Brain Matin, l’ami de tous les fragiles du pollen Pas d’images ? Version web ![]() ![]() L’HISTOIRE EXTRAORDIN’HAIR DE LA MÈCHE RABATTUE POUR CACHER LA CALVITIE ![]() Paris, ligne 9, 19h. Un sosie de Philippe Katerine dans un costard Célio. Moi qui suis méticuleusement grignoté par la calvitie depuis quinze ans, me voilà face à mon pire cauchemar. Il a la fameuse mèche qui part de la tempe pour se poser comme un renard mort sur le haut du crâne. Le camouflage grossier. Le déni ultime. Qui peut encore oser ça en 2022 ? Pourquoi personne ne lui a rien dit ? Est-il à ce point seul ? Ou terrifiant ? C’est sa station. Au moment de descendre, il me regarde, avec un sourire et plus d’aplomb que je n’en aurai jamais. C’est en ton hommage, toi, fier animal, philosophe capillaire, que je suis parti à la recherche de tes ancêtres de cheveux. Spoiler : j’ai découvert une illustre lignée d’hommes de pouvoir qui a façonné le monde. Dès l’Antiquité, le complexe de la calvasse est déjà bien installé. Les cheveux abondants sont signes de force, de bonne santé et de prestige. Bref, être dégarni, c’est schlinguer la plèbe. Si Samson passe de super-héros à pleupleu lambda après la coupe courte de Delilah, ce n’est pas pour rien. Le premier personnage historique connu pour avoir cherché à dissimuler son problème, c’est Jules César. Oui, Uderzo et Goscinny nous ont menti au sujet de la chute de cheveux de l’empereur romain. Pourtant, le New York Times le considère comme le pionnier de ce style, en 1980 avant Jean-Louis David. Il inspirera par la suite l’un de ses successeurs, Constantin . Les historiens estiment que ce cache-misère est alors très commun. Surtout chez les gens importants qui ne veulent pas perdre de leur superbe. Le truc va traverser les âges, faute de solution alternative. Chez les Protestants, c’est monnaie courante. Philip Melanchthon par exemple, l’un de ses fondateurs, n’avait pas la tignasse de notre Mélenchon national. Mais leur champion toute catégorie, c’est le roi Charles IX de Suède , qui utilisait ses restes de pelage pour former une croix sur son front. Hideux quoique pratique pour montrer sa dévotion totale. Idéal pour pécho Christine Boutin. Après le XVIᵉ siècle, chez ceux qui comptent, ce style se fait remplacer par les perruques. En France, Louis XIV, chauve à 20 ans à cause de la typhoïde, impose le toupet comme signe extérieur de richesse et d’honneur. Il faudra donc attendre la Révolution pour assister au come-back de la mèche rabattue, reflet de l’égalité des citoyens face à la misère capillaire. Voilà donc pourquoi Napoléon, qui lui aussi avait perdu la bataille d’Alopécie, n’a pas opté pour la moumoute. Les Français exportent la trouvaille en Amérique, où elle fera fureur. Dans les années 70, le coiffeur Frank Smith invente les deux mèches rabattues, le chef-d’œuvre absolu. Le chant du cygne avant le déclin. De Kojak à The Rock, de plus en plus de stars assument. Et à mesure que les implants se perfectionnent, la technique devient de plus en plus marginale. Aujourd’hui, ils sont nombreux à préférer le all inclusive vol low cost vers la Turquie/buffet à volonté/surpiqûres sur le crâne. Toutefois, la mèche rabattue reste liée à la politique : regardez les républicains Donald Trump et Rudy Giuliani ainsi que le Président biélorusse Alexander Lukachenko. Elle est le symbole du sale type qui ne veut pas perdre la face jusqu’à en être ridicule. Emmanuel Macron, qui luttait hier encore contre la fake news selon laquelle il porterait un postiche, rabat de plus en plus pour couvrir ses golfes. Pas franchement un bon signe pour son second mandat… Par F.L ![]() • TU L’AS VU ? ![]() Chaque semaine, l’actualité de vos écrans, tactiles ou non. Dans ce monde de merde où chaque jour est pire que le précédent et donne peu de place à l’espoir, Bruno Reidal, confession d’un meurtrier est enfin une bonne nouvelle. Vous allez me dire, vraiment avec un titre pareil ? Peut-être qu’on va faire une petite pause avec la mort après le Covid et l’Ukraine ? Mais Bruno Reidal, bien plus que l’étude de cas d’un fait divers datant de 1905 où un jeune séminariste de 17 ans tue un enfant de 12 ans, est la découverte d’un réalisateur, Vincent Le Port, et surtout d’un acteur, l’incroyable Dimitri Doré, dont c’est, pour chacun, le premier long-métrage. ![]() Doré, le bien nommé, illumine le film. Il y a quelque chose de la révélation, comme Isabelle Huppert dans La Dentellière en 1977. D’ailleurs, comme il n’y a pas de hasard, il vient de jouer le fils de Huppert dans son second film. La fameuse confession, récitée en voix-off, est le document original du meurtrier que celui-ci a écrit à la demande des médecins pour expliquer son geste. La diction incroyable de Dimitri Doré avec l’accent du Cantal de ce texte d’une grande beauté froide ne laisse pas penser une seule seconde qu’il a été adopté en Lettonie et a grandi à Reims. Une seule certitude après ce film : un des plus grands acteurs français est né. Et on espère qu’on entendra parler de lui pendant encore (Huppert) longtemps. Bruno Reidal, confession d’un meurtrier est à voir dans toutes les bonnes salles. Par Romain Charbon. ![]() COKE IS THE NEW SANS PLOMB 95![]() ![]() DEMANDEZ LE PROGRAMME ![]() Vous avez la flemme de lire les programmes des candidats, mais vous comptez quand même aller glisser un bulletin dans l’urne le 10 avril ? Chaque mercredi jusqu’au 1er tour, nous comparons pour vous ce que proposent les prétendants à l’Élysée sur un sujet bien précis. Ce matin, on se concentre sur un sujet essentiel, mais qui ne prend pas beaucoup de place dans les professions de foi : la culture. FABIEN ROUSSEL : Entre deux « apéroussels », le candidat communiste a quand même couché deux, trois idées pour la culture dans son programme. Il souhaite créer un grand ministère de la Culture, de l’éducation populaire et des médias et qu’une loi soit examinée au Parlement « contre les concentrations dans la presse, les médias et l’audiovisuel ». JEAN-LUC MÉLENCHON : Comme son ennemi communiste, le candidat LFI veut faire voter une « loi anti-concentration dans les médias ». Alors que le budget de la Culture tourne autour de 4 milliards cette année, Mélenchon souhaite le porter à quasiment 6 milliards d’euros par an. Il souhaite également « élire par le Parlement les présidents de France Télévisions et de Radio France, plutôt que par le Président de la République, afin d’éviter les nominations politiques et la soumission des chaînes publiques aux intérêts du pouvoir exécutif ». YANNICK JADOT : Sans aller aussi loin que Mélenchon, Jadot veut aussi filer plus d’oseille pour la culture. Mais plutôt que de fixer une augmentation annuelle, il propose un plan d’un milliard d’euros pour relancer le secteur de la culture. Il désire aussi renforcer les conditions d’accès aux aides à la presse avec des critères comme : un seuil minimum de journalistes au sein de la rédaction, le respect du droit social et des conventions collectives ou encore l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. ANNE HIDALGO : Madame 1,5 % dans les sondages souhaite que l’Autorité de la concurrence et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA) agisse beaucoup plus que par le passé. Anne Hidalgo souhaite conserver la redevance audiovisuelle qui sera, selon elle, « juste et universelle ». EMMANUEL MACRON : Celui qui avait dit en 2017 que « l’audiovisuel public est la honte de la République » va au bout de ses idées puisqu’il a annoncé vouloir supprimer la redevance. Comment le financer ? Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué la piste d’« un budget voté pour cinq ans » pour soutenir l’audiovisuel public. Il veut étendre le pass culture, ouvert actuellement aux 14-18 ans, aux plus jeunes, et créer des métavers européens. On sait pas c’est quoi, désolé. VALÉRIE PÉCRESSE : Comme Manu, la candidate de la droite souhaite supprimer la redevance parce que, dit-elle, elle désire « mieux dépenser ». Néanmoins, elle fait partie des candidats qui ont un programme pour la culture plutôt étoffé puisqu’elle souhaite entre autres mettre en place une politique de « démocratisation culturelle ». Pécresse veut « imposer » à chaque établissement scolaire l’établissement d’un projet culturel et souhaite jumeler les écoles, collèges et lycées avec des institutions culturelles, des conservatoires et des artistes. Comme Maître Gims ? MARINE LE PEN : Bon, si vous êtes dans l’audiovisuel public, il ne vous reste plus qu’à prier pour que la candidate du RN ne soit pas élue. Comme ses copains de droite, elle veut supprimer la redevance, mais va plus loin en souhaitant privatiser l’audiovisuel public, à l’exception de l’Institut national de l’audiovisuel et d’Arte. ÉRIC ZEMMOUR : Il crache depuis le début de sa campagne sur l’audiovisuel public donc rien d’étonnant à ce qu’il veuille le privatiser et supprimer la redevance. Afin de « sauver le patrimoine », il veut investir 2 milliards dans ce secteur et, qui sait ?, peut-être récupérer ce bon vieux Stéphane Bern. NICOLAS DUPONT-AIGNAN : Sa principale proposition est la gratuité des musées le dimanche. Il ne dit pas si les vaccinés pourront y accéder. JEAN LASSALLE : Il évoque un « financement public des médias privés et de la culture à l’indépendance des propriétaires ». NATHALIE ARTHAUD et PHILIPPE POUTOU : Nous n’avons pas trouvé de mesures pour la culture dans leurs programmes. Par Yann Quercia. ![]() • LE TOUR DES MATINALES Au menu des matinales : Roussel confirme que Staline était un dictateur et Total poursuivra ses activités en Russie. ROUSSEL CLARIFIE LES CHOSES SUR STALINE Le candidat du PC, Fabien Roussel, habitué aux polémiques sur le vin et le saucisson, a pris un peu d’épaisseur avec sa participation à l’émission « Au tableau », un programme de C8 dans lequel des personnalités politiques viennent expliquer leurs positions à des écoliers. Dans un extrait publié hier par la chaîne ( en vidéo ici ), Roussel se prête à un jeu : classifier des figures communistes actuelles ou historiques entre « camarade » et « pas camarade ». Quand arrive le tour de Staline, le candidat hésite au point qu’un enfant lui fasse remarquer « qu’il a tué des millions de personnes ». Roussel le classe alors dans « pas camarade ». Mais trop tard, le mal a été fait et le communiste a dû se justifier ce matin sur France 2 : « Je n’ai pas hésité. Je l’ai mis dans la catégorie des dictateurs, mais face à une classe, j’ai rappelé ce qu’était l’Histoire et notamment qu’il a été avec Churchill, Roosevelt, de Gaulle, parmi les libérateurs face au nazisme. Mais il est celui qui a tué des millions de gens, responsable de millions de morts, et donc quelqu’un qui a du sang sur les mains, et donc dictateur sans hésiter ». Il faudrait lui reposer la question à l’heure de l’apéro. LE PATRON DE TOTAL RÉPOND À JADOT Total a un peu le cul entre deux chaises depuis le début du conflit en Ukraine. Mis sous pression pour cesser leur activité avec la Russie, TotalEnergies a annoncé mardi qu’elle n’achètera plus de pétrole ou de produits pétroliers à Poutine en 2022. Pour le gaz, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, explique ce matin sur RTL que l’entreprise ne peut pas arrêter : « Si nous arrêtons le gaz russe, nous savons que nous aurons un problème en janvier 2023, il faudra rationner l’utilisation du gaz. » Alors que Jadot avait accusé Total de profiter de la crise pour augmenter les prix de l’essence et appelait au boycott de l’entreprise, Pouyanné lui répond : « Yannick Jadot passe son temps à dire du mal de notre entreprise, il ferait mieux de s’occuper de sa campagne ! ». Par Y.Q. ![]() MAIS À CALAIS, ILS NE PEUVENT PAS POSER UNE TENTE SANS SE LA FAIRE ÉVENTRER ![]() • BRAIN SÉRIE : POUR UN PORNO GAY POÉTIQUE ÉPISODE 3/4 : LOS ANGELES : MOTHER FIST![]() Parce que le porno peut aussi être magique et révolutionner notre façon de voir et de sentir. Cette semaine, quatre films qui ont marqué leur lieu et leur époque. L.A. Plays Itself , sommet inégalé du porno kinky expérimental, s’est heurté aux limites de l’industrie du X comme à un militantisme gay moralisateur. Entre porno underground et art institutionnel, les frontières sont parfois poreuses : si Boys in the Sand a été encensé dans Variety et qu’ Équation à un inconnu a, après sa résurrection, été projeté à la Cinémathèque, L.A. Plays Itself (1972) de Fred Halsted est, lui, entré dans les collections du MoMA. Dans son mélange d’iconographie pop, de fantasmes d’hypermasculinité et de subculture gay urbaine – prostitution à West Hollywood, drague à Griffith Park –, la filiation avec Kenneth Anger (archive Brain #277) est évidente, mais dans une version méga hardcore. Halsted y apparaît en daddy SM bien roulé avec son twink à l’écran comme à la ville et leur dynamique sexuelle est exposée dans sa physicalité la plus brute : humiliation, tabassage à coups de chaîne et, ce qui a provoqué beaucoup d’émoi, un fisting en gros plan (et jusqu’au coude). La dimension avant-gardiste de son cinéma culminera dans Sextool (1975) dont l’hétérodoxie fondamentale – sexe gay interracial, genderfuck, SM toujours plus extrême jouant avec les codes de la violence étatique – est renforcée par le fracas électronique de la BO composée au Tonto, le synthétiseur géant popularisé par Stevie Wonder . ![]() La période enchantée du soi-disant « porno chic » – Salvador Dalí serait sorti emballé de L.A. Plays Itself et une collaboration avec Burroughs a un temps été envisagée pour l’adaptation de The Wild Boys – a été impulsée par des réalisateurs gays et un film hétéro abusif comme Deep Throat a certainement capitalisé sur le phénomène. Seulement, la sortie du porno de son ghetto maudit et son élévation au rang de film d’art n’a jamais eu lieu : trop infréquentable pour les circuits classiques, trop chronophage pour les studios de X engagés dans une logique de rotation du personnel et de rentabilité maximales. Surtout, la radicalité sexuelle de Fred Halsted, ses origines modestes californiennes et son approche très politiquement incorrecte – pour tout dire, son attitude badass – n’étaient pas du goût des milieux militants policés de New York qui, lors de la projection de L.A . au MoMA, ont manifesté leur hostilité. Le conflit entre désir de normalisation et marginalité revendiquée dans des sexualités indisciplinées et inassimilables (qu’on dirait maintenant « queers ») n’a depuis jamais cessé aux États-Unis – et en France d’ailleurs, lorsqu’à la même époque, Guy Hocquenghem fustigeait le conformisme des moustachus à attaché-case cocottant l’after-shave ! ![]() Demain dans Brain Matin, la suite de notre série Pour un porno gay poétique… Par David Le Guillermic. ![]() DERRIÈRE CHAQUE AFFICHE DE NICOLAS CAGE SE CACHE UNE AUTRE AFFICHE DE NICOLAS CAGE![]() ![]()
Sponso The North Face, Vans slip-on et gros boyfriend jeans parce que pas besoin d’être dans l’inconfort pour être une bonnasse en place au bowl du skatepark. Sur ce statement de clip senteur female power, je m’en vais dépenser mes derniers sousousous pour un modèle puffy couleur pétunia. Cœur, gloss et queue-de-cheval.
Wooooosh, un bond dans le passé grâce à un tout nouvel album bien ancré dans le présent du no-fun ; Down Tools est sorti il y a quelques jours. Throwback à ces moments passés devant Pimp My Ride en caressant ta mèche graisseuse, la main sur ta ceinture cloutée et la raie qui fait gentiment coucou sur le sofa trop mou.
Canadien + diner en carton-pâte + trompette de la teuf sur lit de beignets bien gras = Lisa Leblanc, on comprend rien à ce qui se dit mais on est complètement OK pour dégager quelques petits pas de danse en l’honneur de cette vibe retro schlag karaoké. Tiens allez donc écouter Chiac Disco , du loufoque en barre de rires jazzy.
Belle chanson à envoyer à celui qui te fout la flemme, cet individu qui veut construire alors que tu veux juste te promener en culotte à la campagne et que personne ne te fasse chier avec des projets de vie, des vacances dans les Landes, des apéros à la con. Non. Je veux juste dormir. Merci.
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