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Brain Matin, l’ami des soucis torréfiés

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CE QUI NE NOUS MANQUERA PAS LE LENDEMAIN DU PREMIER TOUR

Ce dimanche, c’est le jour du mariag… euh du vote bien sûr.​ Le gros de la campagne se termine, cette période fugace et bénie où Philippe Poutou dit les termes​. Par contre, il y a des choses dont on a hât​e​ qu’elles disparaissent. 

. Les messages sur le répondeur de Zemmour qui donnent l’impression d’être une victime dans Scream​​

. Regarder Anne Hidalgo sombrer et avoir l’impression d’être coupable de non-assistance à personne en danger 

. Être obligé de boire quatre litres de liqueur de prune pour devoir comprendre ce que dit Jean Lassalle

. Se rappeler qu’être de gauche, c’est comme​ être un Français à Roland-Garros, c’est y croire à chaque fois mais souvent se faire éliminer dès le début de la compétition

. Se faire rabrouer par les inutiles qui pensent que « voter utile », c’est seulement voter comme eux

. Se remémorer que Nicolas Dupont-Aignan existe et ressentir un subtil mélange de pitié et de nausée

. Se faire attaquer par quatre équipes aux tracts différents quand on va acheter deux aubergines et un poivron au marché

. Angoisser en sachant que Marine Le Pen gagne inexorablement des points dans les sondages à chaque seconde où elle ne parle pas

. Se dire à chaque apparition publique de Valérie Pécresse qu’on dirait le serpent du Livre de la Jungle joué par une actrice de Plus belle la vie 

. Le totem d’immunité de Macron, soit va falloir faire un discours pour ton pot de départ, soit venir dans l’octogone, mon bonhomme

Par F.L

• LES RATTRAPAGES DU BAC (BUREAU DES AFFAIRES CULTURELLES)

Vous en avez marre de briller en société uniquement à cause de votre excès de sébum ? On vous fait le récapitulatif non-exhaustif des informations qu’il ne fallait SURTOUT pas manquer cette semaine. Attention, l’assimilation des données qui vont suivre risque fortement de vous rendre intéressant.

Jordan, ce n’est pas qu’un prénom de téléréalité ou des sneakers hors de prix
C’était le blase de la première modèle punk de l’Histoire, qui osait sortir dans le Londres des années 70 avec un make up à la Mondrian sur la face, des cheveux qui défiaient la gravité et une tenue de dominatrix. Icône ultime, elle déclenchait des AVC en série sur King’s Road. Surtout, elle était plus authentique que toutes les grimaces de Johnny Rotten et les forfanteries de Malcolm McLaren, qui traînaient avec elle pour grappiller​ un peu de sa vision. Acolyte de Vivienne Westwood, manager de Adam and the Ants et des éphémères Wide Boy Awake, muse de Boy George, Jordan Mooney a inspiré les trois quarts de l’underground anglais de l’époque. Puis, lassée, elle avait su s’arrêter avant de devenir une​ caricature ou pire, une mascotte. Elle s’était reconvertie en éleveuse de chats. La classe jusqu’au bout des griffes. Elle vient de mourir d’un cancer à 66 ans, et ça fait vraiment chier. La faucheuse n’aurait pas pu prendre Éric Woerth plutôt ? Il a le même âge. Maigre consolation : elle revivra sous les traits de Maisie Williams (Arya Stark dans Game of Thrones) dans la série Pistol de Danny Boyle, qui s’annonce bof bof. 

Le champ des possibles se trouve au Décathlon du coin
Votre boss vous a dit salut, votre été sans perspectives professionnelles vous fait vous sentir aussi libre qu’un tentateur de l’émission de télé-réalité produite par Banijay mais force est de constater qu’un détail vous éloigne du dream « club de plage, pantacourts et spray bronzant » : la thune. C’est loupé, il va falloir revoir tous ces plans dont vous rêviez, festivals inclus. À moins que… On a peut-être la solution, et elle se trouve à quelques pas de chez vous, dans votre magasin d’équipements sportifs le plus proche. C’est Jack Davidson qui nous a donné l’idée. Un petit jeune Américain un peu foufou qui a décidé de s’incruster à l’Ultra Music Festival de Miami, situé au bord de l’eau. Slip de bain, palmes, masque et tubas, le jeune plaisantin équipé s’est fait arrêté par les forces de l’ordre maritimes à quelques mètres de l’entrée du festival alors qu’il arrivait à la nage. Hilares, les mecs de la sécu ont apparemment trouvé l’histoire tellement bedonnante qu’ils lui ont refilé un bracelet VIP d’accès au festival pour récompenser l’effort. Happy end. Le pelot s’est filmé pendant toute l’expérience et a balancé la vidéo sur TikTok, on se doute que cela a peut-être influencé le geste des vigiles, mais ça vous donne de l’inspi’ pour vos prochaines escapades sans le sou.

Elon Musk est presque comme vous, il s’est fait refouler du Berghain
À quelques milliards de dollars, des fusées et 9,2% de Twitter près, le patron de Tesla est un bouffon de touriste comme les autres. Lorsqu’il déboule dans la capitale allemande, il veut vivre une montée de MD sur du Ben Klock dans un décor brutalisto-décadent. Sauf que le videur mi-viking mi-figurant dans Blade II, Sven Marquardt, en a décidé autrement. Ce fut un grand ‘Nein’, si on en croit le tweet de l’ultrariche plein de seum posté à 4:52 du mat’. Bien fait, nos dancefloors valent mieux que leurs profits. Par contre, la rumeur veut qu’il ait passé une soirée dans un autre temple nocturne de légende : le Kitkatclub, connu pour autoriser les ébats sexuels autour de la piste de danse en mode latex et chemsex. Chez Brain, on va lancer une pétition pour que les oligarques ne viennent pas souiller nos havres de déglingues de leurs liasses de billets poisseuses. La techno-schlag credibility, ça ne s’achète pas, messieurs. 

Les scarabées ne mourront jamais
C’est l’histoire d’une maison d’enfance, une maison qui a vu grandir deux garçons à qui leur père offrit chacun une guitare et une batterie. Un père qui voulait que ses gosses se sortent de la pauvreté grâce au pouvoir de la musique. C’était il y a plus de 60 ans au 20 Forthlin Road en Angleterre, là où Sir Paul et Mike McCartney ont découvert la vie et où Paul et John Lennon répétaient des heures en trouvant les paroles de tubes des Beatles devenus mythiques. Cette maison est aujourd’hui la propriété d’une organisation protégeant le patrimoine anglais, et Mike McCartney a eu l’idée d’en faire un lieu de résidence pour des musiciens débutants pas encore signés par un label. Pour avoir la chance d’être choisis par Mike lui-même et de travailler sous une bonne étoile, les heureux élus devront résider au Royaume-Uni et avoir plus de dix-huit ans. Cerise sur la timbale, ils joueront devant Sir Paul McCartney à l’occasion des 80 ans du bassiste.

L’exploitation des rappeurs morts, ça va trop loin
On dirait que l’espérance de vie dans le hip-hop américain n’excède pas 25 ans. XXXTentacion, Lil Peep, Juice Wrld, Pop Smoke : entre fusillades et overdoses, difficile d’atteindre l’âge​ où on commence à se calmer, boire du vin sans sulfite, fumer du CBD et préférer une bonne série à un strip-club. Ce qui n’arrête pas pour autant la machine commerciale. On ne compte plus les albums et singles posthumes ainsi que les featurings d’outre-tombe. Quand les hologrammes ne sont pas là pour ressusciter les artistes. Mais cette fois, on a touché aux limites du concept. Le 3 avril, Markelle Morrow aka Goonew donnait son dernier show dans une boîte de nuit, le Bliss Nightclub de Washington, à 40 dollars la place​. Sauf que le MC était mort le 18 mars, tué par balles en plein braquage. Comme le rapporte le Daily Mail, il s’agissait d’une veillée funèbre payante où le public pouvait s’enjailler sous le regard livide du corps embaumé et habillé de Goonew. Ambiance stroboscope, grosse trap et odeur de morgue. Évidemment, des baltringues ont filmé le tout avec leur smartphone, posté des images sur les réseaux et le scandale a éclaté. RIP le respect, stop au rap funéraire.

Par V.D. & F.L.

 
 

VOUS PASSEZ UNE JOURNÉE DE MERDE ? DITES-VOUS QUE ÇA POURRAIT ÊTRE PIRE

Sylvain, 30 ans, a fait une découverte surprenante sur son tatouage, réalisé à l’âge de 18 ans. Après avoir vu une vidéo de « tattoo cover » (une opération consistant à recouvrir un tatouage, parfois raté, ndlr), il a décidé de le traduire via Duolingo, une application d’apprentissage de langues. Résultat : son tatouage ne signifie pas « Amour et liberté », comme il le pensait, mais « J’aime le caca ». Voir la vidéo ici.

 
 
 

LE COUILLOMÈTRE

Le couillomètre, votre chronique hebdomadaire sur les vrais bonhommes qui ont noyé leur cerveau dans la testo.

À J-2 du premier tour, le moment paraît approprié pour un bilan de la campagne sur les questions de lutte contre le sexisme et les LGBTQIphobies. Au niveau médiatique, ces questions sont restées largement absentes des débats politiques. Pourtant, presque tous les programmes intègrent des propositions en matière d’égalité femmes-hommes. Les quatre principaux candidats de gauche se sont par exemple engagés à consacrer le milliard d’euros demandé par de nombreuses associations pour la lutte contre les violences. La dernière sortie affolante de Marine Le Pen – proposant une pénalisation du port du voile dans la rue si elle est élue – montre à quel point il importe de croiser les questions féministes avec les questions raciales et d’islamophobie. Quant aux propositions contre les LGBTQIphobies, seuls cinq candidat·es de gauche – ​​Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Fabien Roussel – ont des propositions dans leur programme, ce qui n’atténue pas le silence médiatique quasi total. La LGBTQIphobie au contraire a été présente de façon décomplexée, avec des propos comme ceux de Marine Le Pen qui considère que « laisser écrire sur un acte d’état civil que l’enfant est né de deux femmes, en réalité c’est un mensonge d’État », ou bien la roue libre complète d’Éric Zemmour dans le podcast Présidenti·iel d’Elise Goldfarb et Julia Layani, qui ont offert une tribune homophobe et transphobe au candidat d’extrême droite.

Emmanuel Macron nous a, quant à lui, bien amusé en déclarant que « l’égalité femmes-hommes [serait] la grande cause de [son] nouveau quinquennat ». Et à la fin du prochain quinquennat, ce sera aussi pour le suivant ? C’est quand même le seul candidat qui a réussi à recycler son ancien non-programme pour en faire le nouveau non-programme de sa non-campagne. Il n’envisage toujours pas de donner des sous aux assos, mais préfère renforcer la pénalisation, en proposant un triplement de l’amende pour harcèlement de rue et le doublement des effectifs d’enquêteurs spécialisés dans les violences intrafamiliales. La violence institutionnelle pour lutter contre la violence sexiste, stratégie solide. Remarque facile : un service d’enquête interne au gouvernement est-il prévu ? 

« Mon combat est pour l’égalité, pas pour la différence », Anne Hidalgo dans un entretien accordé à Têtu

À ce niveau d’imbroglio, l’amputation est la seule solution : la mort du PS pour dépatouiller ses politicien·nes de la confusion totale dans laquelle ils·elles sont plongé·es. C’est bien le genre de phrase de crevard, du type qui te donne d’une main et te reprend de l’autre. Comme si la différence était quelque chose qui s’acquiert comme le fruit de mobilisations. La différence, c’est un état de fait, imposé brutalement par des lois ou des fonctionnements qui excluent, des normes qui empêchent de vivre librement, des règles qui font de toi lea perdant·e, cellui qui se fait agresser, qui n’est jamais pris·e en compte, qui ne peut pas se reproduire, qui n’a pas accès à la santé. La différence, c’est être sourd et ne profiter que d’une infime partie de la vie culturelle. La différence, c’est être trans et devoir faire 50km pour trouver un médecin. Va falloir qu’Hidalgo nous explique comment ça marche, l’égalité, sans compréhension profonde des différences d’accès aux droits.

Par Luki Fair // Illustration : Harmonie Aupetit.

• LE TOUR DES MATINALES

Au menu des matinales : Macron esquisse des regrets et arrêtez de croire que Lassalle est un mec sympa.

MACRON A UN PEU L’TEMPS POUR LES REGRETS

Dernier jour de campagne pour tout le monde et il est déjà l’heure des bilans et regrets pour certains. Invité ce matin sur RTL, Macron a fait quelques confessions comme sur son entrée tardive en campagne : « Je suis rentré encore plus tard que je ne l’aurai voulu dans la campagne, ça ne m’a pas empêché d’aller convaincre ». Interrogé sur son mépris affiché tout a long du quinquennat, il répond : « Je n’ai jamais regardé les Français de haut parce que je leur dois tout ». Il évoque néanmoins « des paroles spontanées » qu’il a prononcées, et qui ont pu « blesser » des Français. On verra s’il le paye dimanche.

LASSALLE PERSISTE SUR SON INSULTE À UN JOURNALISTE

Le « sympathique » Jean Lassalle peut aussi se révéler nerveux et même insultant à l’approche de cette fin de campagne. Mercredi soir, il a insulté en direct le journaliste Renaud Dély après une chronique diffusée à l’antenne de France Info : « Je veux dire simplement à Renaud Dély que je regrette profondément ce qu’il a écrit, même si c’est France Info (…) C’est un chien, c’est un chien. Il n’a pas le droit de dire ce qu’il a écrit. Et je le dis à Jean Quatremer aussi. Ça, ce n’est pas de la politique ». Beaucoup de réactions depuis hier pour condamner de tels propos, mais le député du Béarn persiste et signe ce matin sur France 2 : « « Renaud Dély a parlé de complotiste des champs. Je ne regrette pas mes propos et il tient très bien son rôle de chien de garde de dictature molle.» Dans un communiqué publié hier, la chaîne du groupe France Télévisions « condamne vivement » les insultes de Lassalle à l’encontre du journaliste « en réaction à une de ses chroniques ». 

Par Y.Q.

LES NOTES POLITIQUES

Comme tous les vendredis, on attribue des notes aux performances politiques de la semaine. Au programme : Macron a peur de Lapix, Pécresse déjà enterrée et Valls racole toujours.

EMMANUEL MACRON 

C’est certainement la pire semaine pour le capitaine de la Macronie. Et cela tombe mal alors que l’élection présidentielle a lieu dimanche : Emmanuel Macron voit son score fondre dans les sondages tandis que Marine Le Pen engrange les points. Englué dans une mauvaise campagne, le Président-candidat a montré tout son mépris pour France 2 en refusant de participer avec l’ensemble des autres candidats à l’émission « Élysée 2022 ». La start-up nation n’aurait pas aimé le « ton trop offensif » de Lapix lors « d’un entretien réalisé en duplex avec Édouard Philippe, alors Premier ministre, durant les premiers jours du confinement » selon Le Monde.  « La qualité des personnalités en lice ne justifie pas que l’on s’abaisse à discuter avec eux » avait déclaré un député LREM début mars. Attention à ne pas le regretter dimanche.
Note : 2/10 comme la place que tu pourrais occuper dimanche soir.

VALÉRIE PÉCRESSE 

La campagne la plus lourde de cette présidentielle prendra fin dimanche soir. À 8% dans les sondages, Pécresse n’espère plus rien et son camp non plus. Les couteaux sont aiguisés et une réunion stratégique du parti LR est déjà calée lundi pour le déjeuner. Mais avant, il faudra défendre le score catastrophique de la candidate sur les plateaux de télé. Et plusieurs journalistes ont tweeté jeudi pour indiquer que tous les membres de la droite refusaient de venir dans les médias lundi matin. Officiellement, aucune consigne n’a été donnée selon nos confrères de Chez Pol, mais on comprend bien que le mot d’ordre est : « tous aux abris ».
Note : 8/10 comme le score que tu devrais faire dimanche soir.

MANUEL VALLS

L’auteur de « Pas une goutte de sang français » n’a pas non plus une seule goutte de dignité. De Premier ministre à chroniqueur sur BFM, il aura lentement enfoncé les portes de la honte en tentant de racoler sur tous les trottoirs des partis. Mais Valls ne lâche jamais rien : selon RMC, il ferait même « des pieds et des mains pour retrouver un siège à l’Assemblée nationale ». Il viserait une circonscription concernant les Français de l’étranger, et plus particulièrement celle des expatriés en Espagne et au Portugal.
Note : 5/10 comme ta place de ces élections que tu as perdues à Barcelone.

Par Yann Quercia.

ON Y VA TOUT DROIT

 
 

ET L’OSCAR DU TITRE DE PRESSE LE PLUS LONG DE L’HISTOIRE EST ATTRIBUÉ À…

Voir ce titre dans son habitat naturel ici.

 
 
 

• 3 QUESTIONS À FANNY SIDNEY

DEUX SÉRIES. « DEUX THÈMES. DEUX NÉVROSES MÊMES. »

Connue évidemment pour son rôle de candide dans 10 %, Fanny Sidney se met à la réalisation. Et plutôt deux fois qu’une : sur Arte à partir du 9 mai avec son bébé, un petit bijou de faux-documentaire : Brigade mobile. Et puis, sur OCS, à la seule réalisation, dès maintenant, Jeune et Golri, sur le milieu du stand up.

On est presque surpris de te retrouver à la réalisation, après ton succès d’actrice, tu as dû recevoir plein de propositions.
Oui. J’ai commencé par jouer parce que c’est la porte d’entrée la plus évidente quand on ne vient pas de ce métier. Mais mon envie de réaliser est présente depuis le lycée. J’avais déjà envie de présenter la Fémis. Mais les deux sont importants pour ma santé mentale. C’est dur d’être actrice, d’être soumise à la volonté des autres. J’adore jouer, mais c’est le plus dur. Il y a profondément la peur de décevoir l’autre en direct. J’aime laisser les choses mûrir, se décanter. Jouer, c’est immédiat. C’est très éprouvant. Dans la réalisation, je n’ai personne a décevoir à par moi-même. Aujourd’hui, les rôles féminins qu’on reçoit sont encore très rétrogrades. Les discours des réals aussi. Mais ça change doucement. Bon, attention, le plaisir de jouer, c’est de vivre des émotions. Et puis cette écriture au présent a aussi quelque chose d’extraordinaire. Quand ça fonctionne. Ce moment où le partenaire est vraiment dans le présent… Et puis, en réalisant, on apprend ce qu’on attend d’un acteur : de la variation. Ce qui implique d’être soi tout entier. C’est aussi ce qui est dur, parce que quand tu rates un casting, c’est toi tout entier qui es recalé. On ne sait pas tout à fait de quoi on se nourrit. Parfois, il y a des choses qui se mettent en place dans notre vie qui sont fragiles. On ne s’en rend pas compte, mais elles répondent à nos rôles. Et puis, on a le désir de tout jouer, mais on ne peut pas. On désire tellement qu’on devient plus désirable.

Les deux séries ont en commun de parler de gentils losers.
Et là, je développe deux nouvelles séries où mes personnages féminins sont des pourritures. Pour Brigade mobile, mes références de persos féminins sont dans Parks and recreation. Mes persos féminins sont très imparfaits, mais elles ne sont pas des faire-valoir de persos masculins. La sororité, c’est cool, mais j’y vois encore une sorte d’injonction d’être parfaite. Je veux qu’on soit aussi orgueilleuses et bêtes que les garçons. Il y a eu un moment fort sur ce tournage. Un moment où on a senti que tout le monde pouvait s’emparer de l’écriture. Il y a eu deux jours assez patauds. Et d’un coup, il n’y avait plus besoin de direction d’acteurs. J’ai su que j’avais le bon chef-op’ quand il a flingué un plan, et au lieu de s’en vouloir, il a explosé de rire. Après ça, tout a roulé tout seul. Moi, je partais fumer des clopes. Je crois très fort aux accidents dans le jeu. Ça ramène au présent. Et franchement, c’est très difficile d’arriver à ça. Je suis allée voir Rien à foutre au ciné, c’est génial.

Un série sur le monde rural qui se passe dans tes racines familiales, l’Auvergne. Et une série sur un monde très parisien, le stand up. Ce sont tes deux identités qui s’expriment en même temps ?
Oui, complètement. Deux motifs aussi. Deux thèmes. Deux névroses mêmes. J’ai l’impression que le faux documentaire est un peu plus générationnel aussi. C’est assez singulier comme forme. C’est déroutant. Au départ, c’est une contrainte économique qui m’oblige à partir par-là. La réalité économique fait que je ne peux pas faire du Nolan. Il me fallait avoir du temps pour laisser de la place au jeu. Au départ, j’étais très naïve, je me suis dis « super, on part à trois, à l’arrache ». Mais en fait, même un faux docu comme ça, faut le découper comme un film normal. J’ai tourné un film d’impro en Angleterre et j’ai vraiment l’impression d’appartenir à ce monde-là.

Par S.A.

 
 

QUAND TU TE CHECKES DANS LE MIROIR APRÈS LA DOUCHE POUR VÉRIFIER QUE TU RESSEMBLES TOUJOURS BIEN À UN PETIT LOUKOUM

 
 
 
 
 
 
 
 


Tank And The Bangas – Why Try

Terminer sa semaine en écoutant une armée de soleils sur pattes qui dansent la carioca et offrent des échantillons de smiles aux chanceux qui auront décidé de passer une oreille curieuse. Certifié plus efficace qu’un tube de Berocca, plus motivant qu’une prime de fin de mois et plus pétillant qu’une Badoit rouge au réveil.


Angel Olsen – All The Good Times

Changement de décor, baisse de température, c’est l’heure des souvenirs jaunis sur papier froissé solo dans un chalet qui accueillait jadis les étincelles d’un amour sans date de péremption. Les larmes ne sont que du sel pour l’appétit des prochains repas de fête. La somptuosité continue avec Big Time qui sort le 3 juin prochain.

 


Chilly Gonzales – Summer of ’42

Quand vous vous apprêtez à laisser échapper une petite larme, vous aussi, ça vous pique dans le nez ? Michel Legrand avait de grosses lunettes et de l’or dans la tête qu’il nous a partagé à coups de BO flamboyantes et de morceaux poignants atemporels. Alors, à l’occasion des 50 ans du film Summer of ’42, voilà un délicat hommage, tiré du projet Legrand (re)imagined.

 


Kiddy Smile – Spread It

Mise au bûcher trash à base de lynchages perpétrés par les forces de l’ordre ; le son est bon, le son est même délicieux, et on a envie de fouiller toutes les warehouses des alentours pour niquer des mères et sortir notre Dieu nu des flammes. Puissant, véridique, nécessaire. Boom.
 

 
 
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Une newsletter écrite avec amour par Anaïs Carayon, Vanille Delon, Félix Lemaître, Simon, Yann Quercia.

Correcteur : C.U.

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