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Brain Matin, l’ami des spor’tifs extraordin’hair

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« ÊTRE FRANÇAIS » :  ENFIN LA DÉFINITION SUPRÊME DE LA MORT

Puisque c’est la controverse qui n’en finit pas depuis le débat sur l’identité nationale lancé par Nicolas Sarkozy en 2009, on a synthétisé une bonne fois pour toutes les critères avancés par les politiques pour décrire l’appartenance à notre belle peuplade.

Être Français : c’est manger du foie gras, de la bonne viande, du fromage, du couscous au Réveillon, boire du vin, avoir un sapin de Noël qui peut être éventuellement en verre recyclé, souhaiter la bonne année contrairement à Maître Gims,​ rire devant Louis de Funès, Jean Dujardin ou Depardieu, pleurer en écoutant Jacques Brel et en pensant à Notre-Dame en flammes sans oublier d’élire Miss France pour voir des filles belles et intelligentes une fois par an et suivre le Tour de France, vibrer au sacre de Reims et à la fête de la Fédération, ne pas être Musulman sauf conditions exceptionnelles, mais c’est surtout un art à reconstruire, une manière très particulière d’être ce que nous​ sommes, être à la fois enraciné et universe​l, être attaché à notre Histoire mais embrasser l’avenir​, être capable de débattre de tout en permanence,​ décider de ne pas nous adapter au monde qui nous échappe, de ne pas céder à la loi du plus fort, de porter un projet de résistance et d’ambition pour aujourd’hui et pour demain, c’est être républicain et dire « Lib​erté, Égalité, Fraternité », ce n’est pas une couleur de peau néanmoins c’est avoir des ancêtres gauloi​s​ et accepter l’intégralité de l’Histoire de France, ça se mérite et pourtant ne se prouve pas, putain, c’est la classe, même si on a parfois honte.​

Alors, c’est plus clair maintenant ?

Sources : Emmanuel Macron , Valérie Pécresse , Eric Zemmour , Fabien Roussel , Jean-Luc Mélenchon , Nicolas Sarkozy , Marine Le Pen , Jean-Marie Le Pen , Marion Maréchal , François Hollande , Gérald Darmanin , Bruno Le Maire , Ségolène Royal . 

Par F.L

TIC TAC FAIT L’OBJET DU DÉNI DANS TES OREILLES

Il y a peu de temps, alors que j’arpentais les rayons clinquants d’un grand magasin parisien, j’ai surpris une conversation entre deux messieurs très sérieux qui comparaient leurs grosses montres complexes tout en étalage de gonflage de leur masculinité. Ils semblaient amis, mais le seul fait que chacun exhibe ce bijou de la temporalité transformait net l’échange courtois amorcé. En observant mes poignets nus, je me suis demandé, c’est quoi, le délire avec l’homme et les montres ?

Comme j’ai toujours mal supporté quelconque sensation de lourdeur autour de mes avant-bras, je ne mets jamais de bijou. La seule chose que j’avais arborée pendant une période de ma vie, c’était une montre pour enfant des années 80 chinée dans une brocante, avec un Donald Duck sur le cadran. Alors, devant le spectacle de ces drôles d’oiseaux en démonstration de leur engin, j’ai pensé que l’être humain avait peut-être transféré son égo dans cet objet froid si fascinant. Mais cette théorie impliquait que je me sois débarrassée de mon propre égo, et ça n’avait aucun sens, puisque mes échecs sentimentaux m’avaient appris que ce coquin invisible était bien présent, si ce n’est un peu trop. J’ai essayé de remonter aux origines de l’instrument, et il est clair que la fin du XVIᵉ siècle évinçait totalement les femmes de son utilisation. On connaît tous cette représentation de l’homme bedonnant au veston duquel pendouille fièrement une montre à gousset dorée, et comme le mimétisme teinté de patriarcat peut traverser des décennies, rien d’étonnant que la cible des marques de montre d’aujourd’hui soit majoritairement masculine. La première femme à porter ledit objet aurait vécu aux alentours de 1800, et on en a fait tout un pataquès puisque c’est un certain Monsieur Breguet qui avait conçu le prestigieux bijou spécialement pour la reine de Naples. De 1500 à 1800, ça fait quand même un bail à observer ses congénères s’amuser avec leur joujou sans pouvoir faire grand-chose.

Admettons que ceux qui ont créé la montre aient été exclusivement masculins (information que l’on trouve partout), on peut s’interroger sur le fond du désir de transformer une horloge mécanique en une version portable miniature. Les gus qui portaient fièrement ce nouveau modèle pouvaient savoir l’heure en permanence, et, outre le fait qu’ils pouvaient se la péter dans la rue en observant les gueux ignorants, ainsi qu’aux dîners (comme ceux qui vous content les atouts du tout dernier iPhone, si on doit comparer, quoi), il y a très certainement cette illusion de contrôle qui fait tout le charme de l’être humain. Porter une montre serait alors le moyen élégant de vivre dans le déni en s’imaginant dominer la seule chose que l’homme n’a jamais pu et ne pourra jamais changer. Quand j’ai vu les deux compères quitter le grand magasin en secouant avec panache leurs attributs de laiton, je me suis dit que la femme avait peut-être échappé à cette course perdue d’avance, cette volonté de contrôler ce qui ne peut pas l’être. Une résilience sage acquise par des siècles de sexisme.

Par Vanille Delon.

 
 

LE REPOS DES GUERRIÈRES

 
 
 

LEXIQUE POLITIQUE… C’EST QUOI LA PÉRIODE DE RÉSERVE ÉLECTORALE ?

La campagne présidentielle « officielle » a débuté hier. Si les médias doivent respecter des règles bien précises, les candidats doivent aussi rester sur les clous. Mais depuis le 18 mars, les ministres et le Président sont aussi soumis à certaines contraintes comme réduire leurs déplacements à presque rien et utiliser leur compte Twitter avec parcimonie pour ne pas interférer avec la campagne.  C’est ce qu’on appelle le « devoir de réserve ». Explications.

Vous avez peut-être vu ces images la semaine dernière d’Olivier Véran et Roselyne Bachelot dans un meeting à la gloire de leur chef. Même si celui-ci n’était présent qu’en visio’ avec un pauvre message enregistré entre deux avions, il s’agissait bien d’un meeting présidentiel. Alors que font deux membres du gouvernement dans un évènement qui concerne le candidat, et non le Président, alors qu’a commencé cette fameuse période de réserve le 18 mars ? Selon les règles rappelées par le secrétariat général du gouvernement (SGG) dans une circulaire du 10 février, les membres du gouvernement doivent désormais « s’abstenir de se déplacer dans l’exercice de leurs fonctions ». Le SGG rappelle que tout membre du gouvernement « ne doit pas intervenir dans la campagne électorale ou apporter un soutien à un candidat lorsqu’il s’exprime officiellement ». Un déplacement illégal de nos amis macronistes donc ? Eh bien, non.

La période de réserve « n’interdit pas les déplacements des ministres, en tant que personnalités politiques », pour participer à des meetings, peut-on lire sur le site vie-publique.fr « Ces déplacements doivent être programmés de telle sorte qu’il ne puisse y avoir de confusion avec leurs activités gouvernementales ». Si vous pensez que les ministres se déplacent en utilisant votre oseille, soyez également rassurés puisque même s’ils utilisent les moyens de l’État, ils doivent ensuite tout facturer au parti LREM. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a d’ailleurs senti le besoin d’expliquer une de ses escapades à Montpellier pour faire la promo du Président-candidat : «  C’est évidemment l’organisation de la campagne qui finance le déplacement, et les militants qui nous conduisent en voiture depuis la gare jusqu’au meeting. Tout ça est très organisé depuis très longtemps, et les choses sont claires . »

Si les choses semblent claires pour les déplacements, elles le sont un peu moins en ce qui concerne l’utilisation des réseaux sociaux. Et Macron s’est d’ailleurs fait reprendre de volée il y a trois semaines par la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale. En effet, le candidat, a utilisé son compte Twitter de Président, à l’audience très puissante, afin de diffuser sa « lettre aux Français » pour expliquer pourquoi il se présente pour un nouveau mandat. Bien tenté, mais il faudra utiliser le compte « Emmanuel Macron avec vous » et ses 28 200 abonnés, même si son compte de Président en possède 8 millions. Pour autant, les choses ne sont pas si claires. Hier matin, Éric Dupond-Moretti, Jean-Michel Blanquer, Marlène Schiappa, ont fait un tweet avec leur compte de ministre pour faire la pub du prochain meeting de Macron. Indignation sur Twitter, mais difficile de dire si cela est légal ou non. «  Tant que lui n’est pas candidat, il peut se servir de son compte Twitter (…) Mais il faut le faire avec parcimonie  » nous explique le collaborateur d’une ministre qui précise évidemment que «  la règle concernant les réseaux sociaux est assez poreuse et floue  ». Oui et on sait bien que quand c’est flou, il y a un loup.

Par Yann Quercia.

•  LE TOUR DES MATINALES

Au menu des matinales : Zemmour remet un tacle à Macron et les Verts ont du mal à défendre la bourde de Jadot.

JADOT TRÉS COMPLIQUÉ À DÉFENDRE

Le candidat vert s’est pris une bonne grosse honte dimanche soir dans l’émission « Au tableau » sur C8 :  Yannick Jadot n’a pas su placer l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sur une carte devant des élèves ( en vidéo ici ). Celui qui est aussi député européen affirme même un peu après que la Roumanie et la Bulgarie ne sont pas dans l’Union Européenne. Compliqué pour un prétendant à l’Élysée qui s’est justifié hier : «  J’ai toujours eu du mal avec la géographie à l’école  ». Un peu léger. Et dans les matinales du jour, ses soutiens ont bien du mal à le défendre, comme Julien Bayou, patron des Verts, sur France Info : «  C’est un moment d’inattention, il m’arrive moi aussi de confondre les pays Baltes . » Mais il a trouvé les enfants très bons dans cette émission et fait cette sortie un peu hasardeuse : «  J’appelle les enfants qui peuvent nous écouter de se saisir du vote en disant à leurs parents de voter . »

LES CHAMAILLERIES DE ZEMMOUR ET MACRON SE POURSUIVENT

La réponse d’Emmanuel Macron après les « Macron assassin » scandés durant le meeting de Zemmour, qui dit n’avoir rien entendu, était attendue. Selon le Président, il y a deux hypothèses pour justifier le silence du Z : «  La première, c’est l’indignité, c’est celle qui me semble la plus crédible, mais ce n’est pas une surprise. La deuxième, c’est la méconnaissance d’une réforme très importante du quinquennat, c’est le 100 % santé  », a-t-il poursuivi. Il rappelle avec ironie que «  maintenant, les prothèses auditives, les lunettes et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale.  » Réponse de niveau de cours d’école, mais bon. Alors ce matin sur Europe 1, Zemmour a remis une pièce : «  Je ne l’ai vraiment pas entendu (…) Macron ne sait pas ce que c’est parce qu’il a n’a jamais fait de meeting en plein air devant 100 000 personnes.  » Il assure que lorsqu’il entend des propos déplacés, il les fait cesser : «  En général, je les arrête quand il y a quelque chose qui ne plaît pas, c’est ce que j’aurais fait.  »

Par Y.Q.

ON A PLUS LES MOTS 

 
 

ÊTRE PRÉDESTINÉ POUR UN JOB  ✔️

 
 
 

• BRAIN SÉRIE : « MON PRINTEMPS ARABE »

EPISODE 2/3 : DANS L’ENFER DES CALL CENTERS 

À cause du Covid, la France était occupée… à ne rien faire. Moi, je venais de me faire licencier de mon boulot de développeur, merci la start-up nation. Une question métaphysique me taraudait l’hypothalamus : alors que la pandémie avait gelé le pays, comment me faire un max de thunes ? Eurê​ka, Dubaï​ me voilà, le nouvel eldorado. Mon royaume pour les Émirats. À moi les stories, les snaps, et les yachts. Enfin presque… Bienvenue dans mon printemps arabe. 

Dans ce second épisode,  je vous partage mon mauvais plan du marché du travail… pour bien rater son expatriation.

Après des jours de galère à écumer les salons professionnels et à enchaîner​ les entretiens d’embauche pour des start-ups dans des bars d’hôtels, le désespoir commence à me gagner. Tant pis pour un poste de développeur, je suis résigné à prendre ce qu’il y a. Me voilà donc à la porte de Snow Real Estate. La CEO a 5 entreprises, du salon de beauté au fast-food. Il ne lui manque plus que les casinos. Les Émirats, ça reste des « États-Unis » après tout. Elle m’a expliqué le job en dix minutes montre en main :  on vous file un tableur Excel avec des datas achetées de proprios d’appartements ou de villas, puis à vous de les faire chier pour les obliger à vendre leur patrimoine. Une petite conversation en anglais et je suis pris. Victoire ? Pas vraiment. Le lendemain, Helen, ma manager, m’a dit : « Au fait, il n’y a pas vraiment de contrat, et tu seras payé à la com’ dans 5 mois, t’es ok ? ». Là, le jeu consiste à ne pas rire, un peu comme quand on fait un  « je te tiens tu me tiens par la barbichette ». Fraîchement recruté chez les mercenaires du phoning, j’ai rejoint une squad composée de Robert, l’Arménien, Dilik, le Tadjik, Helbert, l’Albanais, Dushan, l’Indien, Moamen, l’Égyptien et  Mourad, le Tunisien, ancien G.O au Club Med. Dès le début, j’ai fait mauvaise impression. Ma première semaine, Helen, m’a fait remarquer mon léger retard de dix minutes : « Tu dois être ici à 10h et tu n’es pas là. C’est toujours pareil avec vous les Français, vous posez toujours beaucoup de questions mais vous ne travaillez jamais ! » Whaaaaaaatttt ? Mais comment elle m’a parlé, celle-là. Là, je me suis transformé en Vincent Cassel. Je lui ai lancé un « Look, I’m a manager, I have a strategy » bien arrogant. Au bureau, équipé comme jaja avec mon beau fichier client, j’ai commencé par me prendre pour Le Loup de Wall Street . Il fallait que je remplisse ce putain de tableau de scores de ventes accroché bien devant ma tronche. Mon plan ? Appeler les Frenchies, direct. Après des jours et des jours de « calls » où je prends zef sur zef, j’ai repris espoir quand j’ai obtenu mon premier rendez-vous. J’ai bien montré à tous les collègues-concurrents que je partais faire une visite, guerre psychologique oblige. Lorsque je suis arrivé devant une maison à l’entrée gigantesque, je me suis cru dans Scarface . Double garage, Mustang et motos, salle de sport vitrée, piscine extérieure donnant sur un vaste jardin… Le personnel ? Trois Philippines. J’ai papoté avec l’une d’elle, qui était ingénieure informatique dans sa vie d’avant.  Mais elle a dû se résigner,​ ​ bosser dans « l’intendance », balayer et vendre des glaces à mi-temps. Quand les clients français, des quadras parigots dans le consulting, ont débarqué pour découvrir le lieu, j’ai sorti mon bagou. J’ai tout donné et j’ai terminé la visite par la vue sur la mer. Succès total, emballement, poignées de main, promesse de vente. Je me disais que j’allais avoir la fierté d’afficher mon score au tableau, à moi la grosse com’. Lol, que nenni, le soir-même j’ai relu mon nouveau vrai-faux contrat de travail : « Vous devez avoir obtenu un visa pour toucher votre commission ». Bim, en plein dans l’os. Et c’est ainsi que j’ai décidé d’interrompre ma brillante carrière en pleine gloire, dégoûté. On est allés fêter ma démission avec Mourad et Herbert, au pied du Burj Khalifa, sirotant jus de fruits et café au bruit des fontaines geyser du Dubaï Mall. Un Disneyland en plein centre, ironie pour moi, l’ignare des dessins animés. Et là (tout est vrai) sur la poche gauche de la chemise blanche du serveur, j’ai pu lire « Aladdin ».  Vraiment Walt…merci pour ce moment.

Suite et fin dans le prochain épisode…


Par Charly Adamski.

 
 

NOS COMMERÇANTS ONT DU TALENT

 
 
 
 
 
 
 
 


Angelnumber 8 – Last Laugh

Catharsis à l’église où ça ne boulotte pas que des hosties. Si on croit aux anges, on peut penser que c’est une de leurs créations chapardeuses destinées à nous faire convulser sur un sol de carrelage glacé pendant qu’un mec en toge nous postillonne dessus. Sinon, l’expérience reste quand même sensass (moi présidente, je ferai que cette expression remplace le mot swag ) et volatile comme un battement de moineaux en surpoids au-dessus des platanes.


Ecko Bazz – Mmaso

De 1) : où se procurer ce sweat tête de tigre enflammée ? Il y a urgence. De 2), personne ne m’avait prévenue qu’écouter ce track réveillerait mes instincts nerveux hyperactifs en manque de stimulation. Je chie désormais des briques et ne communique qu’en bruits de drifts de Yamaha. VrrrrVrrr.

 


Yumi Zouma – Astral Projection

Paradis pour terreauphiles et frotteurs de conifères, un mix entre Charmed, Grand Galop, le groupe (génial) Best Coast et une cuite shit / vin rouge. Indigeste, charmant, maladroit, nostalgique. L’album Present Tense vient de sortir.

 


Floating Points – Vocoder

Vibes électroniques de micro-ondes en super-mutation, une tech-house filandreuse qui essaie de se frayer des petits chemins entre nos canaux auditifs poreux. Ce track a quelque chose d’entêtant, intrusif et insolent. Une harmonie mélodique perverse narcissique.
 

 
 
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