Brain Matin, l’ami des toux de la shame Pas d’images ? Version web ![]() ![]() BORDEL, C’EST QUOI, LE DÉLIRE AVEC LES SPAS À L’ALCOOL ?! ![]() Sympatoche, cette photo tirée d’un film porno allemand. C’est quoi, le titre ? « Ça mousse à Munich » ? « Oktoberfist » ? Ah, c’est de la promo pour un spa à l’alcool ? Mais… Vous voulez dire que pendant que la planète court à sa perte, la grosse tendance est de se détendre le trou de bulle dans des baignoires de bière ou de vin ? Incroyable. À vingt ans, le rêve de l’auteur de ses lignes était de remplir sa baignoire Ideal Standard de Zubrowska et d’y faire un plongeon la bouche ouverte. Une chouette idée qui ne vit jamais le jour à cause de colocataires pingres peu disposés à dépenser plus de 1200 euros au Monop pour acquérir les 26 litres nécessaires à l’opération. Alors, autant vous dire que l’idée d’un spa à l’alcool nous rappelle la fougue de nos jeunes années et nos illusions perdues. Une madeleine de Proust éthylique sponsorisée par Facebook, qui depuis plusieurs mois n’arrête pas de faire la promo d’établissements de ce genre dans notre timeline. Peut-être parce que l’algorithme de tonton Zuck’ a détecté notre dépression chronique et notre hygiène douteuse. Ou parce que notre HomePod entend le mot « apéro » quinze fois par jour. Toujours est-il que ces suggestions répétées, à la limite du harcèlement, nous ont amenés à découvrir la drôle de tradition venue de Prague du spa à la bière médicinale, avec ou sans remous. Désolé pour nos lecteurs férus d’Histoire, il nous a été impossible d’exhumer l’origine exacte de la coutume. On peut juste vous dire que les bains « spirituels » à l’alcool existent dans le folklore de nombreuses sociétés, de la Russie à Cuba. La pratique s’est étendue depuis 2021 à Bruxelles , histoire de capitaliser sur l’attractivité des binouzes belges et de rameuter les gangs de mecs affublés de chapeaux zizis des enterrements de vie de garçon. À Strasbourg , le Taaka Beer Spa, premier établissement de ce genre en France, vient d’ouvrir, avec tireuse pour déguster sa chopine en maillot de bain et tout et tout. Mais puisque notre pays tient à son exception culturelle, voilà déjà qu’on nous promet l’arrivée du premier spa au vin du monde à Bordeaux . La fondatrice, Sylvie, nous annonce dans le plus grand des calmes : « Dynamique, enjouée et ingénieuse, j’ai hâte de vous accueillir dans cet écrin de détente. » Est-ce que ce monde est sérieux ? Autant briser vos fantasmes directement : impossible de se noyer dans l’alcool pour de vrai. Tout ceci est une semi-arnaque. Vous allez vous retrouver à barboter dans un bain de houblon verdâtre dans votre moule-boule Speedo, pas dans un océan de Leffe triple. Pas d’effluves d’alcool non plus, mais un parfum fruité. Plutôt qu’une immersion punk, un soin dermato. Parce que le houblon réparerait la peau et empêcherait son vieillissement en la protégeant des UV. Pour ceux qui n’ont pas envie de payer 75 euros par personne, pourquoi ne pas opter pour un fût à installer dans votre douche ? Après, soyons honnêtes, puisque la bière y est souvent à volonté, il y a moyen de passer un bon moment à flatuler joyeusement avec l’amour de votre vie. La vinasse, elle, contiendrait des antioxydants et de la vitamine E. Certes. Mais ne serait-ce pas gâcher le travail des vignerons que d’y tremper nos petits culs ? En tout cas, il semblerait qu’on tienne là le nouveau phénomène éphémère fait pour oublier l’ennui total des dégustations classiques. Le spa au Spritz à 5000 boules en terrasse à Paris is coming, vous l’aurez lu ici en premier. Par F.L ![]() • TU L’AS VU ? ![]() Chaque semaine, l’actualité de vos écrans, tactiles ou non. Lorsque le journal d’Andy Warhol est sorti en 1989, l’excitation était considérable. Enfin, on allait tout savoir des turpitudes de la jet-set new-yorkaise de la bouche-même de celui qui en avait été le témoin impassible : qui avait sucé qui sous Quaalude au Studio 54 , comment était gaulé Jean-Michel Basquiat – une avalanche de chroniques mondaines bitchy mêlées au plus prosaïque de la vie de l’icône, de sa liste de courses à la rémunération (de crevard) de ses modèles. Le mythe warholien, enregistreur humain, asexuel et sans affects d’une société déliquescente, était complet. La somptueuse docu-série de Netflix, simplement intitulée The Andy Warhol Diaries , dramatise ce gigantesque projet d’autofiction dont la version intégrale comptait plus de 20 000 pages. Là, tout comme dans la tenue de son business, le Pope of Pop faisait preuve d’une rigueur surhumaine. D’abord sur répondeur, puis directement au téléphone chaque matin de la semaine de 1976 jusqu’à sa mort en février 1987, Warhol a relaté à son amie et collaboratrice Pat Hackett les grands comme les infimes événements de son quotidien, déroulé dans la même dimensionnalité et équivalence que ses séries picturales – bien qu’il ait parfois, sous pression extérieure (un outing redouté) ou par incapacité émotionnelle, préféré laisser parler les blancs. De cette masse de retranscriptions a été extrait le gros millier de pages qui constitue les Diaries . Accompagnés d’une profusion d’archives personnelles – à croire que ces gens passaient leur vie à se filmer les uns les autres –, de nombreux extraits du journal rythment cette biographie intime. D’une enfance pauvre et sans horizon à Pittsburgh, la série survole l’âge classique de la Silver Factory pour se concentrer sur les deux décennies, bien moins connues, qui ont suivi la tentative d’assassinat de Valerie Solanas en juin 1968. On est d’abord surpris d’apprendre que Warhol était déconsidéré par l’establishment artistique qui ne voyait en lui qu’un portraitiste de société quand il ne l’attaquait pas sur un registre ouvertement homophobe. Puis éclate la controverse lorsque, coïncidant avec une phase de clubbing effréné avec Liza et Bianca, son art prend un tournant quasi porno – Victor Hugo , folle moustachue amant de Halston et artiste autoproclamé, était chargé de lui ramener de beaux spécimens du sauna. Pourtant, malgré des errements qui auraient pu lui coûter son titre de maître du cool, il n’a jamais été à court d’intuitions géniales, de l’entreprise de proto-téléréalité Andy Warhol TV , sorte d’ Interview en images, à l’emploi des premiers logiciels graphiques – le portrait, drôlement raté, de Debbie Harry sur Amiga (qui parmi nos lecteurices d’un certain âge se souvient de Commodore ?) – jusqu’à son caméo dans The Love Boat ( La croisière s’amuse , pour les mêmes), motivé par le souci d’occuper tout le champ de la pop, de rester pertinent dans un monde esthétique (hip-hop et graffiti) et médiatique (MTV) en mutation accélérée. ![]() Le dernier épisode s’ouvre sur un incident pénible qui ramène Warhol à sa pleine humanité : en 1985, lors d’une séance de dédicace en librairie, une individue lui arrache sa perruque et s’échappe avec son trophée, laissant le roi littéralement nu. À rebours d’une lecture sensationnaliste des Diaries , c’est toute la force de cette série de montrer un homme animé par le désir de romance, angoissé par la solitude et la vieillesse, à l’écart de son double robotique dont on comprend qu’il ait été pour lui une protection vitale. Ses efforts, parfois comiques, pour paraître humain dans ses relations comme sur le dancefloor, d’être accepté, ou même vu des bombasses du Meatpacking District , sont aussi bouleversants que son histoire amoureuse, marquée par la tragédie, du sweetie Jed Johnson , garçon à tout faire de la Factory devenu réalisateur et décorateur des stars, mort dans un crash aérien, à l’adoré et inaccessible Jon Gould, emporté par le sida. Alors que l’épidémie dévastait la communauté gay, son manque apparent d’engagement a été critiqué dans les milieux militants, et tentative est faite ici de placer – prudemment – Andy Warhol dans une perspective queer contemporaine : l’examen soutenu de sa fascination pour la virilité blanche straight, des rapports de pouvoir à l’œuvre dans sa collaboration avec Basquiat ou de son traitement des Superstars – pour beaucoup, femmes transgenres – n’a pas fini de faire muter le mythe. The Andy Warhol Diaries , docu-série en six épisodes sur Netflix. Par David Le Guillermic. ![]() DEMANDEZ LE PROGRAMME Vous avez la flemme de lire les programmes des candidats, mais vous comptez quand même aller glisser un bulletin dans l’urne le 10 avril ? Chaque mercredi jusqu’au 1er tour, nous comparons pour vous ce que proposent les prétendants à l’Élysée sur un sujet bien précis. Ce matin, on se concentre sur un sujet dont on entend peu parler depuis le début de la campagne : l’école. FABIEN ROUSSEL : Le candidat « des jours heureux » va faire plaisir aux gosses puisque parmi ces propositions, on trouve la fin des devoirs ou des cours particuliers : « tout le travail scolaire doit se faire en classe ». Moins bonne nouvelle, il veut augmenter le temps scolaire : 27h en primaire, 32h au collège et au lycée, avec la possibilité de passer à 36h pour les lycéens ayant des options. Rien sur la semaine du goût. Vous l’avez ? JEAN-LUC MÉLENCHON : Pour sa troisième candidature à la présidentielle, Mélenchon veut intégrer l’écologie partout dans les programmes, de la maternelle au lycée. Afin de réduire les inégalités, il propose la gratuité des sorties scolaires, des manuels ou encore de la cantine. Son programme prévoit aussi l’instruction obligatoire jusqu’à 18 ans. ANNE HIDALGO : Lorsqu’elle avait lancé sa campagne, Hidalgo avait proposé de doubler le salaire des enseignants. La mesure n’apparaît plus dans son programme même si elle promet d’augmenter les profs. La maire de Paris propose également de lancer des états généraux de la pédagogie. YANNICK JADOT : Le candidat vert a une mesure assez intéressante, à savoir confier l’élaboration des programmes scolaires à une autorité indépendante. « Les programmes scolaires ne peuvent se construire ni dans l’urgence ni dans la fièvre du débat politique . » Jadot souhaite également apprendre aux enfants des savoir pratiques avec des cours de cuisine, de jardinage ou de construction. EMMANUEL MACRON : Il dévoile son programme demain, mais pour l’instant la principale mesure du Président sortant est de réintroduire les maths dans le programme commun au lycée. Si vous aviez oublié, sachez que c’est Blanquer qui avait supprimé cet enseignement. Le candidat souhaite aussi mettre en œuvre une « grande réforme du lycée professionnel », touché selon lui par un taux d’échec trop important. VALÉRIE PÉCRESSE : On ne se refait pas. Quand on est de droite, on se prosterne devant la méritocratie et c’est pourquoi Pécresse propose de créer un examen à l’entrée de la sixième. Elle propose également d’augmenter de deux heures par semaine l’enseignement du français parce que « c’est notre langue, ce que nous sommes . » Elle souhaite aussi imposer aux lycéens de s’engager bénévolement trente heures par an. MARINE LE PEN : Fidèle aux délires autoritaires, la candidate du RN veut restaurer l’autorité du professeur avec le port de l’uniforme au primaire et au collège. Mesure bien dégueulasse, elle entend supprimer « l’enseignement des langues et cultures d’origine, véritable insulte à la culture de l’assimilation ». On ne change pas. ÉRIC ZEMMOUR : Cela risque de rappeler des mauvais souvenirs aux plus anciens d’entre vous, mais le Z veut rétablir le certificat d’études primaire. Très peu de propositions sinon, si ce n’est de « mettre un terme au collège unique » et « restaurer les trois filières scientifique, économique et littéraire » au lycée. JEAN LASSALLE : Pour sa deuxième candidature, Lassalle veut rétablir un service national, civil ou militaire, mixte, pour neuf mois, du 15 septembre au 15 juin. Il propose également pour les étudiants un prêt de 20 000 euros à taux zéro, garanti par l’État. NICOLAS DUPONT-AIGNAN : Que dire à part qu’il est le seul à utiliser le woke dans son programme pour l’école : « Réfutons enfin fermement toutes les théories fumeuses (mouvance dite « woke ») importées des États-Unis qui menacent l’équilibre des plus jeunes . » Cool. Philippe Poutou et Nathalie Arthaud n’ont pour l’instant pas dévoilé leurs propositions pour l’école. Par Yann Quercia. ![]() • LE TOUR DES MATINALES
Au menu des matinales : Darmanin parle d’autonomie corse pour la première fois et Véran affirme que tout va bien côté épidémie.
VERS L’AUTONOMIE DE LA CORSE ? C’est aujourd’hui que Gérald Darmanin doit effectuer un très difficile déplacement de deux jours en Corse après les violences survenues dimanche dernier à Bastia. Afin de ne pas revivre la même scène que Sarkozy en 2003, qui avait dû parler depuis l’aéroport de Bastia parce que les nationalistes l’attendaient à l’extérieur, le ministre de l’Intérieur a déminé le terrain hier soir en donnant une interview à Corse Matin. Et il a lâché le mot « autonomie », pour la première fois, tout en rappelant qu’il fallait en discuter. L’autonomie de la Corse signifie en gros un statut avec des pouvoirs régaliens comme la Justice ou le maintien de l’ordre, tout en restant dans la République. L’indépendance conduirait à la création d’un État corse. Dans les matinales ce matin, Yannick Jadot se dit favorable à cette autonomie, tout comme Anne Hidalgo sur Europe 1 et Valérie Pécresse sur France Inter, même si les trois critiquent la méthode du gouvernement qui se réveille à 25 jours de la présidentielle et qui cèderait face à la violence. POUR VÉRAN, TOUT VA BIEN Vous êtes peut-être nombreux à vous inquiéter de la reprise de l’épidémie alors qu’on peut à nouveau faire des courses sans masque en postillonnant sur les fruits et légumes. « Nous avons pris la bonne décision. On peut continuer à porter le masque, personne n’est obligé à ne pas le porter. Nous encourageons les personnes fragiles à continuer à se protéger » affirme le ministre de la Santé ce matin sur France Info. Mais le gouvernement aurait-il dû attendre ? Pour Véran « ce n’est pas le sujet . » « Le sujet, c’est qu’il n’y a pas de nouveau variant dangereux qui circule aujourd’hui. Cela va monter jusqu’à la fin mars » explique-t-il encore. Par Y.Q. ![]() OUI ET À 62 25% DES PLUS PAUVRES SONT DÉJÀ MORTS ![]() À TABLE![]() ![]() • PODCAST LES VIEUX SONT-ILS MALTRAITÉS AU CINÉ ? ![]() Certains étaient prêts à les laisser tous crever du Covid pour ne pas avoir à porter le masque, d’autres les voient uniquement comme des dinosaures d’extrême droite et beaucoup les laissent dépérir dans des EHPAD sordides. Bref, en ce moment c’est no country for old men (et women aussi) . Révélation : même au ciné, ce n’est pas toujours l’éclate pour nos aînés. Après le scandale Orpea, voilà que le film Maison de retraite avec Kev Adams déboule dans les salles. Alors Enter the VOD, le podcast ciné de Filmo , s’est demandé : pourquoi on veut tant de mal à nos chères têtes blanches ? Tantôt obligés de prendre un stage à 70 ans comme De Niro, tantôt forcés à dealer comme papy Clint Eastwood, le septième art n’est pas tendre avec les seniors. Ou alors, il en fait des monstres, comme Tatie Danielle et Palpatine. C’est pourquoi Lily Bloom et Alister, rédacteur en chef de la revue Schnock et anti-jeuniste qui ne perd jamais son sang froid, sont partis visiter le grand EHPAD filmique et organiser la révolte. ![]() Un podcast à écouter ici même si vous portez un sonotone. ![]() • BRAIN SÉRIE : « CE SOIR, JE SERAI LA PLUS BELLE POUR ALLER SOUPER »ÉPISODE 3/4 : BAISE COLLECTIVE EN PISSOTIÈRE ![]() Le Paris popu regorge de figures mythiques : le chiffonnier nocturne, la pute gouailleuse, l’apache des fortifs’. Mais qui connaît la soupeuse, qui hantait jadis les pissotières jusqu’à leur extinction forcée au nom de l’hygiène et de la moralité publiques ? Une culture sexuelle (et alimentaire) dissidente disparue sans un bruit. Car peu avant de tirer sa révérence, elle avait occupé les interstices d’un monde flottant en plein chambardement. Paris était alors un drôle de mélange, ancienne capitale impériale décatie, se cramponnant à une mythologie désuète, éviscérée au nom de la modernité officielle, comme le montre magnifiquement l’ anarchitecture éphémère de Matta-Clark à l’ombre de Beaubourg en construction, tandis que Themroc transformait un îlot insalubre style Chalon en bastion de résistance érotico-libertaire. De mon enfance, je garde le souvenir d’une ville crasseuse et d’une puissante odeur de pisse mêlée aux remontées du métro. Car même si elles étaient moins nombreuses suivant la vague d’hystérie morale des années soixante, lorsque le député gaulliste Mirguet avait dénoncé l’homosexualité comme « fléau social » au même titre que l’alcoolisme et la tuberculose, les vespasiennes faisaient encore largement partie du paysage, déglinguées, déliquescentes, mais remplies d’hommes de toutes conditions et origines venus s’y déverser, homosexuels déclarés comme maris modèles faisant un crochet à la sortie du bureau. Ma mère me défendait de m’en approcher – « Rentre pas là-dedans, c’est plein de vieux satyres ! » s’exclamait-elle, horrifiée – tant ce qui s’y déroulait était de notoriété publique. Je rêve parfois de lui poser la question : connaissait-elle l’existence des soupeuses ? Se ralliant à la majorité morale, les aurait-elle condamnées ? Ou aurait-elle compris, et secrètement envié, ce désir dévorant de connexion à l’intimité de l’homme, leur liberté dans une sexualité errante et incontrôlée, elle, jeune épouse confinée à l’espace technicisé et hygiénisé de son HLM ? Corps vil traversé par les étrangers parcourant la ville, la soupeuse est son égale en ce qu’elle en incarne l’excessivité monstrueuse, l’absorbe tout entière dans une jouissance abyssale. Proclamant la ruine de l’ordre familial, elle est une cumularde du crime : délaissant la sphère domestique pour la nuit des rues, abolissant les barrières sexuelles en violant l’entre-soi de types débraguettés, tirant son plaisir de leurs sécrétions volées, et comme elle est aussi un peu sorcière, opérant la transmutation occulte du foutre et de l’urine par la baguette, profanant du même coup un symbole de fierté nationale. Ça faisait beaucoup pour une seule femme, et la punition devait être à la mesure de la transgression. La menace du harcèlement policier, voire même d’une peine de prison pour outrage aux bonnes mœurs, ne suffisant pas, on a fini par liquider ces lieux de perdition, de même que de nos jours, on démolit les cités dans l’idée vaine et délirante de voir disparaître leurs habitants et le fléau social (encore et toujours) qui y est associé. C’est pourquoi l’argument hygiéniste avancé par les autorités pour ériger des blockhaus monoplaces et hermétiques était loin de rendre compte de toute cette sale histoire. La baise collective en pissotière, unissant dans un même plaisir la folle, le prolo et l’Arabe – et, pourquoi pas, sous l’œil attendri de leur soupeuse tutélaire, casse-croûtant sur son siège pliant, à l’image de la Grande Thérèse du Journal du voleur – ne faisait pas seulement désordre. On était en pleine confusion des genres, au potentiel révolutionnaire explosif. Le FHAR l’avait bien compris en son temps, qui exhortait tout ce petit monde à sortir des latrines pour prendre la rue. Demain dans Brain Matin, la suite de notre série sur les soupeuses.. . Par David Le Guillermic. ![]() 50 SHADES OF BATMAN![]() ![]()
D’une timidité brute et pure, avec une perfection esthétique des mains d’Allyson Yarrow Pierce qui a recréé l’ambiance candide d’un pique-nique champêtre des 70s. Une légèreté d’âme indie-pop à faire rougir Kundera et pâlir ceux qui pensaient que les beaux jours ne reviendraient jamais. L’EP Look At It In The Night sort le 22 avril pour accompagner nos boulotages chocolatés.
Après une latence soporifique pandémique, c’est l’heure du pétage de plomb à grands renforts de fond vert, en veux-tu en voilà. Un mood de sautillement inter-dimensionnel rock pour sombrer dans l’euphorie de la vie et finir par t’autopersuader que tu es super famous et fameusement vivant. L’album homonyme sort le 25 mars prochain, les amis.
Le Burning Man est retourné s’installer au creux de ses véritables racines, haut lieu de l’excès de glucose et du mauvais goût immobilier : à la Grande Motte. Trêve de snobisme car l’air est chaud et l’on s’amuse tout autant, sans buvard, sans tempête de sable et sans connasse en couronne de fleurs. Alors, qu’est-ce qu’on dit ? Dans 2 jours, c’est la sortie de Tropi-Cléa 3 .
Cantate de loveur, on ne va pas se mentir, mais qualitative, et puis franchement sympa à écouter pendant la préparation d’un banana bread par un bel après-midi de printemps, ou en chillance après un long dîner bruyant à siroter du mauvais champagne. En fait,
Killing Me,
c’est un repos pudique amplement mérité.
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