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Brain Matin, l’ami des thank god it’s friday

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LES HOMEWORK SLAVES, CES FÉTICHISTES QUI FONT VOS DEVOIRS GRATOS

Tremblez, Jean-Michel Blanquer et Acadomia, un nouveau kink est en train de  bouleverser l’éducation post-Covid. Dissertations, suivis de cours en distanciel : des personnes ont pour fantasme de bosser à la place de certain.e.s élèves et étudiant.e.s et de booster leur moyenne en échange du mépris le plus total.

C’est une question de capital culturel, il y a ceux pour qui l’école est un lieu de savoir et d’épanouissement et ceux pour qui c’est une prison où tous les moyens sont bons pour abréger leurs souffrances. Comme soudoyer le premier de la classe avec des fraises Tagada et le prêt d’un sweat Sergio Tacchini pendant une semaine pour qu’il fasse votre devoir de français (scène réelle vue de nos yeux vue au collège Jacques Prévert de Coutances dans la Manche en 1998). Quant à la fac, il y a toujours ces sangsues qui simulent l’amitié pour vous emprunter vos notes. Bref, les études sont des arènes de pouvoir où chacun bataille avec ses armes. Et là où il y a pouvoir, il y a son meilleur pote BDSM qui sort du donjon. Ainsi, il existe des « soumis » qui souhaitent gratter de la copie double en échange d’un Snap où ils se font insulter. Une transaction qui, pour les gousses de « vanille » (nouveau terme issu des pays de Joe Biden et de la Bud Light pou​r ​désigner les personnes à la sexualité dite conventionnelle), n’a pas l’air franchement win-win. Et pourtant, tout le monde y trouve son compte.

Qu’ils soient lycéens, étudiants ou salariés issus de grandes écoles, il s’agit principalement d’hommes. Ils prennent le contrepied des Incels qui pensent qu’ils sont exploités par les filles lorsqu’ils donnent un petit coup de main pour un DM de maths en espérant une faveur sexuelle en échange. Et la gentillesse gratuite, les gars ? Et la solidarité ? Dans leur nid français, le forum jeuxvideo.com, ou dans la série The Big Bang Theory , on retrouve ce mythe du geek pas apprécié à sa juste valeur par les femmes superficielles et intéressées. Les homework slaves, eux, choisissent de se faire utiliser. Comme le montre MEL Magazine , dans cette communauté, on se revendique « mâles bêta ».​ Ce qui change de la barquette habituelle de kékés qui se prennent pour des chefs de meutes, c’est le moins qu’on puisse dire. Certains dépannent au coup par coup, d’autres racontent suivre des semestres entiers à la place de leur maîtresse dans un Discord dédié. Et les cours en distanciel pendant la pandémie ont, semble-t-il, intensifié l’activité des homework slaves, ces derniers pouvant suivre les cours incognito en coupant leur webcam. Bien sûr, des​ ​femmes aussi rejoignent les rangs des compagnons des devoirs, mais cela reste pour l’instant marginal. En tout cas, si votre petit dernier est en galère, pensez-y, une vidéo d’insultes, ça ne coûte rien et ça pourrait sauver sa scolarité.

Par F.L

•  LES RATTRAPAGES DU BAC (BUREAU DES AFFAIRES CULTURELLES)

Vous en avez marre de briller en société uniquement à cause de votre excès de sébum ? On vous fait le récapitulatif non-exhaustif des informations qu’il ne fallait SURTOUT pas manquer cette semaine. Attention, l’assimilation des données qui vont suivre risque fortement de vous rendre intéressant.

Le pinkwashing de Disney perd des couleurs
Chez Walt, on aime bien la communauté LGBTQI+ quand on peut vendre des chapeaux et des éventails Mickey motif rainbow. Ou quand on peut accueillir dans le parc d’Orlando les 150 000 personnes attirées par les Gay Days, ce drôle d’évènement où on peut s’acheter un harnais en cuir SM et ensuite aller mater des orques faire des backflips dans leur bassin. Par contre, quand un projet de loi en Floride propose d’interdire de parler d’identité de genre ou d’orientation sexuelle à l’école primaire parce que ce serait « inapproprié  » , l’ogre de l’entertainment reste silencieux. On parle tout de même​ d’un texte qui prévoit qu’un enseignant puisse être poursuivi en justice pour avoir abordé ces sujets. Et qui a de grandes chances d’être adopté.​ Malgré les protestations en interne des salariés, pas de prise de position de la direction. Pourtant, en 2016, sous l’impulsion de l’ancien CEO Bob Iger, la firme avait menacé de boycott la Georgie (américaine, celle chantée par Ray Charles, pas l’autre où les violences contre les gays sont légion d’ailleurs) pour avoir tenté de promulguer une législation similaire. Que s’est-il passé depuis ? La boîte a fait près de 200 000 dollars de donations aux Républicains de Floride, ceux-là même qui ont porté le « Don’t Say Gay bill  » , comme il est désormais surnommé. Quand on sait que leur « Chief Corporate Affairs Officer  » , Geoff Morrell, est un ancien de l’administration Bush et de BP, on comprend mieux ce graissage de patte. C’est donc pour ça que leur souris porte des gants : pour ne pas trop se salir les mains…

Alors, on sépare l’homme de l’artiste dans ses playlists ?
Dans l’ère post-#MeToo, post-Leaving Neverland et post-révélations sur la « secte sexuelle   »  de R. Kelly, il y a de quoi faire du tri. Le site américain TickPick , plateforme de réservation en ligne de billets, s’intéresse aux pratiques concrètes des mélomanes et autres audiophiles (des expressions ringardes qui vous sont proposées en partenariat avec Jazz Magazine). Selon leur étude, basée sur un questionnaire posé à 1001 participants, les ⅔ des auditeurs pensent qu’il est impossible de séparer l’homme de l’artiste et la moitié a arrêté d’écouter un musicien à cause d’un scandale. R. Kelly, Chris Brown et Kanye West​ sont ceux qui ont perdu le plus de supporters en 2021. Si les rockeurs sont les moins enclins à arrêter d’écouter un artist​e mis en cause (coucou, Marilyn Manson), ce sont les fans d’EDM et de K-pop qui se déclarent les plus opposés à la cancel culture. Quant aux techniques pour signifier son désaccord, cela va d’arrêter de streamer les morceaux du musicien concerné (62 %), arrêter de porter son merch​ (48 %), quitter sa communauté en ligne (39 %) ou jeter une place de concert déjà achetée (38 %). En France, on attend toujours la réaction de la fanbase moisie de Patrick Bruel, entre beaucoup d’autres…

Notre plus grande faiblesse enfin dévoilée…
Si l’homme a conquis le monde en le pourrissant bien comme il faut pour finir par constater sa connerie et essayer de rattraper ce qui peut être rattrapé, il y a bien des choses qui peuvent faire valser notre bipède du sommet de la chaîne alimentaire. La peur. Plus précisément, la phobie. Difficile à expliquer, presque impossible à raisonner. Alors, si l’homme a perdu son extension vertébrale velue au-dessus des fesses, il n’a bizarrement jamais été débarrassé de ses comportements extrêmes à la vue d’une araignée, d’un serpent ou d’une banane. Un groupe d’experts de psychicworld.com se demandait comment se rendre utile, et a donc décidé de nous faire une étude très sérieuse sur les phobies les plus courantes en fonction des pays du monde entier. Le verdict pour notre douce France est tombé ; la plupart des Français souffrent de trypophobie, qui est un mot déjà dégueulasse, et signifie la peur des trous ou de toutes formes géométriques rapprochées comme un nid d’abeilles, un morceau de gruyère (quel comble), une branche de corail… Apparemment, la phobie des trous remonterait à fort, fort longtemps, quand l’homme devait survivre dans la nature et fuyait à la vue de certains motifs présents sur le corps d’insectes ou de reptiles. Voilà. Le Français a peur des trous.

(déso, les trypophobes)

Crève Wordle, crèèèèève !
Vous aussi, vous n’en pouvez plus de vos potes qui partagent fièrement leur résultat du jour au Sutom comme des premiers de la classe ? Depuis quelques mois, Wordle et sa version française inspirée de Motus ont ringardisé les mots fléchés, croisés et mêlés. Le jeu s’est même frayé un chemin jusqu’aux colonnes du prestigieux New York Times. Épeler des mots de cinq lettres est soudain devenu hype, alors qu’on n’a jamais mis du respect sur le nom de Thierry Beccaro, un scandale. Il est temps de laisser passer cette mode comme une trottinette électrique et prendre la suivante, nommée Heardle. Chaque jour, il faut deviner un morceau uniquement en écoutant son intro. Vous avez seulement cinq essais. À chaque erreur, vous avez deux secondes d’extrait en plus. Si parfois on a du bol ( Ms Jackson de OutKast c’est les wads dans le nez en faisant une roue arrière en quad), parfois on n’aurait pas pu deviner même si on nous avait donn​é quatre mois de délai. On vous laisse tester la bête ici , qui risque bien d’enterrer les apéros blind test au Café Oz, soit le sixième cercle de l’enfer. 

Un trip pour un monde sans patriarcat > des vacances aux Seychelles
Vous vous souvenez des livres dont vous êtes le héros​ ? Un plaisir de nerd des années 80-90 qui sentait pas mal la couille et le massacre de gobelins. Imaginez maintenant que vous puissiez aussi être​ une héroïne et que vous n’ayez pas à tuer tout ce qui est différent de vous. C’est l’aventure que vous propose le nouveau numéro de l’excellent magazine féministe Censored qui s’intitule Living in a Fantasy World  ? . Un voyage dans un monde où les paysages n’ont pas été forgés par la main poilue de la domination masculine. Une quête qui vous​ fera découvrir l’​architecture féministe, des jardins secrets, des lacs de larmes, des maisons en feu, des espaces décolonisés, des communautés de béguines (dont on vous parlait il y a quelques mois dans Brain) et des utopies cybers. Vous y croiserez Niki de Saint Phalle, la philosophe Françoise Vergès (qui n’est pas que la nièce de Jacques Vergès, bordel de merde) mais aussi des fantômes, puisqu’on y parle du lieu ultime des inégalités sociales : l’au-delà. Pour en savoir plus et commander le numéro, c’est ici . 

Par F.L. & V.D.

 
 

CÉLIBATAIRE CONFIRMÉ (ET CE PROBABLEMENT À   JAMAIS)

Activités : Ricard + Netflix and chibre. Ok.

 
 
 

COUILLOMÈTRE

Le couillomètre, votre chronique hebdomadaire sur les vrais bonhommes qui ont noyé leur cerveau dans la testo.

Toute cette semaine, autour de la Journée internationale du droit des femmes, loin des polémiques bruyantes et stériles, le média indépendant Disclose a publié une série d’ enquêtes sur la détérioration de la santé au travail des femmes. Le média s’est penché sur des métiers dits « essentiels », qui représentent deux millions de travailleuses : aides ménagères, aides-soignantes, infirmières, caissières. Travailleuses, car ces métiers sont féminisés de 70 à 95%. Les chiffres sont alarmants : en vingt ans, une augmentation de 158% des maladies professionnelles – dépression, troubles musculo-squelettiques, inhalation de produits dangereux…, et de 41% pour les accidents au travail – 244 000 sur la même période -, tandis qu’ils ont diminué de 27% chez les hommes. Contrairement aux représentations stéréotypées, celles qui morflent au travail sont bien les femmes, les sages-femmes étant par exemple plus accidentées que les travailleurs du bâtiment. Les différentes enquêtes montrent comment l’organisation du travail et les systèmes de classements par la performance cassent la santé des travailleuses.

« Si maintenant on ne peut plus draguer les stagiaires… Les stagiaires, c’est quand même fait pour faire des pipes et du café. » Propos attribués à Éric Zemmour, rapportés par Pascale Sauvage

C’est ce qu’aurait répondu Éric Zemmour à Pascale Sauvage, quand cette dernière cherchait à défendre une stagiaire du Figaro qui subissait des attouchements de la part du polémiste. Le 8 mars, Médiapart a diffusé les témoignages étayés de huit femmes, dont certaines à visage découvert, qui montrent le visage d’agresseur sexuel du candidat à l’élection présidentielle. Attouchements, harcèlement, baisers forcés, rien d’étonnant chez celui qui affirme que « l’homme est un prédateur sexuel, un conquérant ». Éric Zemmour s’en défend pourtant. Il rappelle qu’il « fait la vaisselle » et ne pas comprendre d’être taxé de misogyne alors qu’il y a des femmes dans sa campagne. Marion Maréchal, c’est l’ami·e noir·e version sexisme.

Philippe de Villiers annonce Marion Maréchal au meeting d’Éric Zemmour : « Elle est blonde comme une sirène ! Elle est belle ! »

Au sujet de cette dernière, qui nous a tristement montré cette semaine que même la sororité familiale n’existe pas chez les Le Pen, ce serait une « sirène » que Zemmour aurait réussi à pêcher. Lors de son meeting, Philippe de Villiers l’a annoncé de cette façon, devant une foule en liesse : « Elle est blonde comme une sirène ! Elle est belle ! ». De quoi marquer plein de points dans le bingo du nationaliste facho et macho. Il faut peut-être revenir aux mythes pour trouver une certaine vérité dans ces paroles, la sirène étant tout de même un monstre qui détourne les navigateurs avec ses chants persifleurs. On rappelle à tous ceux qui entrouvrent la bouche pour évoquer Macron comme un vote barrière qu’il a autorisé Philippe de Villiers à ouvrir son parc du Puy du Fou à 9000 personnes en pleine pandémie, alors que tous les restaurants et bars du pays étaient encore fermés. Soyez pas fol.

Par Luki Fair.

•  LE TOUR DES MATINALES

Au menu des matinales : le gouvernement commence à flipper au vu de la situation en Corse et des candidats menacent de boycotter une émission télé pour la présidentielle.

LA CORSE BRÛLE

On ne parle quasiment plus que de la Russie, encore un peu de la présidentielle, mais ce qui se passe en Corse vous a peut-être échappé. Huit jours après la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna par un détenu, dont l’acte a été requalifié comme terroriste, des villes comme Bastia ou Ajaccio s’enflamment toutes les nuits. Concrètement, les manifestants demandent que le statut de « détenu particulièrement surveillé » (DPS) soit levé pour le meurtrier du Préfet Érignac ainsi que pour deux autres détenus emprisonnés dans cette affaire. Ce statut empêche le rapprochement de ces prisonniers sur l’île alors que cette revendication n’est pas nouvelle chez les nationalistes. Et aujourd’hui, certaines personnes estiment que sans ce statut, il n’y aurait pas eu d’agression, voire que cette tentative d’assassinat aurait pu être commanditée. «  On peut s’interroger pour savoir s’il n’y a pas des officines parallèles qui ont pu avoir un rôle dans l’agression d’Yvan Colonna  » estime ce matin sur RMC, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse. Il s’entretenait avec Castex ce matin et Matignon a annoncé que le statut de DPS de Ferrandi et Alessandri, impliqués dans l’assassinat du Préfet, était levé.  Un signe d’apaisement avant la manifestation très redoutée de dimanche à Bastia.

PAS DE MACRON, PAS DE DÉBAT ?

Très peu de politique dans les matinales aujourd’hui alors on préfère vous rapporter cette info lue ce matin chez nos confrères de Politico . TF1 s’active pour préparer sa première grande émission de la présidentielle qui rassemblera Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Éric Zemmour et, si tout va bien, Emmanuel Macron. Hier, la chaîne a réuni les équipes des candidats et le moment fut compliqué. Puisque le Président refuse le débat, l’émission consistera en une séquence d’une minute à chacun pour dire « pourquoi je suis candidat », puis d’une interview de 15 minutes. Aucun débat et tout sera fait pour que les candidats ne se croisent pas. Pécresse, Le Pen et Mélenchon menacent déjà de ne pas participer à l’émission, alors que d’autres se demandent à quoi serviront les émissions suivantes dans de telles conditions. Et Macron aura obtenu ce qu’il cherchait : une présidentielle sans débat.

Par Y.Q.

LES NOTES POLITIQUES

Comme tous les vendredis, on attribue des notes aux performances politiques de la semaine. Au programme : Jadot et sa machine à démocratie, Macron voudrait directement arriver au 2e tour et une députée d’une lucidité incroyable.

YANNICK JADOT

La Primaire populaire ne veut pas de lui, il ne décolle pas dans les sondages et voilà que maintenant, Yannick Jadot pense à l’après et viserait une circo’ parisienne pour les législatives selon Politico. C’est aussi cette semaine que le candidat écolo est apparu sur la même ligne, enfin le même tambour, que Bruno Le Maire qui a affirmé que les Français devraient réduire leur consommation d’énergie du fait de la crise avec la Russie. «  Si pour sauver la démocratie en Europe, il faut faire tourner sa machine à laver la nuit plutôt qu’à 18 heures, c’est le prix que nous devons être prêts à assumer  » a vraiment déclaré Jadot ( en vidéo ici ).  Elle n’était peut-être pas si loin de la vérité, Sandrine Rousseau, en lâchant cette phrase avant se faire virer : «  Zemmour ou Macron imposent un récit. Nous, on vend des chaudières . »
Note : 1/10 pour que tu rachètes un pressing et que tu rallies Mélenchon maintenant.

EMMANUEL MACRON

Naturel, spontané, pugnace, notre Président de la République nous a offert un éventail de tous ses talents cette semaine durant un débat avec des Français. Beaucoup de variation dans son jeu, capable de passer du costume de Président à celui de candidat, il répondait en fait à des personnes sélectionnées à l’avance par son ami le maire de Poissy, Karl Olive, et disposait même des questions. Bon, ce ne sera pas cette fois qu’il sera emmerdé avec son bilan, mais il y aura les débats avec les autres candidats. Ah non, il a annoncé mardi qu’il refusait d’y participer. Mais à ce compte-là, pourquoi se faire chier à participer au 1 er tour en fait ?
Note : 3/10 parce que c’est moche de toujours se dérober.

ANNIE CHAPELIER

On fait un peu de place cette semaine dans notre classement pour une ex-députée LREM qui a donné une interview d’une rare franchise au JDD sur le bilan de son activité au Parlement. Déçue par le manque d’ambition de la Macronie en matière d’écologie, elle défonce les députés de Manu avec ce genre de phrases : «  À l’Assemblée nationale, chaque fois que nous proposons quelque chose, on nous explique que ce n’est pas possible  », «  Je n’ai pas l’impression d’avoir été utile. Par exemple, je me suis beaucoup investie pour l’allongement du délai légal de l’IVG. La loi a été votée, mais au prix de combien d’efforts ! Si cette loi est passée, c’est parce que le gouvernement était d’accord. S’il s’y était opposé, la majorité aurait voté contre ! Ce n’est pas le parlement qui décide.  » En gros, elle a dit haut ce que tout le monde constate depuis 5 ans et que les sbires de Macron ne veulent pas accepter.
Note : 9/10 pour son honnêteté.

Par Yann Quercia.

QUAND TU DÉCOUVRES QUE C’EST TOI QUI A SUPPRIMÉ DES LITS

 
 

NE LE JUGEZ PAS : BOIRE, C’EST TOUT CE QU’IL NOUS RESTE

 
 
 

• 3 QUESTIONS À CHARLINE VANHOENACKER 

« JE NE POURRAIS PAS AFFRONTER CE MONDE SANS L’HUMOUR. »

On s’attendait en ouvrant son livre à entendre parler de la campagne présidentielle. Comme beaucoup d’humoristes. Mais non, Charline Vanhoenacker, qui officie tous les matins un peu avant 8 heures sur Inter face à un invité politique, se penche sur son métier. Qu’est-ce que l’humour politique ? Son rôle ? Ses réseaux ?

Qu’est-ce qui motive à la base ce livre ?
Un besoin de comprendre de ma part. J’étais régulièrement sollicitée pour parler d’humour politique, ou alors interpellée sur mes chroniques de la matinale. Je me suis dit que je pouvais expliquer intuitivement, parce que j’exerce depuis dix ans, mais que je ne peux pas éclairer mon métier. Parfois, j’ai l’impression de ne pas comprendre ce que je fais. Et j’ai réalisé qu’il y avait très peu d’études sur le sujet. Je compare ça à la téléréalité, qui est partout, qui influence tous les domaines, mais qui est très peu étudiée par des universitaires ou des journalistes. L’humour a été beaucoup questionné après Charlie, mais très peu sur le fond. Même au Québec, où l’humour représente 45 % de l’espace médiatique, il est très peu étudié. J’ai passé tellement de temps à répondre à la question «  Peut-on rire de tout ?  », que maintenant je dirai juste «  Hop, page 54  ». Je discute beaucoup avec Alex (Vizorek) et Guillaume (Meurice), ou avec Waly Dia de l’utilité sociale de l’humour. Celui d’inverser les dominations. Et encore… je pense qu’on n’inverse pas la domination, on remet juste sur un plan d’égalité. On ne peut pas me reprocher de brocarder un politique, c’est mon métier en fait. Hier, j’ai allumé Fabien Roussel. Il ne me dérange pas Fabien Roussel, mais je suis un surveillant de la démocratie. Je tape seulement s’ils fautent. En face, j’avais aussi Castaner. Bon, le dernier truc sur lui, c’était la boîte de nuit. J’allais pas lui ressortir encore, des mois après, ça va. Je trouve que parfois, on fait porter aux humoristes des responsabilités terribles. On fait juste des blagues.

Tu dis qu’en Belgique francophone, on ne donne pas la parole à l’extrême droite. En France, si. Et malgré tout, on va plus pinailler sur le propos d’un humoriste, que sur les propos outrageants de certains politiques. Ça veut dire quoi ? Que l’humour est une arme si puissante que ça, ou que le système est malade ?
Ça n’a pas de sens tout ça. Je pense que le citoyen s’identifie davantage à l’humoriste. On est presque blasés des bassesses politiques. Chez l’humoriste, on va se demander d’où il parle, quel est son intérêt. Ça me sidère qu’on nous tombe dessus et pas eux. Prenons un auditeur que je fais globalement sourire les matins, et qui se trouve être chasseur. Si au bout de cinquante chroniques, j’en fais une sur la chasse, il va dire «  j’écoute plus Vanhoenacker  ». On nous prête trop de poids. Ce n’est pas nous qui allons faire couler un politique, c’est une révélation du Canard Enchaîné . On ne leur pète pas la gueule, on les chatouille avec une épée en mousse, ce qui est bien gentil s’ils ont fauté. Dans Par Jupiter, on a eu une chronique sur les gens avec des formes. On a reçu plein de courriers pour nous dire que c’était grossophobe, alors que la chronique les défendait. Mais quand on est dedans, dans sa souffrance…

Camus dans Caligula dit que « c e monde est sans importance et qui le reconnaît conquiert sa liberté  ». Est-ce que ce n’est pas ça, l’humour, un acte de liberté pour soi, face à l’absurde ?
Je suis la première personne à qui ça fait du bien. Je ne pourrais pas affronter ce monde sans l’humour. C’est un mode de vie. Si à un moment de ma vie, je n’arrive plus à faire de blagues, c’est que vraiment je vais mal. L’Ukraine, le Covid… je ne sais pas comment font les gens pour encaisser ça sans humour. C’est Jean Lebrun qui m’a décomplexée là-dessus. Il me disait que le moment du réveil, c’est le moment où on s’éveille au monde et à soi. Si on choisit d’allumer la radio pour ce moment, on reçoit des nouvelles hyper anxiogènes. L’humour tient l’angoisse à distance.

Aux vannes, citoyens ! , de Charline Vanhoenacker, éd. Denoël, 160 p., 16 €

Par S.A.

 
 

NOS PLANS POUR LE WEEK-END ? LES VOICI :

 
 
 
 
 
 
 
 


TDJ – Addictive/Predictive

Paris semble s’être à nouveau plongé dans un 2008 aussi lointain qu’approximatif, une période d’entre-deux boudée et ombragée par la vibe indétrônable de l’y2k. Mais ici, il semblerait que l’on soit face aux beaux restes d’un temps de chaos vestimentaire et de guiboles engoncées dans des pantalons jean slim indécents de rigidité. TDJ est de retour vers le futur.


Pirogue – L’Extase

Confinement jour 267, les chips ont un goût de plastique brûlé, la machine à laver commence à donner d’inquiétants signes de fatigue et le pigeon visiteur n’est toujours pas revenu. Le dehors ressemble au dedans mais en mieux et les vitres n’ont plus l’air tellement réelles, alors il faut toucher, renifler, et lécher ce verre juste pour être sûr que tout est bien palpable encore.

 


Red Hot Chili Peppers – Poster Child

Wow, les gars, quel retour en force du piment de la mort, la funk est toujours gorgée de vie et ses valvules pompent on ne sait quel sang du Christ ou du démon, même si ce track se la joue un peu longuet, il est facile de le recevoir avec la même bienveillance qu’un énième Toy Story . Les années 80 ne reviendront pas, alors attendons l’album Unlimited Love qui sort le 1er avril.

 


They Hate Change – From The Floor

Projet X sans babtous fragiles, sans grosse baraque, sans voiture dans la piscine, une fête, quoi. Mais pas n’importe quelle fête. Une Kodak-woke party, et tout le monde a l’air cool, personne ne possède rien ni personne, d’ailleurs ça squatte sur le parking d’Auchan en plein air parce que les meilleures choses dans la vie sont les plus simples. L’album Finally, New sort le 13 mai.
 

 
 
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Une newsletter écrite avec amour par Anaïs Carayon, Vanille Delon, Félix Lemaître, Yann Quercia, Simon.

Correcteur : C.U.

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