Retour aux archives

Brain Matin, l’ami des cuicuis tapageurs

Pas d’images ? Version web

 

LA MÉTÉO DE LA FIN DU MONDE

C’est le premier jour du Printemps, nous fêtons les Clémence et nous allons bientôt tous crever dans d’atroces souffrances.

. Si vous êtes un lion de mer ou un manchot empereur, prévoyez d’aller vous faire cuire le cul et de déménager à La Baule puisque nous sommes à plus de 40°C.  au-dessus des normales saisonnières en Antarctique. 

. À cause d’un système dépressionnaire venu de Russie, on attend quelques nuages radioactifs. Ils contourneront bien évidemment les frontières françaises, comme lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. ll faut savoir que les stratocumulus d’origine atomique sont très respectueux de la souveraineté nationale.

. Risque de la présence de BHL sur toutes les zones de conflit, ce qui entraînera​ toujours plus de photographies le poitrail à l’air au milieu de décombres dans les médias et la présence de tags « Liberté, Egalité, Fraternité » à l’aquarelle sur les barricades. 

. Un vent froid entre la Corée du Nord et le Japon apporte une pluie​ de missiles balistiques . Pas de panique : jusqu’ici les projectiles envoyés par Kim Jong-un ces derniers mois terminent tous dans la mer. On ne sait plus si c’est une démonstration de force ou un concours de plouf. Si vous êtes dans la régio​n, prenez tout de même votre K-Way, en cas d’éclaboussure. 

. Enfin, une vague de désespoir va toucher vos ados. Une étude vient de prouver que la pollution de l’air rend profondément triste les 9-13 ans. Un retour en force de la musique emo semble donc inéluctable.

Il est temps de terminer ce bulletin sur une note optimiste avec une citation du climatologue Jean-Claude Van Damme : « J’adore l’eau, dans 20-30 ans, y en aura plus. » True…

Par F.L

L’INSTAGRAMMABLE A-T-IL UNE DATE DE PÉREMPTION ?

Néons girly, papier peint romantique, lumière blanche et murs végétaux en PVC ; la recette du bonheur de ceux qui ont tout misé sur l’esthétique Social Network trendy pour ouvrir des enseignes de bouffe instagrammable. Elles ont pop up de partout. Parce que la nourriture photogénique ne suffisait plus, et qu’il fallait voir plus grand. On se demande si tout ce foutoir couleur pastel disparaîtra rapidement, comme on a vu basculer dans l’oubli les Bitmoji ou la tendance poké bowl.

En l’espace de quelques mois, certaines rues de la capitale se sont vues subtilement relookées par des chaînes de restauration à l’allure ultra tendance, faisant de certains quartiers de Paris un mini Disneyland accueillant des queues de people prêts à patienter plusieurs heures pour un tiramisu trop joli servi entre quatre murs de carrelage, mood brique de métro mais en propre. Ces aesthetic food chains ont toutes ouvert les unes après les autres, misant à chaque fois sur un seul produit phare ; burger, pizza, donut, gaufre, avocat ou bubble tea. De prime abord, et parce que j’avais envie de placer cette expression datée et parvenue, tous ces lieux de plaisir gustatif n’ont aucun point commun. Mais en fait, si. Ils ne servent pas la même chose mais se ressemblent étrangement ; une enseigne à la typo friendly à en faire pâlir les carottes de bars-tabac, un intérieur tellement décoré / peinturluré qu’on se demande si le contenu de l’assiette ne ressemblera pas à de la nourriture Barbie ; over-cute, photogénique, immangeable. Ces lieux de culture de la Insta food ont connu leur succès dès l’ouverture, avec des gens qui arrivent d’on ne sait où pour prendre les mêmes photos que ceux qui se caillent le cul en attendant leur tour. Mais aujourd’hui, pas sûr que tout ce petit univers effrayant fasse long feu.

Déjà, les aesthetic food chains ont tout misé sur le côté instagrammable en mettant de côté le bien-être humain, et qui dit photos de bouffe de pro, dit lumière blanche super désagréable, à te foutre une migraine ophtalmique d’after-brunch, miam. Ensuite, comme beaucoup de trends sur les réseaux sociaux, tout ça bouge beaucoup, même trop vite, et les gens se lassent pas mal, parce que l’on vit dans un monde consumériste totalement assumé et que d’autres trends sont déjà en train de naître au moment où j’écris ces lignes. Si vous traînez sur les réseaux sociaux, vous êtes peut-être tombé sur des promos de ces enseignes ; un genre de vidéos bien rythmées, montées sur une bande-son agréable doublée d’une voix off rassurante qui vous parle de ce nouveau petit restau vraiment mignon à essayer absolument. Des nouveaux influenceurs de la bouffe, promoteurs de ces lieux de rassemblement aseptisés où se sustenter est devenu un détail. Le monde de la trend s’enlise sans trop penser à demain dans un tourbillon rose bonbon décoré de plantes increvables, et toute cette mascarade ferait même tourner les têtes de certains restaurateurs sobres qui commenceraient presque à douter de leur pouvoir d’attraction. Certains blogs proposent d’ailleurs goulument des conseils pour ceux qui se sentiraient lestés dans la course aux followers du fade, «  10 idées pour rendre votre restaurant instagrammable   ». Comme le printemps qui revient, on imagine que ces enfilades de carton-pâte retrouveront tôt ou tard le goût, l’odorat et la simplicité d’un pays sans wifi.

Par Vanille Delon.

 
 

ENFIN DES MANNEQUINS INCLUSIFS POUR LES GENS IVRES

 
 
 

LE J.D.D.L (LE JOURNAL DU DIMANCHE DU LUNDI)

C’est lundi et comme chaque début de semaine, on vous remet dans le bain du week-end politique. Au programme : Hidalgo creuse encore, Pécresse humiliée et Mélenchon rassemble beaucoup de monde.

ENCORE UN COUP DE PELLE POUR HIDALGO

Elle oscille entre 1,5 et 2 % dans les sondages, disparaît peu à peu des radars, et elle a appris cette semaine que François Hollande a tout tenté pour se lancer dans la course à la présidentielle en espérant qu’elle jette l’éponge. Vous avez très certainement compris que nous parlions du cas Hidalgo qui, en ouvrant le JDD hier, a eu le plaisir de découvrir que Bertrand Delanoë, son mentor, celui qui a tout fait pour qu’elle soit à l’hôtel de ville, soutiendrait Emmanuel Macron pour la présidentielle à venir. « J’ai voté pour lui en 2017 en espérant qu’il soit un bon Président, je vote pour lui en 2022 en sachant qu’il sera un bon Président » aurait dit en privé l’ancien maire de Paris. Il reste 20 jours avant le 1 er  tour et Hidalgo espère sûrement retrouver un peu de tranquillité au lendemain de ces impairs. Mais on pouvait lire hier dans le JDD que les couteaux sont sortis, et bien aiguisés, pour fêter son retour à la mairie.  Les 4 années de mandat restantes risquent d’être longues. Bon courage.

PÉCRESSE, MACHINE À BAD BUZZ

Contrairement à Anne Hidalgo, Valérie Pécresse n’est pas encore au fond du trou, mais poursuit doucement sa descente aux enfers. Même dans son propre camp, ils sont de moins en moins nombreux à y croire au point que Nicolas Sarkozy envisage plus que sérieusement de soutenir Macron au 1er tour de la présidentielle. Et on le comprend. Pécresse est une machine à bad buzz, même quand elle n’en est pas vraiment responsable. Interrogée samedi sur France 2 sur les personnalités publiques qu’elle pourrait faire entrer dans son gouvernement si elle était élue, Pécresse a cité Leila Slimani ou encore Teddy Riner. Moquée sur les réseaux sociaux, Valoche s’est ensuite fait humilier par l’écrivaine qui a donné cette réponse à France Info : «  Je trouve ça très inélégant. Rien ne me ferait plus horreur ! Ceci dit, ça ferait une belle idée de roman ». Teddy Riner lui a, quant à lui, envoyé un emoji ‘tête qui pleure’. Que cette campagne est longue.

MÉLENCHON RÉUSSIT SON PARI

Il avance doucement et fait sans cesse référence au Lièvre et la Tortue pour évoquer sa campagne. À 13,5 % dans les sondages, Mélenchon voulait faire hier à Paris le plus grand rassemblement politique de cette campagne. Nous sommes allés y faire un tour pour vous et il y avait effectivement beaucoup de monde. Même si 100 bus avaient été affrétés par LFI, 5000 personnes environ, la foule s’étirait de Bastille à République avant la prise de parole du candidat. L’équipe de Jean-Luc revendique d’avoir rassemblé 100 000 personnes, mais il est impossible de vérifier ce chiffre. Les habitués des manif, étaient à peu près tous d’accord pour donner un chiffre de 50 000 ou 60 000 personnes. Suffisant pour en faire, de très loin, l’évènement politique de cette présidentielle.

Par Yann Quercia.

•  LE TOUR DES MATINALES

Au menu des matinales : Darmanin n’est pas inquiet pour l’abstention et l’ombre de la dissolution de l’Assemblée plane.

VERS UNE ABSTENTION RECORD À LA PRÉSIDENTIELLE

Ce ne sont que des projections mais, en trois jours, deux sondages ont donné une abstention qui pourrait aller jusqu’à 32 % au 1 er  tour de la présidentielle le 10 avril. Pour rappel, le record est toujours de 28% au 1 er  tour de l’élection de 2002 lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié à la grande surprise de tous les instituts. «  Les Français sont très attachés à la démocratie et au suffrage universel direct pour le Président de la République  » voulait se rassurer ce matin sur RTL, Gérald Darmanin qui nous encourage «  à s’exprimer le dimanche 10 avril  ». Selon le sondage BVA, les électeurs de Mélenchon seraient 39 % à ne pas désirer se déplacer quand 84 % des plus de 70 ans sont certains d’aller voter. Une abstention à priori favorable à la droite donc.

LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE RESTE AU STADE DE LA RUMEUR (POUR L’INSTANT)

La rumeur d’une dissolution de l’Assemblée nationale au lendemain de la présidentielle court depuis un peu plus d’une semaine alors que les législatives doivent avoir lieu 49 jours après ce scrutin. Un délai beaucoup plus long qu’à l’habitude et qui inquiéterait Macron : plus les législatives sont éloignées de la présidentielle et plus il sera difficile d’obtenir une majorité aussi large qu’en 2017. Mais officiellement, dissoudre l’Assemblée permettrait d’accélérer le calendrier et de faire gagner environ une quinzaine de jours pour faire des réformes qui ne peuvent pas attendre. «  Cette idée ne me paraît pas d’actualité, je pense qu’elle est du domaine de la rumeur et des débats  » a déclaré Christophe Castaner, patron des députés LREM sur BFM. Mais la rumeur court et ne peut provenir que de la Macronie qui adore laisser passer des infos à la presse pour ensuite démentir. Alors, on met une petite pièce sur la dissolution le 25 avril.

Par Y.Q.

LA HAINE DU PAUVRE SANS COMPLEXE (VIDÉO)

 
 

LE SAVIEZ-VOUS ? L’ÉCHIDNÉ FAIT DES CROTTES PAILLETÉES

Cet effet brillant vient des restes d’exosquelette de fourmis qu’il mange abondamment. YAS QUEEN. 

Info bonus 30 millions d’amis aux crottes étranges, messieurs et mesdames, voici les cacas carrés du wombat :

 
 
 

• BRAIN SÉRIE : POUR UN PORNO GAY POÉTIQUE

ÉPISODE 1/4 : NEW YORK, LA MARQUE DU SPEEDO

Parce que le porno peut aussi être magique et révolutionner notre façon de voir et de sentir. Cette semaine, quatre films qui ont marqué leur lieu et leur époque.

La déflagration politique des Stonewall Riots a trouvé dans Boys in the Sand , porno égalitaire et bienveillant, l’expression visuelle de ses idéaux.

Avant que Wakefield Poole ne réalise le premier film d’auteur porno de l’histoire, son idole Andy Warhol avait joué avec les codes du genre, dans le très elliptique Blowjob notamment. Tourné sur Fire Island en 1971, Boys in the Sand présente honnêtement et frontalement des corps masculins en communion avec une nature édénique – les polaroïds de Tom Bianchi témoignent du sens communautaire qui animait cette utopie sexuelle à l’écart d’une société hostile, utopie accueillante et torride, bien que régie par des normes physiques très strictes. Émergeant des flots tel un Poséidon à cockring, (accessoire qu’il a contribué à populariser), Casey Donovan devient le hunk emblématique de cette liberté nouvelle, sympa, sensuel et attentif au plaisir de ses partenaires, à l’opposé des performances robotiques des hardeurs de base. À la sortie de Boys in the Sand , la sensation est immédiate ; la fine fleur de la jet-set, de Noureev et Halston à l’obligatoire Liza Minelli, s’y précipite. Fort de ce succès, Wakefield Poole poursuivra son projet d’enchantement du sexe avec Bijou (1972), une affaire autrement plus étrange et expérimentale, transfigurant par la puissance du fantasme un sex-club glauque – « Bijou » , ex-Club 82, existe toujours dans l’East Village.

La problématique des abus dans le X commence tout juste à émerger dans l’industrie straight alors que le porno queer et des pionnières comme Ovidie s’en sont depuis longtemps emparés. Wakefield Poole a expliqué la genèse de Boys in the Sand dans le dégoût mêlé d’hilarité qu’il avait éprouvé face à un skin flick particulièrement dégradant. Il était clair pour lui que Stonewall n’avait pas servi à ça et que la libération sexuelle promise par ce soulèvement et les relations entre gays en général méritaient un cinéma à la hauteur. Dans son récent I Love Porn , un essai profondément personnel et fascinant d’érudition, Didier Lestrade ne le dit pas autrement : véhicule de l’éthique d’une minorité combattant la domination hétérosexuelle, le porno se situe dans le prolongement du militantisme, exprimant en images les droits réclamés dans les slogans. Combien d’hommes issus de milieux non privilégiés ont pu assumer leurs désirs et faire leur coming-out après avoir vu Casey Donovan ou Bill Harrison en majesté dans un cadre de rêve dont la peur, la honte et la haine de soi avaient disparu ? (Bonne) Pop comme (bon) porn : le pouvoir d’affirmation et l’effet émancipateur sont les mêmes.

Par David Le Guillermic.

 
 

DAME NATURE, TU ES BIEN COQUINE

 
 
 
 
 
 
 
 


Omar Jr – Ace On The River

Comme un lundi, oui, mais pas vraiment. Des nouvelles perspectives entrevues dans l’enthousiasme des beats, des guitares, un truc adolescent sans le dégueuli du duvet prépubère et de la transpiration excessive ; un renouveau dans nos démons nostalgiques. De la pop rock plus rock que pop comme on se l’imaginait, mais pas vraiment. L’album Azul Agav est dispo now.


Thomas Leer – International 

Carrément culte et obscur, comme une vieille bouteille dans un coin du placard recouverte de poussière de vie, que l’on n’ose plus trop toucher ; une relique capable de relâcher n’importe quel fantôme du passé. Parce qu’on aime tous les histoires, les contes, les légendes et que ces riffs un peu psychés n’ont pas dévoilé tous leurs secrets.

 


Disiz feat. Damso – Rencontre

Eh bien, bonjour, surprise au goût de sel, le son a pris un nouveau chemin, merci pour cette singularité, bordel de diablerie. Plusieurs vibes pour plusieurs moods, parce que l’homme est une créature inconstante et que le linéaire, c’est so 2021. Ce track, c’est bien une rencontre, ce moment où deux rythmes se toisent, se confondent, et repartent ensemble paume contre paume.

 


Toukan Toukän – Deux Êtres à Part

L’amour est pop, l’amour fluctue comme une crinière indomptée dans des montagnes russes désertées. Le singe de The Less I Know The Better a quitté sa pom-pom girl du lycée pour kiffer avec sa frenchie. C’est ainsi par ici.
 

 
 
Facebook Twitter Instagram LinkedIn YouTube Website
 
 
  Partager 
  Tweet 
  Partager 
  Transférer 

Une newsletter écrite avec amour par Anaïs Carayon, Vanille Delon, David Le Guillermic, Félix Lemaître, Yann Quercia. 

Correcteur : C.U.

Vous avez reçu cet email car vous êtes inscrit.e à Brain Matin, la newsletter de Brain.
Ajoutez anais@brain-magazine.fr à votre liste d’expéditeurs approuvés afin que nos e-mails soient directement envoyés dans votre boîte de réception.

!!! IMPORTANT !!!
Si vous souhaitez vous désinscrire de Brain Matin, il vous suffit de vous connecter à votre espace Memberful et accéder à la gestion de votre abonnement. Le lien est accessible à cette adresse:
https://brainmagazine.memberful.com/account

Se désinscrire