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Brain Matin, l’ami du coussinet dans ta face

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BAT PUSSY : LA LÉGENDE DU PIRE FILM PORNO DE L’HISTOIRE

En 1989, l’URSS se disloquait et la Batmania battait son plein. Le monde ne jurait que par les deux P : Prince et Perestroïk​a. 33 ans plus tard, Poutine et Pattinson ont pris la relève et on va tenter d’oublier pendant 2h55 au cinéma l’existence des missiles Satan 2 . L’occasion d’exhumer la première parodie porno de tous les temps inspirée du mythe du chevalier noir de Gotham. De poubelle des seventies à objet de culte, Brain revient sur l’un des grands mystères du X et de la pop culture. 

Du haut d’un stupide ballon sauteur, plus de 50 ans nous contemplent. Bat Pussy est un monument qui aurait pu disparaître dans l’anonymat le plus​ total. Un trésor dépoussiéré et sauvé des éboueurs par un Indiana Jones à rouflaquettes : Mike McCarthy . Un réalisateur de nanars tarantinesques venu de Memphis. C’est à la fermeture d’un vieux cinéma pour adultes en 1996 qu’il demande à pouvoir récupérer les stocks de bobines et de cassettes. Et ce qu’il a trouvé surpasse tous les bibelots émétisants (adj. : qui provoque le vomissement) ramenés par Sophie Davant dans Affaire Conclue . Un chef-d’œuvre sans générique, jamais commercialisé. Impossible de connaître le​ ​nom du réalisateur ou des acteurs. On sait seulement qu’il a été tourné vers 1970 grâce à un magazine présent dans le film. Pourquoi diable une telle excitation de notre part ? Déjà pour sa valeur historique. C’est le Stéphane Bern du cul en nous qui tressaille des bouclettes. En effet, Bat Pussy est la toute première parodie porno de l’Histoire. Un genre désormais très en vogue dans lequel certains studios se spécialisent. Comme Wood Rocket, les producteurs de Game of Bones ou Dragon Boobz . Deuxièmement, ce qui rend Bat Pussy si unique, c’est la maestria avec laquelle il rate l’objectif premier d’un boulard : exciter des homo sapiens. Même la filmographie de Clovis Cornillac​​ est plus troublante. Oui, même Belle et Sébastien , c’est dire. 

Auréolé du titre de « pire film porno jamais conçu » par les amateurs qui l’ont découvert lors de projections confidentielles organisées par des amoureux du cinéma bis ou de sa réédition en DVD, Bat Pussy est bien plus que ça. Il est l’anti-porno, une sorte de castration filmique et une comédie irrésistible, bien que ce ne soit intentionnel qu’à 10 %. Le pitch est le suivant : la justicière Bat Pussy peut sentir avec son clitoris quand du dirty sex va être co​mmis dans Gotham City. Lorsqu’un couple entame des préliminaires dans un appart miteux​, elle enfile son costume dégueulasse, sort de l’espèce de toilette sèche qui lui sert de repère et entreprend de les rejoindre sur… un ballon sauteur. Un périple interminable et absurde le long du périph’ qui sert d’interlude entre les scènes de sexe. Scènes qui sont loin des normes de l’époque et à des années-lumière de celles d’aujourd’hui. Si vous voulez combattre les diktats de la performance et de la chirurgie esthétique, Bat Pussy est fait pour vous. Le couple star a la chair morne et les traits tirés par la dépression. Ils s’engueulent les trois quarts du temps et l’acteur principal n’arrive pas à bander une seule fois, malgré les nombreux efforts de toute l’équipe. Ou quand un tournage amateur devient une satire de la vie de couple. Probablement monté par un boucher charcutier au vu des coupes improbables, probablement pas destiné à être projeté, Bat Pussy est désormais un film de culte sur les Internets. Vous venez d’être initié​s, terminez votre conversion en cliquant ici  (SFW).

Par F.L

AMANDA LEAR : I’M A MISTERY

De Dalí à Berlusconi, des Grosses Têtes au théâtre de boulevard, Amanda Lear est à l’aise partout. Mais surtout, elle a été au centre de la déferlante pop des années 1960-70, important en France un parfum international qui lui manquait cruellement.

Elle est arrivée de nulle part un soir de 1978 chez les Carpentier, sans doute entre Patrick Juvet et Dave. Sur Follow Me , tourbillon synthétique entraîné par une Motorik allemande souple et discrètement efficace, Amanda Lear envoûtait ses covedettes comme les familles téléspectatrices. Blonde glamour comme Dalida et Sylvie – mais, on le sentait, infiniment plus étrange et trouble –, la créature à la bouche immense entrouvrait la boîte à fantasmes de sa voix caverneuse, faisant dire à la France entière, qui après tout avait frissonné de rumeurs semblables sur Sheila quelques années auparavant, qu’elle était transsexuelle – ou plutôt, dans nos milieux, « un mec en gonzesse ». Sauf qu’Amanda, produit de la jet set internationale – son rôle de « muse » de Salvador Dalí est connu –, n’était pas une ingénue du terroir livrée en pâture à Ici Paris . Elle maîtrisait parfaitement les codes, était une méga célébrité en Italie avec son personnage de Sexy Stryx , reine disco du stupre, et avait électrisé les beautiful people à l’ouverture du Palace. Mannequin depuis sa jeunesse – un physique de grande sœur de Twiggy qui la complexait –, elle avait été une figure mineure du Swinging London , loin du statut d’égéries de ses copines Marianne Faithfull et Anita Pallenberg, sa courte liaison avec Brian Jones inspirant tout de même aux Stones Miss Amanda Jones .

Mais bien sûr, l’épisode le plus célèbre reste sa relation avec Bowie qui, selon la légende, serait tombé amoureux de la pochette de For Your Pleasure de Roxy Music où elle pose en femme fatale, panthère en laisse. Dans le 1980 Floor Show , un spécial tourné par NBC fin 1973, un Ziggy en phase terminale lui roucoule Sorrow , single de Pin Ups , dans un numéro cheesy ironique. Sa carrière de chanteuse semble lancée mais coincée, comme Jayne County et d’autres captif.ve.s du roi David, dans l’écurie MainMan ; elle décide de se prendre en main et met les voiles pour l’Allemagne. De sensibilité plutôt rock – une de ses premières apparitions télévisées la montre en loubarde sur une reprise d’Elvis –, elle dévie pragmatiquement vers le disco, le genre en vogue dont l’école munichoise, dominée par Giorgio Moroder et Donna Summer , dicte la loi. Signée par Ariola, elle collectionnera des tubes brillants et redoutables, de I’m a Photograph , Queen of China Town à Fashion Pack , remis plusieurs fois au goût du jour, jusqu’au malencontreux Tam Tam (1983) après lequel on se demande comment sa carrière a pu survivre. Mais qu’importent les flops et que son mélange d’érotisme Playboy et d’Eurodisco soit dédaigné dans son Angleterre chérie (souvenons-nous d’ Eurotrash ), elle s’adapte aux tendances jusqu’à devenir l’« icône » gay que l’on sait.

Ce ne sont pas tant les accomplissements artistiques d’Amanda Lear que la maîtrise du narratif de sa vie et l’énergie qu’elle y emploie qui sont impressionnants, comme si la musique avait toujours été secondaire à la performance. Mythe, mystère, œuvre d’art vivante : les superlatifs pleuvent sur celle qui est peut-être le seul exemple d’autocréation revendiquée dans le paysage pop français, vestige de l’âge d’or des stars (Marlene Dietrich est abondamment citée comme modèle) filtré par l’esthétisme futuriste de Roxy et Bowie – ce dernier s’inscrivant dans la droite lignée de Wilde et Warhol. Madonna, avec qui les parallèles sont nombreux (au point de se faire accuser de plagiat pour une affaire de blouson), a poussé les enjeux un cran au-dessus en modernisant le culte de la star surnaturelle dans le contexte du queer naissant, se plaçant dans une ligue à part, intouchable dans son autorité. En ces temps de transparence et de visibilité des identités de genre, Amanda Lear, dont les détails biographiques ont grandement varié selon le moment et l’interlocuteur, contrôle méticuleusement les discours et représentations qui visent à cerner et, plus risqué, à exposer l’artifice. Ainsi, Andreja Pejić, qui l’incarnera prochainement dans Dali Land de Mary Harron ( I Shot Andy Warhol , American Psycho ) s’est vue comparée à une prostituée ukrainienne (ou comment cracher dans la soupe), tandis que, dans une récente interview au Monde , Amanda, décorée des insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en 2007, ironisait sur l’État français qui serait allé pêcher son (faux) nom sur sa (monumentale) page Wikipédia. Qui, sinon un mythe autoproclamé, pourrait se permettre ça ?

Queen Lear – Les vies d’Amanda Lear sur Arte jusqu’au 25 mai.

Par David Le Guillermic.

 
 

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ, LES INFLUENCEUSES CONTINUENT À INFLUENCER

Un article à lire ici .

 
 
 

LES CONSEILS POLITIQUES 

Parce que les politiques sont parfois un peu perdus, on a décidé de les aiguiller avec nos conseils. Mais, tout comme leurs mesures, le résultat n’est pas garanti. Et si ça échoue on fera comme eux, on rejettera la faute sur les autres.

FRANÇOIS BAYROU 

À cinq jours de la fin de l’envoi des parrainages le 4 mars, plusieurs candidats n’ont toujours pas obtenu les 500 signatures nécessaires pour se présenter à l’ élection présidentielle , dont Marine Le Pen et Éric Zemmour. Invité dans l’émission Le Grand Jury sur LCI, François Bayrou a donc annoncé qu’il allait donner sa signature à Marine Le Pen : «  J’ai décidé de prendre ma part de cette charge. Je donne ma signature à Marine Le Pen, parce que c’est à elle qu’il manque un parrainage. Non sans un petit pincement au cœur  ». Interrogé sur la raison pour laquelle il donnait son parrainage à Marine Le Pen et pas Éric Zemmour, à qui il manque également des signatures, le Maire de Pau a répondu : «  Parce que c’est à elle qui en manque le plus  ».

Conseil : Si je me doute bien que tu ne donnes pas ton parrainage de gaieté de cœur mais plutôt par charité démocratique, permets-moi de te rappeler que rien ni personne ne t’y oblige, surtout si c’est pour appeler à faire barrage à l’extrême droite sur ce même plateau dans quelques semaines. Un peu comme si t’invitais quelqu’un à une soirée chez toi, tout en demandant à tes invités de ne pas lui adresser la parole. Mais bon.

CHRISTIANE TAUBIRA 

Christiane Taubira tenait un meeting à Rennes dimanche après-midi. La candidate à la présidentielle, désignée par la Primaire populaire, a même poussé la chansonnette puisqu’elle a fredonné Né quelque part  de Maxime Le Forestier avec le public. Une campagne joyeuse et apaisée, me direz-vous ? Eh bien, pas du tout. Christiane Taubira ne dispose à l’heure actuelle que de 128 signatures sur les 500 nécessaires et est tombée entre 2 et 3 % dans les intentions de vote. Même dans sa propre équipe, certains estiment qu’elle aurait déjà dû s’arrêter : «  C’était une opération éclair assumée, qui n’aurait pas dû se poursuivre, en l’absence de dynamique  » avait déclaré un proche de Christiane Taubira. Pire encore, hier, Jean Castex recevait à Matignon la quasi-totalité des candidats à la présidentielle pour un point d’information sur la situation de la guerre en Ukraine.  Le gouvernement avait fixé une règle : être candidat déclaré et avoir 300 parrainages. Excluant donc Christiane Taubira de l’événement, encore très loin de ce seuil.

Conseil : Quand même Nicolas Dupont-Aignan, qui a réussi à réunir 467 parrainages, se voit convié à Matignon et pas toi, c’est que la situation est critique. Vraiment critique. Alors, c’est bien beau de chanter, mais tu sais ce qu’on te dira quand tu n’auras pas les 500 parrainages le 4 mars prochain ? «  Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! Dansez maintenant.  »

VALÉRIE PÉCRESSE :

On pensait qu’il était tout bonnement impossible de faire pire campagne que celle de François Fillon lors de la dernière présidentielle, mais c’était sans compter sur Valérie Pécresse. Après son meeting de lancement raté et les irrégularités de la primaire des Républicains révélées par une enquête de Libération, dans laquelle on apprenait que des morts, des personnes ne connaissant absolument pas le parti et même un chien nommé Douglas avaient pu voter pour désigner la candidate à l’élection présidentielle, la candidate des Républicains enchaîne les performances. Face à «  la gravité de la situation internationale  », Valérie Pécresse réunissait hier soir un «  Conseil stratégique de défense qu’elle a souhaité constituer, chargé de suivre l’évolution du conflit et d’analyser les enjeux géopolitiques ». Dans un communiqué de presse, l’équipe de campagne y dévoilait ainsi les membres : Michèle Alliot-Marie, Gérard Longuet, Michel Barnier ou encore Hervé Morin.
Tremble, Vladimir…

Conseil : C’est super gentil de vouloir contribuer à la résolution du conflit et la paix dans le monde en créant ton propre conseil de défense, mais vu la moyenne d’âge des membres et le nombre d’années écoulées depuis la dernière fois qu’ils ont été au gouvernement, je pense que ton équipe d’experts aurait plutôt été compétente pour régler la guerre civile en Moldavie en 1992. Alors oui, je sais, en diplomatie il faut toujours faire appel à l’expérience. C’est juste que je crains qu’ils tentent de prendre contact avec Vladimir Poutine via le Minitel. Bref, on verra bien ce que ça donne.

Par Niki Shey.

•  LE TOUR DES MATINALES

Au menu des matinales : fin de la propagande russe en France et un résumé de la situation en Ukraine.

LES MÉDIAS RUSSES IMPLANTÉS EN FRANCE VONT DISPARAÎTRE

Ça peut paraître un peu fou, mais depuis quelques années, la Russie diffuse de l’information sur les ondes françaises via la chaîne RT France . Média très contesté, il est par exemple interdit pour ses journalistes de pénétrer à l’Élysée et le compte Twitter de la chaîne est marqué par un « média affilié à un État ». Lundi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait annoncé vouloir « interdire dans l’UE la machine médiatique du Kremlin. Les médias d’État Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales, ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union ». Depuis, la France et l’Union européenne planchent sur un moyen d’interdire au plus vite ces médias. Ce matin, Thierry Breton, commissaire européen (français) au Marché intérieur assure sur RTL que la suspension de RT France et de Sputnik concernera tous les canaux de diffusion (câble, satellite, télévision sur IP, applications, plateformes Internet). La mesure sera « mise en œuvre dès aujourd’hui » au niveau européen, a-t-il assuré.

GUERRE EN UKRAINE : JOUR 6

Au sixième jour de conflit en Ukraine, il semblerait que les plans de Poutine connaissent quelques ratés. Les Ukrainiens font mieux que résister et parviennent même à repousser les troupes russes à certains endroits. C’est désormais plus de 500 000 personnes qui ont fui l’Ukraine pour rejoindre les pays alentours alors que le ministère de la Santé dénombrait hier 352 civils tués dont 14 enfants. Le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé qu’il va ouvrir « aussi vite que possible » une enquête sur la situation en Ukraine. Si Kiev tient toujours, la ville de Kharkiv est dorénavant la cible des attaques de Poutine comme le montre cette vidéo impressionnante diffusée ce matin sur les réseaux sociaux : on y voit un missile frapper un bâtiment gouvernemental ukrainien ( la vidéo est ici ). Hier soir, Emmanuel Macron s’est entretenu, sans grand succès, avec le Président russe. Il a «  réitéré la demande de la communauté internationale de cesser l’offensive russe contre l’Ukraine, et réaffirmé la nécessité de mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat  », «  une préservation de toutes les infrastructures civiles  » et «  une sécurisation des axes routiers, en particulier la route du sud de Kiev  ».

Par Y.Q.

LA VOIX DE… PHILIPPE POUTOU

Difficile pour la plupart des candidats de se faire entendre en ce moment. Mais quand les médias vous considèrent comme un "petit candidat", alors cela devient quasi mission impossible. Coincé entre un système médiatique bien réglé et la difficulté à recueillir des parrainages, Philippe Poutou ne perd pas espoir d’obtenir ses 500 signatures d’ici à vendredi et continue de faire campagne sur le terrain. Nous avons discuté un moment avec lui.

Au 24 février, vous disposiez de 243 parrainages. Cet après-midi ( hier ndlr ) a eu lieu une réunion autour du PM réunissant les candidats à la présidentielle dépassant les 300 parrainages. Vous regrettez de ne pas pouvoir y participer ?
On ne regrette rien, mais cela montre toute la nullité de la règle électorale. Ils se foutent complètement de la démocratie : il y a les parrainages et puis si on passe dans les mailles du filet, ils nous écartent quand même. Ils font avec leurs règles du jeu comme pour les débats télévisés qui sont prévus prochainement : Nathalie Arthaud et Jean Lassalle sont qualifiés, mais ils ne sont pas invités au débat de LCI. Il n’y a pas de regret pour nous, on sait que c’est une bataille et on va essayer de leur démontrer que ce n’est pas encore mort pour nous, comme certaines chaînes d’information le disent. Ils montrent clairement vers quelle démocratie on peut aller.

On parle beaucoup de parrainages durant cette campagne. C’est compliqué pour de nombreux candidats, mais François Bayrou tend la main aux candidats dépassant les 10 % dans les sondages avec une banque des parrainages. Que pensez-vous de cette initiative ? Certains reprochent au gouvernement de tendre la main à l’extrême droite ? Vous pouvez nous donner le nombre de parrainages dont vous disposez ?
Normalement, c’est complètement illégal, car les partis politiques n’ont pas à se mêler de ça. Ce sont les élus qui ont la responsabilité de présenter les parrainages et personne d’autre ne doit s’en mêler. Les partis politiques le font depuis longtemps dans des consignes internes puisque lorsqu’on est adhérents ou élus, ‘on est obligés de’. Là, Bayrou agit comme s’il pouvait décider à la place des maires. Cela montre à la fois le je-m’en-foutisme, le cynisme et puis le sentiment de plein pouvoir de ces gens-là. Concernant le parrainage de Bayrou à Le Pen, ils font ce qu’ils veulent de ce côté-là. S’il a envie de présenter Le Pen, alors qu’il est certain que Le Pen aura ses parrainages demain ( ce soir ndlr ), il peut le faire. Mais il y a aussi beaucoup de comédie chez Le Pen comme chez Mélenchon avec une sorte de victimisation des uns et des autres alors que nous sommes peut-être les seuls à être réellement en balance. Nous considérons que nous avons encore toutes nos chances même si certains médias pensent que nous sommes morts. Notre compteur officiel est à 243 et nous pensons que, d’après les documents que nous avons récupérés, nous en sommes à peu près à 100 de plus donc à 350. Nous sommes comme il y a 5 ans et les choses s’accélèrent la dernière semaine pour nous : plus les maires se décident tard, plus cela apparaît comme une caution démocratique et moins comme un soutien politique. Et comme Jadot, Mélenchon et Roussel ont leurs parrainages, des élus qui sont plutôt de ce côté ont envie qu’on y soit, et jouent le jeu.

De manière plus générale, comment sentez-vous cette campagne ? On a l’impression qu’elle n’a jamais vraiment commencé et cela ne s’arrange pas avec conflit en Ukraine. Emmanuel Macron est-il assuré de remporter l’élection dans ce contexte ?
Nous, nous faisons notre campagne avec des meetings et des choses que nous ne pouvons pas faire en temps normal. Aujourd’hui, même si nous ne sommes pas officiellement candidats, les gens savent que nous prétendons à l’être donc nous accueillons du monde dans les meetings et nous dépassons largement notre milieu. Que ce soit l’Ukraine, la crise sanitaire, les chiffres du chômage, le moindre petit évènement pendant la campagne permet de faire la démonstration de ce qu’est le capitalisme : à la fois misère, à la fois dégâts environnementaux etc. En réalité, la campagne est illustrée par de nombreux problèmes qui sont très intéressants à discuter. Il est par exemple très intéressant de voir que tout le monde est prêt à accueillir des Migrants ukrainiens alors que jusqu’à présent tout le monde en Europe fermait les portes aux réfugiés.

Vous Président de la République, quel serait votre première mesure ?
Ce serait de tout reprendre concernant la répartition des richesses et de reprendre de ce que nous ont volé les ultra riches. Tout cela est lié à la démocratie parce que la fiscalité est une question de justice sociale et de démocratie sociale. Ce serait le premier geste, mais cela ne peut pas aller tout seul et on imagine que le système n’est pas prêt à ça.

Propos recueillis par Yann Quercia.

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• BRAIN SÉRIE : AMOUR QUEER 

ÉPISODE 2/5 : « JE N’AI PAS DU TOUT AIMÉ MON EXPÉRIENCE DE POLYAMOUR. » FATIE, 25 ANS, PERSONNE NON-BINAIRE.

Révolution amoureuse ou nid à emmerdes, sortie de l’hétérosexualité ou nouvelle injonction capitaliste, quels sont les pour et les contres du polyamour ? Sommes-nous de simples obsédés.es sexuels.elles en quête de confiance en nous ou des gens somme toute assez bien, essayant de sortir de la dépendance affective ? Plongée dans les relations polyamoureuses, un passe-temps constructif pour des périodes confinées.

« Je n’ai pas du tout aimé mon expérience de polyamour. Souvent, c’est devenu juste une manière d’hypersexualiser nos espaces et nos relations »,  Fati, 25 ans, personne non-binaire.

Je vais être honnête, même si j’ai peur que cela soit mal perçu des personnes queers polyamoureuses qui liront ce témoignage. Je n’ai pas du tout aimé mon expérience de polyamour et je trouve que bien des dynamiques sont assez malsaines dans l’approche la plus commune de cette pratique. Souvent, c’est devenu juste une nouvelle manière d’hypersexualiser nos espaces et nos relations en rendant tout ambigu et problématique. Et puis, il me semble qu’il y en a toujours un.e qui y gagne davantage dans ces relations. Mais je m’explique. J’ai vécu des relations monogames très fusionnelles et très intenses qui parfois m’ont causé de la peine. Dans ma dernière, la jalousie avait tout ravagé. Mes amis.es et mon entourage militant LGBT + ont alors commencé à me répéter que le polyamour était une sorte de solution à tout « Tu verras, avoir plusieurs partenaires t’aidera à dépasser la jalousie  » ; « Tu seras plus apaisé.e car tu ne ressentiras plus l’ivresse du sentiment amoureux, si pénible et prenant   » ; « le sentiment amoureux n’existe pas, tu sais, c’est le patriarcat qui l’a créé   » ; « il faut apprendre à déconstruire nos relations, à se dire que l’amour n’est pas différent de l’amitié »…

On m’a souvent appelé.e à «  sortir de l’hétérosexualité  ». Cela m’a donné de quoi réfléchir. Je ne suis pas hétéro. Si la monogamie est rattachée à l’hétérosexualité, et le polyamour à l’homosexualité, alors cela veut dire que les gens hétéro qui essaient de plus en plus de pénétrer nos communautés sous prétexte qu’iels sont queers parce que polyamoureux.ses, ont raison de se penser queers… voyez-vous le danger de la chose ? Bref. Je pense que le polyamour n’est pas une identité, mais une simple pratique. Un certain purisme militant a néanmoins fait que les mots de tous ces gens opèrent sur moi comme un sort : je me sentais presque coupable de pratiquer encore la monogamie, fautif.ve d’avoir éprouvé de vilaines choses comme le désir envers une seule personne… quel genre d’être troglodyte étais-je pour continuer à pratiquer l’amour d’une manière si ringarde ? Injonctions, injonctions, injonctions : l’assemblée des poly-A (comme on les appelle maintenant) était toujours là pour me renvoyer à mon état de queer pas très queer finalement.

J’ai essayé de m’intéresser à une personne poly. Dans un premier temps, elle a bien voulu qu’on se côtoie, puis rapidement j’ai senti que ça la saoulait de faire «  de la pédagogie  ». What !? Elle me rétorquait les arguments qu’on utilise pour la leur fermer aux mecs cis hét. Elle se positionnait dans le rôle de la «  sachante  » qui éduque un vilain petit canard responsable de son sort de pauvre être monogame. «  Ahalala, il y a tout à faire avec toi ! Tu sais, le polyamour, ça prend du temps, bla bla bla  ». Cela me rappelait quand l’une de mes ex essayait de m’expliquer comment être un.e bon.ne non-binaire pour mieux contrôler la découverte que je faisais de mon identité. Un jour, cette fille poly-A m’a avoué être amoureuse de moi. J’étais content.e, je me suis senti.e à l’aise et j’ai voulu lui ouvrir encore plus les portes de mon intimité. Pour moi, l’accès au corps est important. Je n’arrive pas à me donner sexuellement à n’importe qui. Quand je le fais, et qu’on m’a dit «  je t’aime  », c’est du sérieux. Ce n’est pas «  lourd  » (comme certains.es queer m’ont dit après en rigolant). C’est juste «  important  ». Tout le monde n’est pas situé pareil par rapport au don de soi, à la séduction, à l’intimité physique.

Je remarque d’ailleurs que beaucoup des polyamoureux.ses que je connais ont plutôt confiance en leur aspect physique et sont souvent des personnes blanches, minces, normés.es selon les canons queers. Je ne dis pas tous.tes. Mais pas mal. Moi, je ne suis rien de tout cela. Donc me sentir bg, c’est quelque peu compliqué. Bref, cette femme a changé d’avis au bout de quelques semaine, en disant que «  ce n’était peut-être pas de l’amour en fait, je ne sais pas, peu importe, non ? Les sentiments, c’est fluide, ça peut changer !   » Avant d’enchaîner sur une autre relation sans même avoir pris le temps qu’on se sente bien dans la nôtre. Je l’ai quittée. Là, toute la panoplie savante du discours polyamoureux s’est abattue sur moi : pas déconstruit.e, trop passionnel.le, lourd.e…le tout agrémenté d’interjections très infantilisantes du style «  non mais tu comprends ?  ». J’ai dit à cette personne que j’avais hâte de me remettre dans une relation simplement paritaire et saine. Peu importe de quel genre. Que sa manière d’être poly-A me semblait juste une vaste escroquerie maniant le langage féministe pour sexualiser n’importe quelle interaction, cumuler les conquêtes et se donner confiance en soi, s’ouvrir des portes en temps de sécheresse sexuelle. Elle ne l’a pas bien pris. Tant pis. Pour une fois, c’est moi qui ai fait de la pédagogie.

Par Costanza Spina.

 
 

UN RARE KANGOUROU NOIR APERÇU DANS LA FORÊT DE RAMBOUILLET

Oui, il y a bien des kangourous dans la forêt de Rambouillet, même si ceux-ci sont en voie de déclin .

 
 
 
 
 
 
 
 


Savarah – Monde SéquenCiel

Le Laboratoire de Dexter rencontre Gorillaz qui a arrêté de déprimer pour prendre du LSD en microdose et de s’intéresser aux mystères de l’univers. Savarah est perché on ne sait trop où et quand, mais l’alchimie est parfaite et le style unique. Les Bordelais ont même fait participer leur grand-mère Nicole qui est hyper fière, et elle a de quoi. L’album Computer Talk ! est disponible.


Jack J – Only You Know Why

Encore un formidable summer track qui s’ajoute à notre playlist Bitches near the sea pour tortiller du cul près des cabanons colorés. Can’t wait des ciels grenadine, des churros trop gras et des balades en Flip-flop. Jack J est notre père spirituel et il est déjà dans le fun, alors que nous, pas trop. Mais un peu d’espoir est toujours bienvenu. Son album Opening the Door sort le 22 avril

 


Kaky – Cerf Volant

L’hymne de notre enfance, pour s’évader de ce monde d’adultes tortionnaires boomeresques au possible et rejoindre un endroit où les règles sont on ne peut plus simples et chouettes. Le mot nuage revient à huit reprises et les paroles pointent du doigt le véritable sens de notre existence, genre en vrai, que fait-on là à gâcher nos points de vie pour une routine à base d’insatisfaction et d’hernies à répétition. L’EP Room 404  vient de sortir. 
 

 


Annie Burnell – Impatient

Oh, la petite beauté sans prétention, parce que la voix est angélique et l’atmosphère beaucoup trop intéressante. L’instru se veut discrète, jolie, et en ressort une harmonie vraiment cool qui ne fait que renforcer l’intensité du clip-histoire. Un bon track pour un moment tisane afterwork enfin seul.
 

 
 
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Une newsletter écrite avec amour par Anaïs Carayon, Vanille Delon, David Le Guillermic, Félix Lemaître, Yann Quercia, Costanza Spina.

Correcteur : C.U.

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