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Brain Matin, l’ami du petit déjeuner

 

● QU’EST-CE QUI SE PASSE DANS MON CERVEAU QUAND…

LES APEROS ZOOM SONT DEVENUS TOUTE MA VIE ?

Parce qu’on en a eu marre qu’on nous dise “vous vous appelez Brain mais vous n’avez pas de cerveau”, on a créé une rubrique pour étaler notre neuroscience.

Avec le confinement bis, comme Tom Hanks dans Seul au monde, vous commencez à envisager une relation passionnelle avec un ballon de volley. Vous ne seriez pas contre une bise, une accolade voire même une bonne insulte ou un vol à l’arrachée. Bref, les gens vous manquent. C’est normal, vous n’êtes pas des grosses victimes, c’est un bail qui date du paléolithique. Une époque où, pour grailler, il fallait aller buter du mammouth avec une pierre par moins 40. Autant vous dire qu’il valait mieux pas la jouer solo pour pas finir en pancake. Et ça, ça a laissé une trace dans nos cerveaux. 

Quand notre survie est en jeu (faim, soif), ça active l’aire tegmentale ventrale. Elle nous motive à socialiser, comme les daronnes qui te poussent à te faire des copains le jour de la rentrée. Voilà pourquoi pendant la pandémie vous avez eu un besoin irrépressible de faire des Zoom, Skype, FaceTime, WhatsApp et ChatRoulette, pour les plus vicelards d’entre vous. Mais ces technologies, c’est comme les poupées gonflables, ça ne remplace pas le vrai contact humain. Quand on ne peut pas en avoir, on va essayer de soulager l’aire tegmentale avec des comportements excessifs voire addictifs pour réduire l’anxiété : dégommer un pot de Nutella, sniffer son poids en coco, binger toutes les saisons de Plus Belle la Vie, ou, comme la majorité de nos concitoyens, se payer un énorme apéro. Mais c’est vrai pour de nombreuses autres espèces que l’Homme : en situation de stress, si elles ont le choix entre de l’eau et de la tise, elles préfèrent la bibine. On vous laisse chercher « drunk animals  » sur YouTube, ça vaut presque une interview de Depardieu.

Voilà donc pourquoi l’apéro virtuel s’est naturellement imposé dans les salons de l’Hexagone. Vous penserez à nous quand vous expliquerez à vos potes que c’est à cause des mammouths que vous avez vomi sur la cam. Car on le rappelle, les effets toxiques de l’alcool dépassent de très loin ses minuscules bénéfices contre le stress.

Par F.L. & C.K.

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● TU L’AS VU ?

PETITE FILLE DE SÉBASTIEN LIFSHITZ

Les cinémas sont encore fermés pour deux semaines (putain, deux semaines), tout le monde a regardé The Queen’s Gambit et la quatrième saison de The Crown, binge-watché ce qu’il restait de séries à regarder aussi vite qu’on a descendu les bouteilles de Chablis ou de la petite piquette qu’il restait au fond d’un placard. Une bonne nouvelle cependant, le nouveau film de Sébastien Lifshitz sera diffusé ce soir sur Arte et sera disponible en replay sur le site jusqu’au 31 janvier 2021. Autant dire qu’on n’a pas d’excuse pour rater Petite fille, ce documentaire génial sur Sasha, 7 ans, petite fille née garçon, et sa famille qui se bat pour faire reconnaître la transidentité de leur enfant.

L’histoire se passe à Laon, et on ne peut pas dire que c’est gagné d’avance. La petite société, provinciale et bourgeoise, se ligue contre la famille et en particulier Karine, mère courage, qui réussit pourtant à faire de son clan, avec son mari et ses trois enfants, une bulle de bonheur.

L’école où sont scolarisés ses enfants ne veut pas reconnaître que Sasha est une petite fille ? Elle leur tiendra tête et obtiendra gain de cause. Depuis qu’il a abandonné la fiction, Lisfshitz s’est spécialisé dans un cinéma militant (Les Invisibles sur les seniors gays ou Bambi sur la trans historique qui est passée du cabaret de l’Alcazar à l’Education nationale) et Petite fille s’inscrit sur cette même ligne quasi pédagogique. Alors oui, les cinémas sont fermés, Petite fille passe finalement à la télé plutôt que sur grand écran (une sortie ciné est prévue plus tard dans une période où on n’arrive pourtant rien à prévoir) mais c’est finalement sa place la plus évidente. La petite Sasha va rentrer dans plein de foyers pas forcément préparés à ça et gageons que son courage et sa détermination vont ouvrir les yeux de ceux qui commençaient déjà à s’endormir devant leur poste.

Bientôt peut-être, il sera aussi facile de faire son coming-out trans dans une petite ville du Nord-Est de la France qu’à Hollywood, comme vient de le faire hier Ellen Page, désormais Elliot Page.

Petite Fille, à voir ce soir sur Arte.

R.C.
 

 

C’EST IMPORTANT DE S’ADRESSER AUSSI À UN PUBLIC DE NICHE

 
 

QUAND TE REVERRAI-JE STATION MERVEILLEUUUUSE ?

Emmanuel Macron a annoncé vouloir mettre en place des “mesures restrictives et dissuasives” pour les touristes français qui souhaiteraient skier à l’étranger pour Noël.

La Suisse avait flairé la bonne affaire : profiter de la fermeture des remontées mécaniques en France pour attirer les Français dans ses stations alpines. Mettre en place des bus au départ de la Haute-Savoie, malin le lynx. Mais le Président de la République ne l’a pas vraiment entendu de cette oreille, avec la crainte de voir la clientèle française passer la frontière pour dévaler les pistes suisses ou espagnoles. Potentielles conséquences : des stations désertées et un nouveau coup de massue économique pour le tourisme. Hier après-midi, Emmanuel Macron a donc annoncé vouloir imposer des “mesures restrictives et dissuasives” pour garder les Français sur le territoire national pendant les vacances de Noël. Des annonces qui n’ont pas vraiment rassuré les professionnels de la montagne : “on aurait souhaité rouvrir nos domaines, avec une date officielle et en respectant le protocole sanitaire”, regrettait Jean-Luc Boch, président de l’association France Montagnes, mais qui évoquait tout de même “des annonces qui vont dans le bon sens”. Face à la réouverture des remontées en Espagne, la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga s’impatiente : « Si l’Espagne peut ouvrir ses stations, la France, de l’autre côté de la crête, doit pouvoir en faire autant. Il faut prendre des mesures adaptées en fonction du territoire« . En même temps, il faut reconnaître qu’il va être difficile d’empêcher les Français de circuler librement dans l’espace Schengen. “Je ne sais pas du tout comment on peut faire pour mettre en place ces annonces. Mais il y a aussi une question de bon sens, de responsabilité de la part des Français” nous cédait Pascale Boyer, députée LREM des Hautes-Alpes. Mais comment ? Père Castex a la solution :  « Il y aura des contrôles aléatoires à la frontière et le préfet pourra imposer une quarantaine  de sept jours. Vous n’irez pas en Suisse !” a-t-il déclaré ce matin chez Bourdin.  Vous l’aurez compris, malgré tous les efforts qu’ont pu fournir les différents acteurs de la montagne, peu de chance de croiser Jean-Claude Dusse sur un télésiège français à Noël. A moins que les lutins de Jean Castex ne sortent un joli cadeau de la hotte aux différents représentants du secteur lors de la réunion le 11 décembre à Matignon.  

B.I.

• LE TOUR DES MATINALES 

ARTICLE 24 : ÇA PATAUGE TOUJOURS

Face à la colère des Parlementaires, Jean Castex tente de stabiliser la mêlée. C’est l’heure de la tournée des matinales.

« Plus on fait de lois, moins elles ont de valeur » : sage parole de Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel sur Sud Radio. Le gouvernement s’est quand même empêtré dans un sacré bourbier avec cet article 24. Et ça tire encore à balles réelles ce matin dans les matinales. « Amateurisme, légèreté, mépris du parlement, absurdistan, on a tout eu » dégaine Bruno Retailleau chez Public Sénat, le président du groupe sénatorial Les Républicains. Chez Bourdin, notre Premier Ministre affirme que le gouvernement « n’a pas été compris » mais calme le jeu : « L’écriture a pu laisser penser qu’il restreindrait la liberté de la presse. Notre intention n’est en rien de porter atteinte à ces libertés fondamentales. » Il pourra même se rassurer en écoutant l’interview de Christian Estrosi, maire de Nice, qui affirme sur RTL que s’il était encore député, il aurait « absolument » voté la loi sécurité.

Dans la tourmente depuis une semaine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin divise ses anciens potes de droite. « Bien sûr que l’Exécutif a la main qui tremble (…) Gérald Darmanin a raison de vouloir protéger les forces de l’ordre dans notre pays » modère Guillaume Peltier, député LR sur LCI, qui préfère attaquer le Premier ministre et Emmanuel Macron. En revanche, Bruno Retailleau a envoyé un bel uppercut du droit : « Il y a trop d’agitation et de communication. Le ministre de l’Intérieur veut se faire pousser du col et en est réduit à des coups de menton législatif ou autre en permanence. » Que Gérald se rassure, Jean Castex assure que lui et le préfet Lallement ont « toute sa confiance ». Dans la tourmente depuis une semaine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin divise sans anciens potes de droite.. Alors, heureux ? Bon sinon concrètement, l’article 24 (réécrit), sera-t-il modifié pour être intégré dans l’article 25 du projet de loi séparatisme début janvier ? « Je ne suis pas sûr que le peuple français perçoive toutes ces subtilités » répond Jean Castex sur BFM. Et oui vous êtes trop cons pour comprendre. 

A PART ÇA :

Du côté des “bonnes nouvelles”, terminado l’attestation de déplacement en journée à partir du 15 décembre qui laisse place à une attestation nocturne pour le futur couvre-feu. 

PS : ne comptez pas partir en Suisse.

Par B.I. & Y.Q.

BLANQUER NE CRAINT DEGUN

Enlisés dans la polémique de l’article 24 et les violences policières, le gouvernement et Jean-Michel Blanquer ont été rattrapés hier par la controverse sur le syndicat « Avenir lycéen ».

Jean-Michel Blanquer était-il un étudiant rebelle ? Difficile à imaginer mais le ministre de l’Education nationale n’a visiblement pas peur de la France Insoumise. « Je n’ai rien à craindre de vos actions », « une pure calomnie » a-t-il lancé hier après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale aux députés Insoumis qui l’interrogeaient sur la polémique concernant le syndicat étudiant « Avenir lycéen ».

Vous ne connaissez peut-être pas cette organisation et pourtant elle est au cœur d’une tempête depuis des révélations de nos confrères de Mediapart et Libération il y a trois semaines. Accusée d’avoir dilapidé de l’argent public, elle est aussi soupçonnée d’être téléguidée par le ministre de l’Education lui-même pour faire passer la pilule des réformes du gouvernement.

Il n’en fallait pas moins pour que les députés de la France Insoumise, aidés par leurs camarades communistes, demandent l’ouverture d’une commission d’enquête. Sans réussite pour l’instant. Hier matin, par la voix du député LFI Michel Larive, les députés en remettent une couche en annonçant la saisine de la justice : « Nous allons saisir le procureur sur le fondement de l’article 40 » du Code de procédure pénale « pour ce comportement suspect du ministre ». Concrètement, tenter de trainer Blanquer devant la justice.

Mais il en faut plus pour faire trembler Jean-Mich qui a répondu  : « C’est assez triste de vous voir vous concentrer la dessus au moment d’une crise de santé, une crise économique… C’est votre choix politique mais cela ne vous honore pas. » En début de soirée, Michel Larive nous a donné son impression : « Comme à son habitude, Jean-Michel Blanquer ne répond pas aux questions. Insultes et diversions, tel est son lot. » Bref la bataille des barricades continue.

Y.Q.
 

 

BÉBÉ YODA DANS UN NUAGE APPARAÎTRA, RADIEUX L’AVENIR SERA 

 
 

● ON SE FAIT UNE LIGNE ?

Chaque semaine, un livre et une BD dans votre Brain Matin. Mais pour la première, on est en feu d’artifice avec douze préconisations puisqu’on vous ajoute tous les seconds du Goncourt depuis dix ans. Parce que second au Goncourt, c’est comme des pâtes au beurre à 6 heures du matin, c’est pas mal déjà. Et qu’en moyenne, un Goncourt vend 367.000 exemplaires, alors que le second… ben non.

Mais on commence avec Charles-Édouard Bouée, l’homme qui murmure à l’oreille des présidents, des grands patrons et des banques fédérales. Ancien big boss du cabinet de conseil Roland Berger, son livre chez Grasset ne fleure pas le libéralisme primaire. Loin de là. Charles-Édouard nous parle des GAFA, des États, de la crise du Covid… Le livre dessine au fil des pages une logique économique qui est ni plus ni moins que le scénario imposé à nos vies. Et comme à Hollywood, les scénarios sont aujourd’hui écrits par de grands groupes qui pondent des merdes comme les Avengers ou la gestion de la crise grecque en 2008 ou la répartition de la richesse mondiale. Un petit binôme Charles- Édouard Bouée/Gaël Giraux en 2022, on vote pour. 
L’Ère des nouveaux Titans, de Charles- Édouard Bouée, éd. Grasset, 178 p., 18€

On continue en politique. En politique moderne. Celle qui a envisagé sérieusement une candidature de Jean-Marie Bigard. Pas plus inimaginable, après tout, que Trump, Beppe Grillo ou Volodymyr Zelensky. Et si en France, c’était au tour d’Hanouna qui peut déjà compter sur des millions de fanzouzes ? Vous avez le pitch. Et comme la BD est écrite par un conseiller politique professionnel, ça donne une œuvre d’anticipation. Comme le rappelle la pastille en couverture : méfions-nous des clowns. 
Le Président, de Philippe Moreau Chevrolet et Morgan Navarro, éd. Les Arènes, 152 p., 22€

Chose promise… voilà une décennie de second au Goncourt, ou de la grande littérature, sans rupture de stock et souvent en Poche :
2020 : L’historiographe du royaume, de Maël Renouard, éd. Grasset, 336 p., 22 €
2019 : Soif, d’Amélie Nothomb, éd. Albim Michel, 162p., 17,90€
2018 : Maîtres et esclaves, de Paul Greveillac, éd. Gallimard, 464 p., 22€
2017 : Bakhita, de Véronique Olmi, éd. Albim Michel, 464 p., 22,90€
2016 : Petit pays, de Gaël Faye, éd. Grasset, 224 p., 18€
2015 : Ce pays qui te ressemble, de Tobie Nathan, éd. Stock, 540 p., 22,50€
2014 : Meursault, contre-enquête, de Kamel Daoud, éd. Acte Sud, 160 p., 6,80€
2013 : Arden, de Frédéric Verger, éd. Gallimard, 480 p., 21,50€
2012 : Peste & Choléra, de Patrick Deville, éd. Seuil, 228 p., 18€
2011 : Du Domaine des murmures, de Carole Martinez, éd. Gallimard, 208 p., 18,50€
2010 : Apocalypse bébé, de Virginie Despentes, éd. Grasset, 352 p., 19,30€

S.A.

  • BRAIN SÉRIE : MIRWAIS

EPISODE 2/4, PARASITES

Après avoir roulé sur les disques d’or et de platine et participé à la mue disco de la madone sur Confessions on a Dance Floor, Mirwais met le jeu sur pause en 2005. Il nous raconte pourquoi, au début des années 2010, il s’est un peu senti comme un Captain America décongelé dans une époque où les influenceurs, les candidats de téléréalité et le streaming mènent la danse. 

Vers 2010, on a cru que l’industrie musicale allait mourir à petit feu comme la sidérurgie. Comment tu l’as vécu ?
En 2005/2006, c’est un peu comme si on m’avait donné un grand coup sur la tête. J’ai eu des problèmes perso. Je me suis réveillé en 2013 en me disant : “C’est qui ces dix blonds qui font du DJing ? C’est quoi Internet ? Qui sont ces bimbos qui ont des centaines de milliers d’abonnés ?” Ma constatation c’est que les réseaux sont la plus grande force dans ce monde, plus que l’argent. C’est la “network-cracy”. Dans mon album, chaque morceau a une date. L’un d’eux s’appelle 2016. 2016, c’est une année très importante. C’est l’année où la téléréalité et les modes opératoires transversaux se sont imposés.

C’est-à-dire ?
Ce que je veux dire par là c’est qu’avant on progressait verticalement. Aujourd’hui, il suffit de passer plusieurs années à la télé et d’être riche pour devenir Président. C’est ce qu’a prouvé Trump. C’est du parasitisme. On va assister à l’invasion des “bodysnatchers”. Il y a des bonnes nouvelles. Le parasite peroxydé est en train de partir. Ça ne veut pas dire que ça va être génial sous Biden, mais ce sera quand même mieux. Trump est un milliardaire gangster qui ne représente personne, c’est un mobster. Par quel tour de passe-passe de milliers de gens de la classe populaire et de la classe moyenne se sentent représentés par lui ?

Et même Johnny Rotten des Sex Pistols. Qu’une figure du punk soutienne Trump ça a dû te remuer, non ?
Il est célèbre depuis 1976, il a une vie de rêve, il a plein de thunes. On se demande déjà pourquoi il se croit encore appartenir au peuple. Et puis pourquoi il croit qu’un richissime bouffi pourrait le représenter ? Ça suffit ce genre de discours. Et il faut arrêter les parcours transversaux. On ne devrait pas être un gros riche débile et pouvoir réussir comme DJ. 

Le changement majeur, c’est aussi l’arrivée du grand méchant streaming. 
Le streaming impacte bien plus la musique que ce qu’on croit. Quand on m’a demandé de signer dans des majors, j’ai demandé à ce qu’on partage les profits liés au streaming. Ils ne voulaient pas. Pour ceux qui font un disque en deux semaines, ce n’est pas un problème de ne pas gagner d’argent avec les streams. Moi je prends mon temps, c’est mon plaisir. Donc je ne vais pas tout donner à une bande de beaufs suédois, Spotify. Les artistes sont broyés pour devenir du carburant pour alimenter la machine. L’autre problème ce sont les actions de ces entreprises. Sony a acheté The Orchard, une autre grande plateforme de distribution. Warner monnaye des licences mondiales, un catalogue, qui ne leur coûte pas grand chose. Donc quand Spotify monte en bourse, ils en profitent. Les artistes, eux, touchent la même chose que dans les années 60. Il faut se battre.

Qu’est-ce que tu penses de Bandcamp, qui s’engage pour une rétribution plus juste ?
Oui, c’est intéressant. D’ailleurs je suis en train de mettre en place le mien. Il faut privilégier les circuits courts. 

Tu es pour la musique bio en quelque sorte ?
On peut le dire comme ça. Le vinyle aussi est en train de devenir un objet plus intéressant car plus rémunérateur. La Fnac m’a acheté des albums pour le mettre dans leur sélection « La discothèque idéale ». Je n’avais pas cédé les droits à une major. Si j’en vends 5.000, ça peut me rapporter autant que 5 millions de streams. 

Tu es très rare sur scène. L’économie des concerts qui est train de s’effondrer, ça ne t’inquiète pas ?
Ce qui intéressant avec la Covid, c’est que ça a enfin arrêté la dictature du live. Les gens qui font 200 dates par an ils n’aiment pas ça. Ils sont dépressifs. Il n’y a que des gens comme Dylan ou les bluesmen qui aiment la route. Surtout quand tu joues en playback, refaire toujours les mêmes gestes, c’est insupportable comme simulacre. Pour moi le virus a agi comme une guerre. Et pour les stars d’avant la seconde guerre mondiale, ça l’a pas fait pour la plupart. Qui veut de Kim Kardashian dans une ère de Covid ? 

A suivre demain pour l’épisode 3…

Par F.L // Photo : Stéphane Sednaouï.
 

 

CRISE DE LA CULTURE : LE CHAT POTTÉ DE SHREK OBLIGÉ DE FAIRE LA MANCHE

 
 
 
 

Texas & Wu-Tang Clan – Hi
RZA + Ghostface Killah + Sharleen

Anne Sylvestre – Les gens qui doutent
RIP Madame.

 

Sault – Free
Extrait du deuxième album en 3 mois de ce mystérieux collectif anglais : 
Untitled (Rise)

Teezo Touchdown – Social Cues
Rick James s’est réincarné en un rockeur/rappeur chelou du Texas.
 

 
 
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