiéreux, et c’est en ça que le genre obsède autant.
Petit matin, quais de la Garonne, un ciel frais, une pelouse légèrement humide, les basses encore en tapage à l’entrée des tympans qui rythment tout le brouillon crânien et mouvent le corps d’un léger balancement. La nuit est rentrée, le club a dégobillé son peuple insoumis et la ville peut maintenant admirer le spectacle silencieux de ses âmes en errance pour qui la notion de « maison » a perdu tout son sens.
Feel good feel good feel good, je nous vois, près des pastèques éventrées, des pêches juteuses en quartiers, de la pulpe et des grappes de raisin parsemées sur la grande table en bois massif qui jouxte la plage. Un buffet garni juteux, du sable dans les dents, des parasols arc-en-ciel et on sera là, à dévisager l’horizon pour voir arriver la lune. Il fera chaud.
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